Boulevard de la Corderie (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bouches-du-Rhône, Marseille)

Sous-titre

Rapport de fouille 2019

Numéro DAP
35
Image d'entête
DAP 35 | Marseille « Boulevard de la Corderie » (Bouches-du-Rhône)
Média
DAP 35 | Marseille « Boulevard de la Corderie » (Bouches-du-Rhône)
date expertise
septembre 2019
date achevement
juin 2019
Paragraphes

La fouille de la carrière de la Corderie a été réalisée en 2017 sur la rive sud du Vieux-Port à Marseille, à l’extérieur des murs de la cité grecque et romaine. Elle a permis de mettre au jour, sur plus de 1200 m2, une exploitation antique de calcaire qui a connu trois périodes successives d’exploitation, la première à la fin de l’époque grecque archaïque (fin du VIe et début du Ve s. avant notre ère), la seconde à l’époque hellénistique (IVe-IIIe s. avant notre ère) et la dernière durant la période romaine.

Cette opération nous a offert l’occasion, pour l’instant unique, d’étudier de façon extensive un des gisements antiques de calcaire dit « de Saint-Victor ». Cette roche, dont il existe plusieurs faciès ayant chacun ses spécificités[1], a constitué l’un des principaux matériaux de construction de la ville grecque, utilisé dans les monuments publics (remparts, chapiteaux) ou privés (murs, caniveaux, …) ainsi que pour la sculpture. La pierre exploitée dans la carrière de la Corderie est une veine particulière, mal adaptée aux élévations car sensible aux intempéries ; elle semble avoir servi à produire principalement des sarcophages et des dalles (vraisemblablement destinées à la confection de cistes funéraires). D’autres types de productions, comme par exemple des bases de pressoir, sont également attestées, soit par leur empreinte en négatif dans le rocher, soit par des blocs abandonnés sur place par les carriers.

Le déplacement progressif de l’activité extractive a entraîné le remblaiement rapide des fronts de taille grecs et leur « fossilisation » sous des milliers de mètres cube de déchets de taille, permettant ainsi la parfaite conservation des impacts et traces d’outils dans cette roche pourtant très tendre. Les outils traditionnels des carriers, le pic à l’extrémité pointue et l’escoude, dotée d’un tranchant transversal à l’axe du manche, tous deux à percussion lancée, servaient à détourer les blocs au moyen de tranchées périphériques, puis des coins métalliques, introduits sous l’arête frontale inférieure des blocs, permettaient de les désolidariser du socle rocheux. Ces techniques d’extraction classiques pour l’Antiquité sont demeurées les mêmes jusqu’à la période moderne, mais les outils utilisés durant la plus ancienne phase d’exploitation de la carrière de la Corderie présentent quelques spécificités. Ainsi, les empreintes de fers d’escoude qui ont pu être observées sont larges de 1,5 cm dans la carrière grecque des VIe-Ve s. avant notre ère et de 2,5 cm dans la partie exploitée aux IVe-IIIe s. avant notre ère. Ces dimensions inédites permettent d’enrichir pour ces périodes anciennes le corpus d’outils élaboré par Jean-Claude Bessac (Bessac, 2002). L’utilisation de coins métalliques, bien présente en Grèce même, dès le VIe s. avant notre ère, est ici également attestée pour la première fois en Méditerranée occidentale. Aucun exemplaire n’en a été retrouvé, mais il est possible, encore une fois à partir de leurs empreintes dans la roche, de restituer des coins cylindriques d’un diamètre de 3 à 5 cm, appointés à l’une de leurs extrémités et longs d’une vingtaine de centimètres. L’utilisation de ces « pointes » dans la roche très stratifiée de la carrière de la Corderie permettait, sans trop de difficultés, de détacher les blocs le long des joints de stratification.

Carrier en train de réaliser une saignée à l'escoude dans la carrière de calcaire coquillier de Rognes (Bouches-du-Rhône), milieu du XXe siècle. Document "Les amis du Patrimoine de Rognes".

À ces outils propres aux carriers, d’autres, destinés aux finitions, étaient également utilisés sur site comme le marteau-taillant, muni de deux tranchants droits, parallèles au manche et employé pour façonner et régulariser les parois des blocs, notamment celles des cuves de sarcophages.

La carrière archaïque ne trouve que très peu de parallèles dans le monde grec, où les exploitations de marbre ont généralement été l’objet de toutes les attentions.

L’ancienneté de cette exploitation, l’excellente conservation des fronts de taille, ainsi que leur grand intérêt scientifique et patrimonial, ont conduit, en janvier 2018, au classement au titre des monuments historiques d’une partie de cette carrière. La partie nord du site a été détruite par la construction de l’immeuble pour lequel la fouille préventive avait été prescrite, tandis que les vestiges situés au sud, conservés sur 735 m2 ont été préservés.

La conservation et la valorisation de ce site archéologique ont été au cœur de mobilisations des riverains et de nombreuses manifestations citoyennes ; elles ont constitué un des thèmes de la campagne des élections municipales en 2020 dont le maire actuel et son équipe se sont saisis. Début 2023, le sort de la partie conservée de la carrière est encore incertain : valorisation in situ et présentation au public ou remblaiement pour la protéger et valorisation dans le cadre du Musée d’Histoire de la ville ?

1

Le calcaire de la Corderie a pu bénéficier d’une étude géologique et géochimique poussée qui ouvre la voie à de fructueuses collaborations à venir entre géologues et archéologues marseillais (M. Fournier et al., 2022). La carrière a également fait l’objet d’une présentation lors d’une journée d’études du Centre Camille Jullian à Aix-en-Provence et d’un article de synthèse dans les actes de ces journées (Mellinand et al., 2020).

Sommaire

Volume 1 

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation de l’opération

1.1. Le cadre technique
1.2. Zones et secteurs, enregistrement et méthodologie
1.3. Le cadre archéologique
1.4. Recherches en archives

2. Les carrières antiques

2.1. Introduction
2.2. La carrière archaïque
2.3. La carrière hellénistique : zones 5, 6 et 2
2.4. La carrière romaine

3. L’occupation moderne du site, description et interprétation des vestiges

3.1. Corderie et Ignorantins (XVIIIe s. )
3.2. La caserne (années 1810 – années 1970)

4. Conclusion

4.1. Carrières et carriers grecs
4.2. Outils et techniques
4.3. Carrières grecques et romaine, des gestions très différentes
4.4. Essais de restitution des volumes et quantité
4.5. Pistes de travail …
Bibliographie
Liste des illustrations

5. Études spécialisées

5.1. Le cadre géologique
5.2. Compétences des matériaux
5.3. Les mobiliers céramique d’époque grecque (et romaine) de la carrière antique du boulevard de la Corderie à Marseille
5.4. Quelques céramiques modernes du site de la Corderie
5.5. Les Remparts modernes de Marseille, Cours Pierre Puget, et Rue du Rempart


Volume 2

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

MELLINAND, Philippe (dir.). (2019). Marseille, Bouches-du-Rhône, Boulevard de la Corderie, Provence-Alpes-Côte d'Azur (Rapport de fouilles, 2 vol.). Nîmes : Inrap Midi-MED. https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0159902.

Rapport de diagnostic

RICHIER, Anne, MICHAUDEL, Benjamin. (2016).Provence-Alpes-Côte d'Azur, Bouches-du-Rhône, Marseille, boulevard de la Corderie (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Nîmes : Inrap MED. https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0146055.

Publications citées dans l'introduction

FOURNIER, François, MELLINAND, Philippe, VILLENEUVE, Michel, MARIÉ, Lionel & KADRI, M. Nazim. (2022). Géologie et géochimie de la carrière de la Corderie (Marseille) : implications pour la caractérisation et la provenance des matériaux lapidaires antiques. Géologie de la France, 2, 11-27. http://geolfrance.brgm.fr/geologie-geochimie-carriere-corderie-marseille-implications-caracterisation-provenance-materiaux.

MELLINAND, Philippe, FRANGIN, Elsa, PAONE, Françoise, SAGETAT-BASSEUIL, Elsa, SCHERRER, Nadine, VACCA-GOUTOULLI, Mireille & VOYEZ, Christophe. (2020). La carrière de calcaire du boulevard de la Corderie à Marseille. Dans H. Aurigny et V. Gaggadis-Robin (éd.), Nouvelles recherches sur la sculpture en calcaire en Méditerranée : journée d’études du 19 juin 2018. Aix-en-Provence : Centre Camille Jullian (p. 43-52). https://hal.science/hal-03078423.

BESSAC, Jean-Claude. (2002). Les carrières du Bois des Lens (Gard). Gallia, 59, 29-51. DOI : 10.3406/galia.2002.3095.

Autres publications sur la Corderie

MELLINAND, Philippe & DELESTRE, Xavier. (2019). La carrière antique du boulevard de la Corderie à Marseille (Bouches-du-Rhône). Monumental2019-1, 28-29.

MELLINAND, Philippe. (2018). La carrière antique du boulevard de la Corderie. Dossiers d’Archéologie, 389, 28-29.

MELLINAND, Philippe. (2018). Les grecs ont laissé une carrière à Marseille », Archéologia, Hors-série 23, 54-57.

Citations

L'ensemble

MELLINAND, Philippe (dir.), CASTRUCCI, Colette, CHEVILLOT, Pascale, FRANGIN, Elsa, GANTÈS, Lucien-François, MICHAUDEL, Benjamin, PAONE, Françoise, SAGETAT-BASSEUIL, Elsa, SCHERRER, Nadine, SILLANO, Bernard, VACCA-GOUTOULLI, Mireillei, VILLENEUVE, Michel, VOYEZ, Christophe et coll. (2023).  Boulevard de la Corderie (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bouches-du-Rhône, Marseille) : rapport de fouille 2019 (2 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 35). <https://doi.org/10.34692/e5cr-rs02>.

Le volume 1

MELLINAND, Philippe (dir.), CASTRUCCI, Colette, CHEVILLOT, Pascale, FRANGIN, Elsa, GANTÈS, Lucien-François, MICHAUDEL, Benjamin, PAONE, Françoise, SAGETAT-BASSEUIL, Elsa, SCHERRER, Nadine, SILLANO, Bernard, VACCA-GOUTOULLI, Mireillei, VILLENEUVE, Michel, VOYEZ, Christophe et coll. (2023).  Boulevard de la Corderie (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bouches-du-Rhône, Marseille) : rapport de fouille 2019. Vol. 1, Données administratives et résultats. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 35). <https://doi.org/10.34692/e5cr-rs02>.

Le volume 2

MELLINAND, Philippe (dir.), CASTRUCCI, Colette, CHEVILLOT, Pascale, FRANGIN, Elsa, GANTÈS, Lucien-François, MICHAUDEL, Benjamin, PAONE, Françoise, SAGETAT-BASSEUIL, Elsa, SCHERRER, Nadine, SILLANO, Bernard, VACCA-GOUTOULLI, Mireillei, VILLENEUVE, Michel, VOYEZ, Christophe et coll. (2023).  Boulevard de la Corderie (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bouches-du-Rhône, Marseille) : rapport de fouille 2019. Vol. 2, Inventaires techniques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 35). <https://doi.org/10.34692/e5cr-rs02>.

Auteur(s) / direction
Période(s)
Chronique de site
Boulevard de la Corderie à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Mas de Vignoles IX (Languedoc-Roussillon, Gard, Nîmes)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2012

Numéro DAP
22
Image d'entête
DAP 22 | Nîmes « Mas de Vignoles IX » (Gard)
Média
DAP 22 | Nîmes « Mas de Vignoles IX » (Gard)
date expertise
mai 2015
date achevement
août 2012
Paragraphes

La fouille de Mas de Vignoles IX s’est déroulée en 2004 et portait essentiellement sur la fouille d’une occupation rurale protohistorique accolée à un tronçon de voie probablement contemporain. Dans les emprises à décaper, un peu plus de 3 hectares, le diagnostic avait également permis la détection de vestiges du Néolithique, moyen et final, et de l’Antiquité romaine. À cette époque, c’était la première fois qu’un décapage d’une certaine ampleur portait sur l’étude d’un établissement rural gaulois à distance de l’oppidum. Les questions qui se posaient étaient de savoir si ce type d’établissement avait été habité de façon pérenne, comment il était structuré et surtout quelles activités agricoles ou autres étaient pratiquées.

Pour répondre à cet ensemble de problématiques, plusieurs stratégies d’intervention ont été envisagées. La fouille des fossés, par exemple, a été menée de façon à enregistrer le mobilier par tronçon afin de pouvoir localiser avec précision les dépotoirs domestiques. Ainsi, l’ensemble des linéaires a été fouillé manuellement et l’ensemble des mobiliers a fait l’objet de cartes de répartition. Des zones de rejets préférentielles ont pu être mises en évidence en fonction des différentes phases d’occupation. L’étude de la céramique a montré que les assemblages étaient en tous points comparables à ceux des niveaux contemporains présents sur les oppida de la région et que certains vases (cratère attique découvert dans un puits) témoignaient d’une certaine richesse des occupants. La présence de nombreux fragments d’amphore en provenance de Marseille mais également de Grande Grèce et d’Etrurie renforce cette hypothèse et laisse envisager qu’une partie des productions de l’établissement servait de contrepartie à ces échanges. L’étude des restes fauniques réalisée par Vianney Forest a montré également un niveau de consommation de viande tout à fait dans les moyennes régionales avec toutefois un particularisme concernant la viande d’équidé. Ce constat a pu être confirmé sur une autre fouille au Mas Vigier (resp. Antoine Ratsimba) et a suggéré que cette consommation de viande était probablement liée à un accès plus facile à cet animal ; nous avons proposé qu’un part de l’élevage des chevaux pouvait se faire dans ces établissements localisés en plaine.

Les puits ont également fait l’objet d’une attention soutenue. Pour cette période, les puits ne sont pas cuvelés et sont creusés directement dans un substrat limoneux qui sape assez rapidement au contact de l’eau. En fin d’opération, ils ont tous fait l’objet d’une intervention mécanisée à l’aide d’une pelle mécanique pour être certain de prélever dans les premiers niveaux d’utilisation. Certains de ces puits ont livré des restes végétaux fossiles prouvant que la nappe phréatique n’était pas descendue en dessous d’un certain seuil. D’autres moins profondément creusés n’en ont pas conservé. L’hypothèse que la profondeur des creusements était liée à la facilité d’accéder à l’eau en fonction des saisons a été proposée. Ainsi, il a été envisagé que les creusements les plus profonds avaient été pratiqués en saison sèche, plutôt l’été, contrairement aux autres, probablement aménagé à l’automne. La découverte de lots céramiques a autorisé une approche chronologique assez précise qui a permis de rattacher chaque puits à une phase d’occupation. Il a pu être proposé que chaque puits pouvait avoir une durée de vie assez courte et qu’il était nécessaire d’en creuser un de nouveau régulièrement. Faute d’éléments précis permettant d’affiner la chronologie de chaque puits, nous avons simplifié le raisonnement en proposant un puits par quart de siècle d’occupation, soit 9 puits pour une durée d’occupation de 225 ans. Ces puits, qui constituent des pièges particuliers, peuvent enregistrer les activités menées au sein des enclos délimités par les fossés. Ainsi, les études anthracologiques et carpologiques (réalisées par Isabelle Figueiral) ont apporté de nombreuses informations essentielles à la connaissance de l’environnement de l’établissement : collecte des bois de chauffe, céréales cultivées et pratiques en matière de consommation.

L’autre élément fort du dossier a été la possibilité de décaper et de fouiller une voie sur 200 mètres de long. L’analyse stratigraphique et la collecte de mobilier dans les différentes phases d’aménagement ont montré que sa mise en place remontait à la fin du VIe s. av. n. è. et qu’elle avait perduré dans le paysage jusqu’au Moyen Âge, avec une reprise par un chemin vicinal moderne avec toutefois des rythmes de fréquentation variables. Des arguments indirectes d’analyse spatiale suggère qu’elle pourrait être plus ancienne encore car de nombreux vestiges de l’âge du Bronze longe son parcours sur plusieurs centaines de mètres, au-delà des limites mêmes de la fouille de Mas de Vignoles IX.

Dans ce secteur de la plaine du Vistre, force est de constater que les séquences sédimentaires n’enregistrent pas les occupations protohistoriques et antiques. Ces dernières ont été détruites par les travaux agricoles et seules les structures dite en creux conservent en quelque sorte la mémoire de leur nature. Ainsi, le chemin du Mas de Vignoles et son importante séquence conservée a d’emblée été considéré comme un piège à sédiments permettant un enregistrement des dépôts sur près d’un millénaire. Trois grandes coupes ont été réalisées et une a été sélectionnée pour servir de coupe de référence. Une fois la coupe dessinée et enregistrée par les archéologues, un enregistrement systématique de chaque couche a été réalisée par Pascale Chevillot (géomorphologue) et un prélèvement de 10 litres a été effectué pour récupérer les coquilles de mollusques pour être étudiées par Sophie Martin (malacologue). L’ensemble de ces études a permis de mieux connaître l’environnement immédiat de la voie, d’envisager des pratiques agricoles et un statut des terres en fonction des différentes périodes. Cela a aussi permis de mesurer les rythmes de sédimentation et les épisodes de colmatage important nécessitant pour les utilisateurs le curage des fossés mais aussi des réaménagements successifs des bandes de roulement. Plusieurs fenêtres de fouille ont livré des niveaux de circulation bien conservés où l’on a pu observer des réseaux d’ornières témoignant d’une fréquentation importante dès l’âge du Fer.

C’est donc grâce au dialogue et à la confiance réciproque entre le prescripteur des services de l’État, en l’occurrence Christophe Pellecuer, et les archéologues que cette fouille a permis pour la première fois dans le secteur nîmois d’étudier dans le détail un établissement agricole protohistorique. Les résultats ont fait l’objet de plusieurs publications de différentes natures en fonction des supports et des problématiques des colloques auxquels l’équipe a pu intervenir (voir ressources liées).

Sommaire

VOLUME 1 - Les synthèses

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. L’opération archéologique

1. Présentation générale de l’opération

1.1. Cadre administratif de l’opération
1.2. Moyens mis en œuvre et constitution de l’équipe
1.3. Déroulement de l’opération et stratégie d’intervention
1.4. Documentations et clefs d’accès

2. Contexte d’intervention

2.1. Le cadre géographique
2.2. L’environnement archéologique
2.3. Les données du diagnostic

3. Approches paléo-environnementales

4. Présentation générale des résultats archéologiques de la
fouille

4.1. Les vestiges du Néolithique
4.2. L’âge du Bronze
4.3. L’occupation protohistorique
4.4. Les vestiges antiques
4.5. Les vestiges médiévaux
4.6. Une inhumation d’époque moderne
4.7. Conclusion générale

5. Présentation des études thématiques

5.1. L’étude du mobilier métallique
5.2. L’apport des restes végétaux à l’étude de l’environnement passé et des rapports
homme/milieu
5.3. Étude archéozoologique : ostéologie, conchyliologie

Bibliographie générale

Liste des figures

III. Inventaires techniques


VOLUME 2 - Le chemin du Mas de Vignoles

1. Introduction

2. Historique de l’intervention

3. Protocoles d’enregistrement

4. Contexte stratigraphique et évolution géomorphologique
dans le secteur 1

4.1. Localisation du secteur 1
4.2. Synthèse des résultats de l’étude paléoenvironnementale
4.3. Inventaire des US et Faits enregistrés dans le secteur 1

5. Analyse stratigraphique et évolution dans le secteur 2

5.1. Localisation du secteur 2
5.2. Analyse synthétique du secteur 2
5.3. Inventaire des US et Faits enregistrés dans le secteur 2

6. Analyse stratigraphique et évolution dans le secteur 3

6.1. Localisation du secteur 3
6.2. Analyse synthétique du secteur 3
6.3. Inventaire des US et Faits enregistrés dans le secteur 3

7. Analyse stratigraphique et évolution dans le secteur 4

7.1. Localisation du secteur 4
7.2. Analyse synthétique du secteur 4
7.3. Inventaire des US et Faits enregistrés dans le secteur 4

8. Analyse stratigraphique et évolution dans le secteur 5

8.1. Localisation du secteur 5
8.2. Analyse synthétique du secteur 5
8.3. Inventaire des US et Faits enregistrés dans le secteur 5

9. Analyse stratigraphique et évolution dans le secteur 6

9.1. Localisation du secteur 6
9.2. Analyse synthétique du secteur 6
9.3. Inventaire des US et Faits enregistrés dans le secteur 6

10. Analyse stratigraphique et évolution dans le secteur 7

10.1. Localisation du secteur 7
10.2. Analyse synthétique du secteur 7
10.3. Inventaire des US et Faits enregistrés dans le secteur 7

11. Évolution générale de la voie VOI2008

11.1. Conservation et chronologie
11.2. Évolution des tracés

12. En guise de conclusion

12.1. Le chemin du Mas de Vignoles dans la plaine du Vistre
12.2. Un chemin plus ancien...

Bibliographie générale

Liste des figures

Inventaire des données malacologiques


VOLUME 3 - Documentation zone 1


VOLUME 4 - Documentation zone 2 et 3

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

SEJALON, Pierre (dir.). (2012). Mas de Vignoles IX : Languedoc-Roussillon, Gard, Nîmes (Rapport de fouilles, 4 vol.). Nîmes : Inrap Méditerranée.  <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0125848>.

Rapport de diagnostic

SÉJALON, Pierre & NORET, Christelle. (2003). Mas de Vignoles VIII à Nîmes (Gard) (Rapport de diagnostic). Nîmes : Inrap Méditerranée.

Publications

SÉJALON, Pierre. (2019). Essai de hiérarchisation des axes de circulation durant la Protohistoire en Languedoc. Dans Cl. Raynaud (dir.), Voies, réseaux, paysages en Gaule :  Actes du colloque en hommage à Jean Luc Fiches, Pont-du-Gard, juin 2016 (Supplément à la Revue Archéologique de Narbonnaise, 49).

SÉJALON, Pierre & RATSIMBA, Antoine. (2018). Aménagements et entretiens des voies durant la Protohistoire en Languedoc. Dans : A. Villard-Le Tiec (dir.), Y. Menez et P. Maguer, Architectures de l’âge du Fer en Europe occidentale et centrale : Actes du 40e colloque international de l’AFEAF, Rennes, 4-7 mai 2016 (p.539-558). Rennes : Presses Universitaires de Rennes.

FIGUEIRAL, Isabel & SÉJALON, Pierre. (2014). Archeological wells in southern France :Late Neolithic to Roman plant remains from Mas de Vignoles IX (Gard) and their implications for the study of settlement, economy and environment. Environmental Archeology, 19 (1), 23-38.

SÉJALON, Pierre, CAYN, Philippe, CHARDENON, Nathalie, FIGUEIRAL, Isabel & FOREST, Vianney. (2013). Aménagements et évolution de l’exploitation agricole du Mas de Vignoles IX entre la fin du VIe et le IVe s. av. n. è. à Nîmes (Gard). Document d’Archéologie Méridionale, 36, 235-270. <https://doi.org/10.4000/dam.2398>.

SÉJALON, Pierre, RATSIMB, Antoine & FOREST, Vianney. (2012). L’élevage du cheval en Languedoc. Le rôle des exploitations agricoles protohistoriques. Archéopages, 35, 18-25. <https://doi.org/10.4000/archeopages.285>.

SÉJALON, Pierre, BEL, Valérie, BREUIL, Jean-Yves & POMARÈDES, Hervé. (2009). Définition et organisation des terroirs protohistoriques de Nîmes, Gard (de la fin du VIe au Ier s. av. J.-C.). Dans : I. Bertrand, A. Duval, J. Gomez de Soto et P. Maguer (dir.), Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique : Actes du 31e colloque AFEAF, Chauvigny, 17-20 mai 2007 (tome II, p. 153-180).

Citations

L'ensemble

SÉJALON, Pierre (dir.), BEL, Valérie, CAMMAS, Cécilia, CAYN, Philippe, CHARDENON, Nathalie, CHEVILLOT, Pascale, GEORJON, Cathy, ESCALLON, Gilles, FIGUEIRAL-ROWE, Isabel, FOREST, Vianney, GRECK, Sandra, MARTIN, Sophie, NORET, Christelle, PELLÉ, Richard, ROCHETTE, Marie et coll. (2022). Mas de Vignoles IX (Languedoc-Roussillon, Gard, Nîmes) : rapport de fouille archéologique 2012 (4 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 22). <https://doi.org/10.34692/W74Y-WF38>.

Le volume 1

SÉJALON, Pierre (dir.), BEL, Valérie, CAMMAS, Cécilia, CAYN, Philippe, CHARDENON, Nathalie, CHEVILLOT, Pascale, GEORJON, Cathy, ESCALLON, Gilles, FIGUEIRAL-ROWE, Isabel, FOREST, Vianney, GRECK, Sandra, MARTIN, Sophie, NORET, Christelle, PELLÉ, Richard, ROCHETTE, Marie et coll. (2022). Mas de Vignoles IX (Languedoc-Roussillon, Gard, Nîmes) : rapport de fouille archéologique 2012. Vol. 1, Les synthèses. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 22). <https://doi.org/10.34692/W74Y-WF38>.

Le volume 2

SÉJALON, Pierre (dir.), BEL, Valérie, CAMMAS, Cécilia, CAYN, Philippe, CHARDENON, Nathalie, CHEVILLOT, Pascale, GEORJON, Cathy, ESCALLON, Gilles, FIGUEIRAL-ROWE, Isabel, FOREST, Vianney, GRECK, Sandra, MARTIN, Sophie, NORET, Christelle, PELLÉ, Richard, ROCHETTE, Marie et coll. (2022). Mas de Vignoles IX (Languedoc-Roussillon, Gard, Nîmes) : rapport de fouille archéologique 2012. Vol. 2, Le chemin du Mas de Vignoles. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 22). <https://doi.org/10.34692/W74Y-WF38>.

Le volume 3

SÉJALON, Pierre (dir.), BEL, Valérie, CAMMAS, Cécilia, CAYN, Philippe, CHARDENON, Nathalie, CHEVILLOT, Pascale, GEORJON, Cathy, ESCALLON, Gilles, FIGUEIRAL-ROWE, Isabel, FOREST, Vianney, GRECK, Sandra, MARTIN, Sophie, NORET, Christelle, PELLÉ, Richard, ROCHETTE, Marie et coll. (2022). Mas de Vignoles IX (Languedoc-Roussillon, Gard, Nîmes) : rapport de fouille archéologique 2012. Vol. 3, Documentation zone 1. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 22). <https://doi.org/10.34692/W74Y-WF38>.

Le volume 4

SÉJALON, Pierre (dir.), BEL, Valérie, CAMMAS, Cécilia, CAYN, Philippe, CHARDENON, Nathalie, CHEVILLOT, Pascale, GEORJON, Cathy, ESCALLON, Gilles, FIGUEIRAL-ROWE, Isabel, FOREST, Vianney, GRECK, Sandra, MARTIN, Sophie, NORET, Christelle, PELLÉ, Richard, ROCHETTE, Marie et coll. (2022). Mas de Vignoles IX (Languedoc-Roussillon, Gard, Nîmes) : rapport de fouille archéologique 2012. Vol. 4, Documentation zone 2 et 3. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 22). <https://doi.org/10.34692/W74Y-WF38>.

Auteur(s) / direction
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Sanctuaire et atelier de potier, IIe s. av. J.-C. – IVe s. (Hérault, Magalas, Les Terrasses de Montfo)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
6
Image d'entête
DAP 6 | Magalas « Les Terrasses de Montfo » (Hérault)
Média
DAP 6 | Magalas « Les Terrasses de Montfo » (Hérault)
date expertise
septembre 2016
date achevement
février 2016
Paragraphes

Aujourd’hui couverte par un lotissement, la parcelle D 253 de la commune de Magalas a été occupée entre la fin du IIe siècle av. n. è. et le milieu du IVe siècle, aux abords immédiats d’un oppidum (VIe-Ier siècle av. n. è.) comptant parmi les plus importants de la zone nord-biterroise. Le site abrite un sanctuaire à partir de la fin du IIe siècle av. n. è. Durant la période augustéenne, jusque dans le courant du IIe siècle, les aménagements n’ont de cesse de faire l’objet de modifications et d’adjonctions architecturales, autant en remaniements du bâti proprement cultuel (péribole, temple, portique) que sur les aménagements profanes installés à son contact à partir du changement d’ère et voués à l’hébergement des pèlerins. Le devenir du sanctuaire nous échappe à partir du IIIe s. Les lieux sont fréquentés jusqu’au milieu du IVe siècle, mais il demeure impossible d’attribuer une date, même approximative, à l’abandon du lieu de culte. Les seuls indices disponibles concernent les deux établissements connexes ainsi qu’un atelier de potier qui vient s’installer à la lisière est du site et fonctionne durant les année 325-350.

Inconnu avant 2016, le sanctuaire des terrasses de Montfo est l’un des plus récemment fouillés en Occitanie et les résultats de sa fouille contribuent depuis 2016 au projet d’atlas Lieux de culte en Gaule du Sud (IIe s. av. J.-C. – Ve s. ap. J.-C.) dirigé par Sandrine Agusta-Boularot (UMR 5140 – LabEx ArcHiMedE). Le site sera intégré à cet atlas en cours de constitution et fera l’objet d’une communication lors du colloque prévu pour 2020 à l’issue de la sortie de l’ouvrage.

Les publications des données de la fouille du sanctuaire répondent aux préconisations du  Conseil national de la recherche archéologique (CNRA) énoncées dans l’axe 6 de la Programmation nationale consacré aux paysages religieux et aux sanctuaires d’époque romaine – notamment le sous-axe privilégiant la romanisation des lieux de culte. En effet, les éléments mis au jour à Magalas permettent de suivre la monumentalisation d’un premier lieu de culte, originellement fossoyé, puis progressivement soumis aux codes de l’architecture italique. L’évolution n’est pas qu’architecturale. Elle se perçoit également dans les gestes cultuels tels qu’en attestent, dans la diachronie, d’importants dépôts d’amphores Dressel 1a liés à des pratiques commensales ainsi que par la présence d’offrandes monétaires et céramiques.

À ce jour, ont fait l’objet d’une publication les mobiliers découverts dans le cadre du fonctionnement cultuel ainsi que les résultats de la fouille de l’atelier de potier tardo-antique. Les deux établissements adossés au péribole du début du 1er siècle de n. è. alimentent par ailleurs la réflexion développée dans un article consacré à l’organisation et à l’évolution des établissements routiers en Languedoc central entre le Ier et le VIe siècle ap. J.-C.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Éléments d’introduction

1. Objectifs et méthode

2. Contexte archéologique

2.1. Les routes
2.2. L’oppidum de Montfo

3. Contexte géologique et topographique

III. Résultats

1. Données archéologiques par phase

1.1. Phase 1. Traces d’occupation primitives
1.2. Phase 2. Le premier sanctuaire fossoyé
1.3. Phase 3a : le temple maçonné
1.4. Phase 3b : la « monumentalisation » du sanctuaire
1.5. Phase 3c : développement des investissements sur le flanc est du péribole
1.6. Phase 4. Les indices d’un abandon
1.7. Phase 5. Suite et fin : installation d’un atelier de potiers

2. Argumentaires chronologiques

2.1. Les ensembles de la fin de la République et du Haut-Empire

3. Études spécialisées

3.1. Les objets
3.2. Etude archéozoologique : ostéologie, conchyliologie
3.3. Le mobilier céramique du puits PT4000
3.4. Le puits PT4000 : analyse archéobotanique préliminaire
3.5. Les monnaies des Terrasses-de-Montfo
3.6. Problématiques et potentiels géoarchéologiques

4. Développements thématiques

4.1. Le sanctuaire tardo-républicain : question d’arguments
4.2. A propos des mobiliers céramiques associés au premier sanctuaire
4.3. Le puits PT5000
 4.4. Le bâtiment BAT3b et les activités potières précoces
4.5. Le temple des Terrasses de Montfo : essai de restitution
4.6. Le temple de Montfo dans son contexte régional
4.7. La cour, le temple, et le grand portique nord: questions de topographie
4.8. Le Groupe de Bâtiments Nord : quelle fonction ?
4.9. Le Groupe de Bâtiments Sud : quelle fonction ?

5. Conclusion

Bibliographie générale

Inventaire des figures

IV. Inventaires technique

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

GINOUVEZ, Olivier, RASCALOU, Pierre & RAUX, Stéphanie (dir.). (2016). Sanctuaire et atelier de potier (IIe s. av. J.-C. - IVe s.) : Hérault (34), Magalas, Les Terrasses de Montfo (Rapport de fouille, 1 vol.). Nîmes : Inrap Méditerranée. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0142453>.

Publications

POMARÈDES, Hervé, THERNOT, Robert, BERGERET, Agnès, PASCAL, Yoann et GINOUVEZ, Olivier (coll.). (2021). Organisation et évolution des établissements routiers en Languedoc central (Ier-VIe s. ap. J.-C.). Dans Cl. Raynaud, Voies, réseaux, paysages en Gaule : Actes du colloque en hommage à Jean-Luc Fiches, Pont-du-Gard, 14-17 juin 2016 (p. 381-398). Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée. (Revue archéologique de Narbonnaise, suppl. 49).

FAVENNEC, Benoît. (2019). L’atelier de potiers des Terrasses de Montfo à Magals (deuxième quart du IVe s. ap. J.-C.). Dans M. Denti, M. Villette (dir.)​, Archéologie des espaces artisanaux. Fouiller et comprendre les gestes des potiers : actes du colloque international de Rennes, 27-28 nov. 2014. Lattes : ADAL.

GINOUVEZ, Olivier & RAUX, Stéphanie. (2019). Les Terrasses de Montfo à Magalas (Hérault). Dans Bertrand, Isabelle, Monteil, Martial & Raux, Stéphanie (dir.), Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin du Ier s. av. - Ve s. ap. J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses : actes des Rencontres internationales Instrumentum, Le Mans, 3-5 juin 2015, Musée d'Histoire et d'Archéologie Carré Plantagenêt. Drémil-Lafage : Éditions Mergoil.

GINOUVEZ, Olivier. (2014). Les remplissages de deux puits d’un temple à Magalas. Archéopages, 40, 165-166. <https://doi.org/10.4000/archeopages.654>.

Citations

GINOUVEZ, Olivier (dir.), RASCALOU, Pierre (dir.), RAUX, Stéphanie (dir.), FAVENNEC, Benoit, HENRY, Éric et coll. (2019). Sanctuaire et atelier de potier, IIe s. av. J.-C. – IVe s. (Hérault, Magalas, Les Terrasses de Montfo) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 6). <https://doi.org/10.34692/b8ey-kq37>.

Période(s)
Chronique de site
Les Terrasses de Montfo à Magalas (Hérault)
Département
Auteur(s) / Par
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Occupation de l'âge du Bronze ancien, ensemble funéraire protohistorique, occupation agricole antique (Languedoc-Roussillon, Gard, Ligne Grande Vitesse, Contournement de Nîmes-Montpellier, Saint-Gervasy, Aubrespin, secteur 25)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
2
Image d'entête
DAP 2 | Saint-Gervasy / Aubrespin « Contournement de Nîmes-Montpellier » (Gard)
Média
DAP 2 | Saint-Gervasy / Aubrespin « Contournement de Nîmes-Montpellier » (Gard)
date expertise
avril 2016
date achevement
mai 2015
Paragraphes

La fouille réalisée sur la commune de Saint-Gervasy, lieu-dit Aubrespin, fait partie d’un ensemble important d’opérations généré par la construction de la Ligne à Grande Vitesse entre Nîmes et Montpellier. Malgré la modestie du décapage (un peu moins d’un hectare), les découvertes archéologiques ont le mérite de documenter un secteur peu investi par l’archéologie. Plusieurs phases chronologiques ont été reconnues et toutes témoignent d’occupation peu étendues et de courte durée. À proximité du cours du Vistre et à distance de tout habitat groupé, ces occupations s’apparentent principalement à des établissements ruraux, à l’exception de la Protohistoire, qui se matérialise par cinq enclos circulaires dont la vocation funéraire a pu être interrogée.

L’occupation de l’âge du Bronze ancien/moyen, par exemple, du fait de la rareté des découvertes, doit faire l’objet d’un article avec d’autres découvertes réalisées récemment (Bouchet, 2016). Elle se présente sous la forme de quelques structures en creux dont un silo et des fosses, un foyer démantelé et des traces ténues de sols archéologiques largement détruits par les travaux agricoles antiques et modernes. En l’état, il est difficile de se faire une idée précise de la nature de cette occupation. Le faible nombre de structures n’a pas permis une collecte importante de mobiliers ni d’écofacts susceptibles de documenter la consommation et la production agricole. L’étroitesse du décapage interdit également de mesurer l’extension de l’occupation, toutefois, les vestiges semblent être concentrés à l’est de la route départementale D3 qui pourrait être sur un axe ancien. Il semble aujourd’hui probant de penser que la nature de ces sites accentue la difficulté de les repérer en diagnostic. Durant cette phase chronologique, on est peut-être en présence d’une forme d’éclatement des groupes humains en petites entités familiales qui occupent les plaines fertiles aux abords du Vistre. La multiplication de leurs découvertes et de leurs fouilles constitue un véritable enjeu pour l’analyse et la compréhension de ce phénomène qui paraît affecter le Languedoc. Ainsi, avec toutes les réserves nécessaires compte tenu de l’indigence du corpus, la série Saint-Gervasy/Aubrespin pourrait se situer à la charnière entre le Bronze ancien et le Bronze moyen, soit entre 1850-1600 av. J.-C.

La phase d’occupation suivante se met en place plus de mille ans après. Soit une série de cinq enclos circulaires qui présentent de nombreuses caractéristiques communes. Ils sont installés de part et d’autre de la route départementale et forme une certaine concentration. Le fort niveau d’arasement lié aux travaux agricoles n’a pas favorisé la conservation des sépultures que l’on attend le plus souvent au centre de ces enclos. Ce constat qui avait déjà été réalisé à l’occasion du diagnostic a conduit le service régional de l’Archéologie d’en prescrire la fouille selon un protocole particulier. Dans l’emprise des enclos, il s’agissait de maintenir des plots témoins pour traiter par tamisage la séquence sédimentaire dans son entier afin de retrouver d’éventuels témoins de ces tombes. Durant cette phase ancienne de l’âge du Fer, les pratiques de l’inhumation et de l’incinération cohabitent et de nombreux exemples mieux conservés dans les secteurs géographiques de garrigues languedociennes montrent que les dépôts pouvaient être installés à même le sol sans creusement préalable. La mise en place de ce protocole n’a pu se faire que sur deux enclos et ce pour des surfaces réduites tant les matériaux à traiter au tamisage représentaient un cubage important. Malgré cela les résultats sont à la hauteur des moyens consentis puisqu’il a été découvert divers vestiges permettant d’établir que des os incinérés et du mobilier métallique ont été déposés au sein de l’enclos. Dans les fossés des enclos (ENC 18231), des dépôts de mobilier céramique renseigne les pratiques d’offrande aux abords de la tombe sur une structure tumulaire en terre ou directement dans le fossé. Ces ensembles céramiques peu nombreux ont tout de même permis d’apporter des arguments chronologiques permettant de fixer les ensevelissements dans la seconde moitié du VIIe siècle av. J.-C. Durant cette phase, nous ne connaissons pas la place de l’habitat, en revanche, la route départementale peut avoir succédé à un chemin ancien reliant les garrigues au nord et les lagunes et la mer vers le sud. Ce type de chemin semble témoigner des modes d’occupation des sols de la fin de l’âge du Bronze et plusieurs exemples similaires ont été mis en évidence au sud de Nîmes (Séjalon & Ratsimba, 2018 ; Séjalon, à paraître). Les prélèvements malacologiques du fossé d’enclos le mieux conservé ont livré un assemblage similaire à ceux analysés pour le Bronze ancien. Il témoigne probablement d’une exploitation du milieu comme zone de pâturage, dans un paysage ouvert de prairie.

La dernière phase d’occupation est caractérisée par la présence d’un établissement agricole antique de petite taille et d’une portion de paysage agraire. Autour d’un bâtiment établi en bordure de la route départementale, il a pu être mis en évidence un réseau de fossés entourant plusieurs réseaux de fosses de plantation, sans doute de vigne. La mise en place de cet établissement, dont l’extension peut être perçue avec les résultats du diagnostic, se situe à partir du Ier siècle av. J.-C. et va se développer durant le Haut Empire (Ier-IIe siècle apr. J.-C.). Il semble que ce soient les parcelles plantées en vigne qui marquent le début des activités agricoles. Les parcelles sont organisées selon une orientation nord-sud et semblent fonctionner en relation avec un chemin dont l’origine a déjà été évoquée. Par la suite, plusieurs bâtiments sont construits mais un seul a pu être fouillé dans l’emprise du décapage. Il est construit avec des matériaux provenant de constructions antérieures, probablement un aménagement de surface s’apparentant à une calade. Plusieurs phases d’utilisation du bâtiment ont été enregistrées et les hypothèses concernant sa vocation sont multiples. La nature des vestiges et leur conservation, associées à des analyses de phytolithes suggèrent que la fosse creusée au sein du bâti aurait pu servir de fosse de rouissage. Son remplissage de galets pourrait intervenir dans un second temps et répondre au besoin de disposer d’une plateforme solide supportant une maie de pressoir. Enfin, dans un troisième temps, la surface de galets creusée d’une rigole, l’espace aurait servi d’étable. Cette évolution des fonctions du bâtiment n’est pas contredite par la lecture que l’on peut faire de l’évolution des parcellaires qui suggère un abandon des plantations de vigne peut être au profit de cultures céréalières. Les analyses malacologiques réalisées sur la séquence sédimentaire proche du bâtiment et dans les comblements des fossés témoignent de mutation du paysage où les espaces de prairie humide reculent au bénéfice des espaces de pelouses sèches. Cette étape environnementale est marquée par une anthropisation du milieu plus forte que durant la Protohistoire. Un pastoralisme intensif ou une mise en culture des parcelles en sont les causes probables.

L’ensemble de ces résultats participent à plusieurs projets de publication en fonction de la chronologie et de la nature des vestiges. Marie Bouchet va notamment reprendre les ensembles de l’âge du Bronze pour les associer avec d’autres découvertes récentes. Les enclos circulaires sont intégrés à un projet de publication intégrant tous les monuments funéraires mis au jour ces dernières années en Languedoc oriental.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Protocoles et méthodes

1.1. Le décapage archéologique et le levé topographique
1.2. La fouille des enclos
1.3. L’enregistrement des données

2. Approches paléo-environnementales

2.1. La séquence sédimentaire témoin
2.2. Étude malacologique
2.3. La place du Vistre dans les paysages anciens

3. L’occupation du Bronze ancien

3.1. Options méthodologiques
3.2. Présentation des structures
3.3. Étude du matériel archéologique et chronologie de l’occupation
3.4. Discussion : une implantation humaine tournée vers l’agriculture ?

4. L’occupation funéraire du premier âge du Fer

4.1. Présentation générale des enclos
4.2. Chronologie et vocation des enclos circulaires
4.3. Conclusion

5. L’occupation agraire antique

5.1. Une construction quadrangulaire
5.2. Les abords de l’édifice
5.3. Le mobilier céramique d’époque romaine
5.4. Rapport d’analyses de phytolithes
5.5. Quelle interprétation pour ces vestiges ?
5.6. Matérialisation des espaces et plantations viticoles
5.7. Conclusion sur l’occupation antique

6. Une pépinière de l’époque moderne

7. Conclusion générale

Bibliographie

Liste des illustrations

Index des US, Faits et Ensembles

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

SÉJALON, Pierre & GAILLARD, Cyril (dir.). (2015). Occupation de l'âge du Bronze ancien, ensemble funéraire protohistorique, occupation agricole antique : Saint-Gervasy, Aubrespin : Languedoc-Roussillon, Hérault : Ligne à grande vitesse, contournement Nîmes-Montpellier : secteur 25 (Rapport de fouille, 1 vol.). Nîmes : Inrap Méditerranée. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0143425>.

Rapport cité dans l'introduction

BOUCHET, Marie (dir.), CHEVILLOT, Pascale, COLONGE, David, MOURRE, Vincent, BONNAUD, Serge, GUERRE, Jocelyne & ​PELLÉ, Richard. (2016). La Lone et Doulouzargues : tranche 1, la Lone : Occitanie, Gard, Codognan (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Nîmes : Inrap Méditerranée. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0145410>.

Publications

SÉJALON, Pierre. (2021). Essai de hiérarchisation des axes de circulation durant la Protohistoire en Languedoc. Dans Cl. Raynaud (dir.), Voies, réseaux, paysages en Gaule : Actes du colloque en hommage à Jean-Luc Fiches, Pont-du-Gard, 14-17 juin 2016 (p. 51-64). Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée. (Revue archéologique de Narbonnaise, suppl. 49).

SÉJALON, Pierre & RATSIMBA, Antoine (2018). Aménagements et entretiens des voies durant la Protohistoire en Languedoc. Dans A. Villard (dir.), Architectures de l’âge du Fer en Europe occidentale et centrale : actes du colloque AFEAF, Rennes, 4-7 mai 2016 (p. 539-558). Rennes : Presses Universitaires de Rennes.

Citations

SÉJALON, Pierre (dir.), GAILLARD, Cyril (dir.), BARBERAN, Sébastien, BEL, Valérie,  BERNARD, Marie, BOUCHET, Marie ... VERDIN, Pascal et coll. (2019). Occupation de l'âge du Bronze ancien, ensemble funéraire protohistorique, occupation agricole antique (Languedoc-Roussillon, Gard, Ligne Grande Vitesse, Contournement de Nîmes-Montpellier, Saint-Gervasy, Aubrespin, secteur 25) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 2). <https://doi.org/10.34692/6fzt-vh18>.

Auteur(s) / direction
Chronique de site
Aubrespin à Saint-Gervasy (Gard)
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text