Puygarreau-Sud et Les Jardins du Puygarreau : nouveaux éléments pour la connaissance de la genèse du quartier (Poitou-Charentes, Vienne, Poitiers)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2014

Numéro DAP
23
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DAP 23 | Poitiers « Puygarreau-Sud » / « Les Jardins du Puygarreau » (Vienne)
Média
DAP 23 | Poitiers « Puygarreau-Sud » / « Les Jardins du Puygarreau » (Vienne)
date expertise
septembre 2015
date achevement
novembre 2014
Paragraphes

Il n’est pas commun qu’une opération d’archéologie urbaine apporte une masse d’informations aussi exceptionnelle que celle des fouilles réalisées à Poitiers, rue du Puygarreau, en 2012. Couplée aux connaissances issues des fouilles poitevines antérieures, ou bien encore des surveillances de travaux réalisées entre 2010 et 2018[1], elles ont permis de faire un bond en avant dans la compréhension de la morphogénèse de la ville, des origines jusqu’à l’époque Moderne.

Pour le Haut-Empire, les principaux apports concernant l’urbanisation de cette partie de la cité dans les deux premières décennies de notre ère, son développement au milieu du Ier siècle, et l’architecture des domus situées entre le cœur monumental et le reste de la ville, ont été abordés dans le cadre d’une synthèse sur la monumentalisation de Limonum parue en 2016.

Pour l’Antiquité Tardive, même si les fouilles n’ont pas apporté de datations absolues quant à la construction de l’enceinte, elles ont permis de mettre en évidence que celle-ci intervient probablement entre la fin du IIIe siècle et les premières décennies du IVe siècle. Par ailleurs, la mise en évidence de l’existence d’un agger, c’est-à-dire d’un talus en appui contre le rempart, formant un glacis qui restera inconstructible jusqu’au XIIIe siècle, a permis une relecture complète du cadastre napoléonien sur le reste de la cité. Ce talus a joué un rôle essentiel dans la structuration des voiries et du parcellaire dans toute la partie occidentale et septentrionale de la ville. Du côté oriental, la localisation de l’abbaye Sainte-Croix, fondée au VIe siècle par la reine Radegonde, y fait également écho.

Le Moyen Âge, concerné jusqu’alors par peu d’interventions archéologiques sur Poitiers, n’est pas en reste, et la mise en lumière de la manière dont l’habitat gagne peu à peu sur l’ancien glacis interne à partir des XIe et surtout XIIe et XIIIe siècles, permet d’appréhender différemment les nouveaux projets d’aménagements situés dans le même type de contexte.

Le site qui se trouve dans des zones de jardins pour les périodes moderne et contemporaine, n’a aujourd’hui pas changé de fonction, puisqu’il a été aménagé en jardin public, après que les vestiges lapidaires jugés en trop mauvais état pour être exposés, aient été enterrés in situ.

Le travail de synthèse réalisé dans le cadre de la conception de ce rapport de fouille a conduit à la rédaction, en 2014, d’un petit fascicule à destination du public dans la collection Mémoire de fouilles de l’Inrap, et à la réalisation du WebMag Quand Poitiers s’appelait Limonum.

Cette opération a été également à l’origine du développement, entre 2015 et 2018, de l’application de réalité augmentée 3D Poitiers Évolution[2] qui offre des restitutions 3D sur 360°, de l’Antiquité à la période Moderne, agrémentée de commentaires et de vidéos explicatives. À ce jour, cinq points d’observation ont été développés : deux sur le secteur de la mairie (Puygarreau) et trois sur le secteur de l’amphithéâtre (rue de Magenta et rue Bourcani) ; il est probable que le projet sera amené à être poursuivi.

Enfin, la découverte d’une fondation quadrangulaire sur un niveau de trottoir antique, avait abouti à une recherche sur les autels de carrefour en Gaule romaine, qui, comme annoncé dans le rapport, a été publiée en 2016.

1

Celles du réaménagement du centre-ville « Cœur d’agglo » de 2010 à 2012, ou de la mise en place du Bus à Haut Niveau de Service BHNS rebaptisé MRTP (Modernisation du Réseau de Transport Public) entre 2015 et 2018.

2

Application gratuite pour mobiles et tablettes développée par la société Art Graphique & Patrimoine, pour le compte de la Ville de Poitiers, en partenariat avec le service régional de l’archéologie de Nouvelle-Aquitaine (site de Poitiers) et l’Inrap.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. État des connaissances avant l’opération
1.3. Stratégies et méthodes mises en œuvre
1.4. Communication et valorisation
1.5. Un savoir faire reconnu : les stagiaires de l’ARCCH

2. Les résultats de la fouille

2.1. Avant-propos
2.2. Aux origines du site
2.3. Une rue « monumentalisée »
2.4. Le Bas Empire : une révolution urbaine
2.5. Les périodes Médiévale et Moderne : une réurbanisation progressive
2.6. Les périodes Contemporaine et Actuelle

3. Conclusion

Bibliographie

III. Études spécialisées

1. Le mobilier céramique antique : première approche

1.1. Le second âge du Fer
1.2. La période romaine

2. La céramique médiévale et moderne

2.1. Des indices résiduels du VIe siècle ?
2.2. La céramique du Xe au XIIIe siècles
2.3. Les céramiques des XIIIe-XVIIe siècles
2.4. Du XVIIIe au XIXe siècle

3. Numismatique

1.1. Jardin du Puygarreau
1.2. Puygarreau-Sud (2012-5506)

4. Remarques sur les mobiliers en fer, en alliage cuivreux et en matières dures animales

4.1. Période romaine
4.2. Période médiévale

5. La verrerie

5.1. Introduction
5.2. Le verre antique
5.3. Le verre médiéval
5.4. Conclusion

6. Étude archéozoologique

6.1. Présentation
6.2. Méthodologie mise en œuvre
6.3. L’occupation antique
6.4. L’occupation médiévale
6.5. L’occupation moderne
6.6. Conclusion

Table des illustrations

IV. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

GERBER, Frédéric (dir.), BAUDRY, Anna, BERTRAND, Isabelle, BRUNET-GASTON, Véronique, GUITTON, David, SIMON, Laure & VÉQUAUD, Brigitte. (2014). Poitiers (86), "Puygarreau-Sud" et "Les Jardins du Puygarreau" - Nouveau éléments pour la connaissance de la genèse du quartier (Rapport de fouille, 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137420>.

Rapport de diagnostic

JÉGOUZO, Anne (dir.), LAVOIX, Gaëlle & TORCHUT, Jean-Sébastien. (2011). Poitiers (86), rue Puygarreau - Eléments stratigraphiques pour l'implantation et l'évolution d'un îlot urbain (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Poitiers : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0123191>.

Publications

GERBER, Frédéric (dir.) & HIERNARD, Jean. (2017). Le cadre monumental de Limonum : état de la question à l’aube du XXIe siècle. Dans A. Bouet (dir.), Monumental ! La monumentalisation des villes de l’Aquitaine et de l’Hispanie septentrionale durant le Haut-Empire : Actes du colloque Aquitania, Villeneuve-sur-Lot, 10-12 sept. 2015 (p. 453-477). Pessac : Fédération Aquitania Ausonius.

GERBER, Frédéric. (2016). Les Dieux sont au coin de la rue. Dans R. Bedon et H. Maveraud-Tardiveau (dir.), Présence des divinités et des cultes dans les villes et agglomérations secondaires de la Gaule Romaine et des régions voisines, du Ier siècle avant notre ère au IVe siècle de notre ère : Actes du colloque, Limoges, 16 et 17 oct. 2014 (p. 271-288). Limoges : Presses Universitaires de Limoges.

GERBER, Frédéric. (2014). Poitiers antique : 40 ans d'archéologie préventive. Poitiers : Ville de Poitiers, Paris : Inrap. (Mémoires de fouilles). Disponible en ligne sur <https://www.inrap.fr/poitiers-antique-40-ans-d-archeologie-preventive-10965> (consulté le 31 janvier 2022).

WebMag

Quand Poitiers s'appelait Limonum. Paris : Inrap. Disponible en ligne sur <https://www.inrap.fr/magazine/Quand-Poitiers-s-appelait-Limonum/> (consulté le 31 janvier 2022).

Citations

GERBER, Frédéric (dir.), BAUDRY, Anna, BERTRAND, Isabelle, BRUNET-GASTON, Véronique, GUITTON, David, SIMON, Laure, VEQUAUD, Brigitte et coll. (2022). Puygarreau-Sud et Les Jardins du Puygarreau : nouveaux éléments pour la connaissance de la genèse du quartier (Poitou-Charentes, Vienne, Poitiers) : rapport de fouille archéologique 2014 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 23). <https://doi.org/10.34692/xeja-n945>.

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Les Jardins du Puygarreau à Poitiers (Vienne)
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Sanctuaire et atelier de potier, IIe s. av. J.-C. – IVe s. (Hérault, Magalas, Les Terrasses de Montfo)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
6
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DAP 6 | Magalas « Les Terrasses de Montfo » (Hérault)
Média
DAP 6 | Magalas « Les Terrasses de Montfo » (Hérault)
date expertise
septembre 2016
date achevement
février 2016
Paragraphes

Aujourd’hui couverte par un lotissement, la parcelle D 253 de la commune de Magalas a été occupée entre la fin du IIe siècle av. n. è. et le milieu du IVe siècle, aux abords immédiats d’un oppidum (VIe-Ier siècle av. n. è.) comptant parmi les plus importants de la zone nord-biterroise. Le site abrite un sanctuaire à partir de la fin du IIe siècle av. n. è. Durant la période augustéenne, jusque dans le courant du IIe siècle, les aménagements n’ont de cesse de faire l’objet de modifications et d’adjonctions architecturales, autant en remaniements du bâti proprement cultuel (péribole, temple, portique) que sur les aménagements profanes installés à son contact à partir du changement d’ère et voués à l’hébergement des pèlerins. Le devenir du sanctuaire nous échappe à partir du IIIe s. Les lieux sont fréquentés jusqu’au milieu du IVe siècle, mais il demeure impossible d’attribuer une date, même approximative, à l’abandon du lieu de culte. Les seuls indices disponibles concernent les deux établissements connexes ainsi qu’un atelier de potier qui vient s’installer à la lisière est du site et fonctionne durant les année 325-350.

Inconnu avant 2016, le sanctuaire des terrasses de Montfo est l’un des plus récemment fouillés en Occitanie et les résultats de sa fouille contribuent depuis 2016 au projet d’atlas Lieux de culte en Gaule du Sud (IIe s. av. J.-C. – Ve s. ap. J.-C.) dirigé par Sandrine Agusta-Boularot (UMR 5140 – LabEx ArcHiMedE). Le site sera intégré à cet atlas en cours de constitution et fera l’objet d’une communication lors du colloque prévu pour 2020 à l’issue de la sortie de l’ouvrage.

Les publications des données de la fouille du sanctuaire répondent aux préconisations du  Conseil national de la recherche archéologique (CNRA) énoncées dans l’axe 6 de la Programmation nationale consacré aux paysages religieux et aux sanctuaires d’époque romaine – notamment le sous-axe privilégiant la romanisation des lieux de culte. En effet, les éléments mis au jour à Magalas permettent de suivre la monumentalisation d’un premier lieu de culte, originellement fossoyé, puis progressivement soumis aux codes de l’architecture italique. L’évolution n’est pas qu’architecturale. Elle se perçoit également dans les gestes cultuels tels qu’en attestent, dans la diachronie, d’importants dépôts d’amphores Dressel 1a liés à des pratiques commensales ainsi que par la présence d’offrandes monétaires et céramiques.

À ce jour, ont fait l’objet d’une publication les mobiliers découverts dans le cadre du fonctionnement cultuel ainsi que les résultats de la fouille de l’atelier de potier tardo-antique. Les deux établissements adossés au péribole du début du 1er siècle de n. è. alimentent par ailleurs la réflexion développée dans un article consacré à l’organisation et à l’évolution des établissements routiers en Languedoc central entre le Ier et le VIe siècle ap. J.-C.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Éléments d’introduction

1. Objectifs et méthode

2. Contexte archéologique

2.1. Les routes
2.2. L’oppidum de Montfo

3. Contexte géologique et topographique

III. Résultats

1. Données archéologiques par phase

1.1. Phase 1. Traces d’occupation primitives
1.2. Phase 2. Le premier sanctuaire fossoyé
1.3. Phase 3a : le temple maçonné
1.4. Phase 3b : la « monumentalisation » du sanctuaire
1.5. Phase 3c : développement des investissements sur le flanc est du péribole
1.6. Phase 4. Les indices d’un abandon
1.7. Phase 5. Suite et fin : installation d’un atelier de potiers

2. Argumentaires chronologiques

2.1. Les ensembles de la fin de la République et du Haut-Empire

3. Études spécialisées

3.1. Les objets
3.2. Etude archéozoologique : ostéologie, conchyliologie
3.3. Le mobilier céramique du puits PT4000
3.4. Le puits PT4000 : analyse archéobotanique préliminaire
3.5. Les monnaies des Terrasses-de-Montfo
3.6. Problématiques et potentiels géoarchéologiques

4. Développements thématiques

4.1. Le sanctuaire tardo-républicain : question d’arguments
4.2. A propos des mobiliers céramiques associés au premier sanctuaire
4.3. Le puits PT5000
 4.4. Le bâtiment BAT3b et les activités potières précoces
4.5. Le temple des Terrasses de Montfo : essai de restitution
4.6. Le temple de Montfo dans son contexte régional
4.7. La cour, le temple, et le grand portique nord: questions de topographie
4.8. Le Groupe de Bâtiments Nord : quelle fonction ?
4.9. Le Groupe de Bâtiments Sud : quelle fonction ?

5. Conclusion

Bibliographie générale

Inventaire des figures

IV. Inventaires technique

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

GINOUVEZ, Olivier, RASCALOU, Pierre & RAUX, Stéphanie (dir.). (2016). Sanctuaire et atelier de potier (IIe s. av. J.-C. - IVe s.) : Hérault (34), Magalas, Les Terrasses de Montfo (Rapport de fouille, 1 vol.). Nîmes : Inrap Méditerranée. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0142453>.

Publications

POMARÈDES, Hervé, THERNOT, Robert, BERGERET, Agnès, PASCAL, Yoann et GINOUVEZ, Olivier (coll.). (2021). Organisation et évolution des établissements routiers en Languedoc central (Ier-VIe s. ap. J.-C.). Dans Cl. Raynaud, Voies, réseaux, paysages en Gaule : Actes du colloque en hommage à Jean-Luc Fiches, Pont-du-Gard, 14-17 juin 2016 (p. 381-398). Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée. (Revue archéologique de Narbonnaise, suppl. 49).

FAVENNEC, Benoît. (2019). L’atelier de potiers des Terrasses de Montfo à Magals (deuxième quart du IVe s. ap. J.-C.). Dans M. Denti, M. Villette (dir.)​, Archéologie des espaces artisanaux. Fouiller et comprendre les gestes des potiers : actes du colloque international de Rennes, 27-28 nov. 2014. Lattes : ADAL.

GINOUVEZ, Olivier & RAUX, Stéphanie. (2019). Les Terrasses de Montfo à Magalas (Hérault). Dans Bertrand, Isabelle, Monteil, Martial & Raux, Stéphanie (dir.), Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin du Ier s. av. - Ve s. ap. J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses : actes des Rencontres internationales Instrumentum, Le Mans, 3-5 juin 2015, Musée d'Histoire et d'Archéologie Carré Plantagenêt. Drémil-Lafage : Éditions Mergoil.

GINOUVEZ, Olivier. (2014). Les remplissages de deux puits d’un temple à Magalas. Archéopages, 40, 165-166. <https://doi.org/10.4000/archeopages.654>.

Citations

GINOUVEZ, Olivier (dir.), RASCALOU, Pierre (dir.), RAUX, Stéphanie (dir.), FAVENNEC, Benoit, HENRY, Éric et coll. (2019). Sanctuaire et atelier de potier, IIe s. av. J.-C. – IVe s. (Hérault, Magalas, Les Terrasses de Montfo) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 6). <https://doi.org/10.34692/b8ey-kq37>.

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Les Terrasses de Montfo à Magalas (Hérault)
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Habitat de la fin du IXe-début Xe siècle (Bretagne, Ille-et-Vilaine, Martigné-Ferchaud, La Grande Ragée)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
4
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DAP 4 | Martigné-Ferchaud « La Grande Ragée » (Ille-et-Vilaine)
Média
DAP 4 | Martigné-Ferchaud « La Grande Ragée » (Ille-et-Vilaine)
date expertise
septembre 2016
date achevement
juin 2016
Paragraphes

Le site médiéval de La Grande Ragée à Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine) a fait l’objet d’une fouille archéologique au printemps 2014 sur le tracé de la future deux fois deux voies Rennes-Angers, après qu’un diagnostic en a révélé des indices (Barbeau, 2013). Sur une surface de près de 1,2 ha, nous avons pu mettre au jour les témoins d’une occupation rurale « calée » autour de la fin du IXe siècle pour une désertion probable dans les premiers temps du Xe siècle.

Dans l’environnement proche des bâtiments, quelques fosses (dont de probables silos), et une ou deux structures de combustion sont à noter. Pour deux de ces ensembles, une fosse au pied de l’habitation a une fonction de dépotoir domestique : la première recélait plus de la moitié des restes céramiques découverts lors de la fouille pour un minimum de sept vases, attribués chrono-typologiquement au VIIIe-IXe siècle.
Quant au C14 réalisé sur des charbons issus d’un trou poteau du bâtiment principal attaché à la seconde fosse, il propose un ancrage entre 880 et 990 (datation à deux sigmas, 95 % de probabilités). Globalement, le faisceau d’indices conduit à l’extrême fin du IXe siècle. Et si nous y ajoutons l’organisation et la lisibilité du site, où les « nuages » de poteaux ou autres sont absents, un temps court d’occupation peut être mis en avant. Et nous entrons alors dans le Xe siècle qui correspond d’une manière générale à une phase d’abandon prononcée (Peytremann, 2003).

La voie ferrée Rennes-Châteaubriant, ouverte à l’exploitation en 1881, traverse le site sur un axe sensiblement nord-sud, nous privant de la continuité du site et coupant la zone d’étude en deux secteurs. Quant au chemin associé à l’occupation médiévale, il semble perdurer intact jusqu’à la création de l’axe ferroviaire : une déviation le longeant peut se lire par la suite sur son côté est.

Cette fouille s’intègre assurément dans la programmation nationale de la recherche archéologique, et plus particulièrement dans celle de l’étude de l’espace rural, du peuplement et des productions agricoles aux époques gallo-romaine, médiévale et moderne (axe 10). À l’échelle nationale et régionale, ce site participe à un important renouvellement des connaissances acquises autour de ces thèmes depuis une vingtaine d’années. À ce titre, l’habitat de La Grande Ragée participe à cet essor. Et cette contribution a une spécificité : une structuration bien marquée de l’habitat qui permet la distinction des unités domestiques, une datation resserrée pour une installation de courte durée correspondant peut-être à une génération d’occupants.

Le cadre bien connu de l’archéologie préventive avec ses impératifs économiques, ses contraintes d’emprises et de délais, conduit à rendre compte prioritairement des observations primaires. Ce qui limite naturellement une intégration systématique de ces données dans des perspectives de recherche élargies régionalement, voire au-delà, comme le pointe d’ailleurs la Commission interrégionale de la recherche archéologique.
Toutefois, allant dans ce sens, et répondant à cet accroissement des données et aux préconisations du Conseil national de la recherche archéologique (CNRA), l’année 2019 voit la mise en place en Bretagne d’un projet commun de recherche (PCR) dédié au premier Moyen Âge et qui devrait déboucher sur une publication : Formes, nature et implantation des occupations rurales en Bretagne du IVe au XIe siècle de notre ère. Le site de La Grande Ragée y prend tout naturellement sa place pour cette nécessaire mise en perspective.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Cadre général de l'intervention archéologique

1.1 Cadre naturel
1.2 Contexte archéologique
1.3 Intervention archéologique. Stratégie, méthodes, contraintes

2. L'occupation archéologique

2.1 Indices protohistoriques
2.2 Du bas Moyen Âge à l'époque contemporaine

3. Étude de la céramique

3.1 Méthodes de travail
3.2 Catalogue par contexte de découverte
3.3 Information du mobilier

4. Étude de l'outillage macrolithique

4.1 Présentation du corpus
4.2 Les matières premières
4.3 Le matériel de mouture et de broyage
4.4 Les autres éléments macrolithiques

5. Étude pétrographique de la céramique

5.1 Contexte géologique
5.2 Le mobilier céramique
5.3 Description pétrographique des échantillons
5.4 Synthèse
Conclusion
Bibliographie

6. Synthèse de l'occupation archéologique

6.1 Périodes protohistoriques et antiques
6.2 L'occupation du premier Moyen Âge
6.3 De second Moyen Âge à la période contemporaine

Conclusion

Bibliographie

Liste des figures

III. Inventaires techniques​

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

CAHU, Didier (dir.). (2016). Habitat de la fin du IXe-début Xe siècle, Martigné-Ferchaud, (Ille-et-Vilaine) (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0141993>.

Rapport de diagnostic

BARBEAU, Sandrine (dir.), MILLER, Philip, POMMIER, Vincent, LABAUNE, Françoise et coll. (2013). RD41-RD94 AXE Bretagne-Anjou, Martigné-Ferchaud, (Ille-et-Vilaine) (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0126830>.

Publication citée dans l'introduction

PEYTREMANN, Édith. (2003). Archéologie de l'habitat rural dans le nord de la France du IVe au XIIe siècle (2 vol.). Saint-Germain-en-Laye : AFAM, 2003.

Citations

CAHU, Didier (dir.), BOULINGUIEZ, Philippe, BRISOTTO, Vérane, LABAUNE-JEAN, Françoise, MORZADEC, Hervé & PAITIER, Hervé. (2019). Habitat de la fin du IXe-début Xe siècle (Bretagne, Ille-et-Vilaine, Martigné-Ferchaud, La Grande Ragée) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 4). <https://doi.org/10.34692/a52a-7t37>.

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La Grande Ragée à Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine)
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Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
3
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DAP 3 | Gif-sur-Yvette « Rond-point de Corbeville » (Essonne)
Média
DAP 3 | Gif-sur-Yvette « Rond-point de Corbeville » (Essonne)
date expertise
octobre 2017
date achevement
février 2016
Paragraphes

La fouille réalisée en 2005-2006 sur la commune de Gif-sur-Yvette, dans l’Essonne, au lieu-dit « Le Rond-Point de Corbeville », s’inscrit dans une série d’opérations de diagnostics et de fouilles réalisées par l’Inrap sur le Plateau de Saclay dans le cadre des aménagements liés à l’Opération d’Intérêt Nationale menée par l’EPA Saclay pour la réalisation du développement du pôle scientifique sud-Paris. L’opération a permis la découverte, en rebord du plateau, des vestiges d’un village celtique de la fin du premier âge du Fer (fin du VIe-première moitié du Ve siècle av. J.-C.). Deux étapes d’occupation ont été perçues pour cette phase. Des témoins d’occupations plus récents (La Tène finale et Gallo-romaine) sont également présents.

C’est sur le caractère tout à fait exceptionnel de la découverte d’un village du Hallstatt final, cas pratiquement unique pour le Nord de la France, inédit pour l’Île-de-France, qu’il faut insister. Le site de Gif-sur-Yvette constitue désormais une référence et sa publication fera l’objet d’un article.

Ainsi, le site s’organise en deux espaces bien distincts, mais certainement liés : à l’ouest, un enclos à double fossé dont le centre est occupé par plusieurs structures bâties principalement à fonction d’habitat par la présence de céramique culinaire ; à l’est un espace parcellisé, organisé en « unités », assez régulières et comparables en surface (on peut restituer un module d’environ 70 x 30-40 m, soit une surface moyenne de 2 000 à 2 500 m2) et aux caractéristiques communes, en particulier dans la disposition des bâtiments.
Si le terme de « village » vient à l’esprit, il faut néanmoins rester prudent, car les comparaisons manquent pour cette période dans notre région. Des exemples extra régionaux et européens, existent néanmoins, en Allemagne en particulier et dans le nord de la France.
On insistera également sur la présence attestée d’une petite métallurgie du fer, d’activités liés au tissage et à l’étude des restes carpologiques et fauniques qui apporte des données inédites sur les activités, les modes de consommation et les pratiques agricoles liées à ce site.

Jattes carénées (fin du VIe s. av. J.-C.). Gif-sur-Yvette, « Rond-point de Corbeville ». DAO : David Bardel, Inrap.

Une restructuration datée de La Tène ancienne (fin du Ve siècle/début du IVe siècle) est attesté dans la partie ouest du site par la division de l’unité rurale la plus occidentale. Elle ne concerne que cette partie du site. Elle a également été perçue pour l’enclos, par la présence de céramique dans les couches de comblement les plus récentes de son fossé.
Bien après la disparition de cette occupation, sont à signaler, à l’ouest du site, quelques bâtiments de La Tène finale. Ils se distinguent d’une part par leur orientation, très légèrement différente de celle des bâtiments du Hallstatt, et par un mobilier caractéristique. Ces témoins doivent très certainement être rattachée à un habitat dont d’autres éléments ont été repérées en diagnostic dans la parcelle située immédiatement au nord-ouest de l’emprise fouillée.

Enfin, à la période gallo-romaine appartient une mare localisée dans la partie nord-est de l’emprise décapée. Une canalisation en pierres couverte de dalles y aboutit, mais qui fut peut être aussi en lien avec un puits postérieur à son comblement. Cette mare semble avoir servi de réservoir pour un réseau de distribution d’eau ou d’irrigation rayonnant dont plusieurs fossés rectilignes ont été retrouvés. Ils suivent la ligne de plus grande pente du terrain et se dirigent vers le sud et le sud-est.

Les opérations d’archéologie préventive menées depuis quelques années sur le plateau de Saclay complètent progressivement la carte du réseau de peuplement de ce secteur de l’Île-de-France, en particulier pour la période gauloise souvent mal représentée en prospection.
Le site de Gif-sur-Yvette s’inscrit dans ce contexte de connaissance du terroir protohistorique et antique du sud de l’Île-de-France, dans une partie encore modeste en données pour cette période. Nous sommes ici dans la partie la plus méridionale du territoire des Parisii, mais aussi dans la zone de frontière encore mal cernée avec les deux peuples qui lui sont limitrophes, les Carnutes à l’ouest et les Sénons, au sud (la vallée de l’Yvette étant la limite géographique généralement admise).
La découverte d’un habitat des VIe-Ve siècles av. J.-C. est remarquable, car elle ouvre le questionnement de l’origine de la constitution des terroirs protohistoriques de ce secteur, de leurs spécificités et de leurs caractéristiques tout en permettant d’en cerner déjà quelques caractères. Cela fait du village Hallstatt de Gif-sur-Yvette, une référence pour le nord de la France.

Sommaire

Volume 1

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1 Circonstances de l’intervention
1.2 Etats des connaissances
1.3 Stratégies et méthodes mises en oeuvre

2. L’occupation archéologique

2.1 Présentation générale
2.2 L’occupation de la fin du Hallstatt (zones 1 et 2)
2.3 Les témoins d’une occupation de La Tène finale (zone 1)
2.4 L’occupation gallo-romaine (zones 1 et 2)

3. Conclusion

4. Les études spécialisées : les mobilier

4.1 Le mobilier céramique
4.2 Les restes fauniques du site du Hallstatt final de Gif-sur-Yvette (Essonne)
4.3 Le mobilier métallique
4.4 Les fusaïoles
4.5 Le lithique

5. Les études spécialisées : géoarchéologie et paléoenvironnement

5.1 Approche géoarchéologique
5.2 La micromorphologie
5.3 Rapport d’étude carpologique
5.4 Analyse palinologique

Bibliographies

Plaquette de communication

Table des illustrations


Volume 2

III. Inventaires technique

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

BLIN, Olivier (dir.). (2016). Gif-sur-Yvette (Essonne), Sud-Ouest du Rond-Point de Corbeville (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0140387>.

Publication

TOULEMONDE, Françoise. (2010). L’alimentation végétale durant la Protohistoire ancienne en Île-de-France. Étude carpologique des sites de «​ Gif-sur-Yvette Rond-Point de Corbeville » (Essonne) et Villiers-sur-Seine «​ Le Gros Buisson » (Seine-et-Marne). Revue archéologique d’Île-de-France, 3, 63-83. Disponible en ligne sur <http://www.raif.fr/images/raif-03-2010/RAIF-03-04-Toulemonde.pdf> (consulté le 11 décembre 2019).

Citations

L’ensemble

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BANDELLI, Alessio, BARDEL, David, CAMMAS, Cécilia, COUDERC, Jérémie ... MÉNIEL, Patrice. (2019). Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 3). <https://doi.org/10.34692/xq10-3w25>.

Le volume 1

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BANDELLI, Alessio, BARDEL, David, CAMMAS, Cécilia, COUDERC, Jérémie ... MÉNIEL, Patrice. (2019). Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne) : rapport de fouille archéologique 2016.  Vol 1, Texte, figures et études spécialisées. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 3). <https://doi.org/10.34692/xq10-3w25>.

Le volume 2

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BANDELLI, Alessio, BARDEL, David, CAMMAS, Cécilia, COUDERC, Jérémie ... MÉNIEL, Patrice. (2019). Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne) : rapport de fouille archéologique 2016. Vol 2, Inventaires et archives graphiques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 3).  <https://doi.org/10.34692/xq10-3w25>.

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Chronique de site
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