A Faverges, Haute-savoie, ce diagnostic périurbain a été réalisé sur environ 8 ha. Au total, 156 sondages disposés en quinconce ont été effectués à la pelle mécanique, ce qui correspond à peu près à 5,2 % de l'emprise.

Dernière modification
10 mai 2016

De tous les sondages réalisés, seuls ceux situés sur la zone B ont révélé des témoins d'occupation. Hormis une canalisation pour le captage d'un bief d'époque indéterminée (antique, médiévale ou contemporaine ?) et qui n'était plus en activité, seule une petite nécropole à incinération a été identifiée. La réalisation de sondages systématiques en quinconce a permis d'évaluer son étendue à une superficie de 200 m2 environ, la densité des tombes diminuant très rapidement avec l'éloignement. Il est extrêmement difficile d'évaluer le nombre exact de tombes mais pour l'instant une trentaine de sépultures ont été repérées.

La majeure partie des sépultures semble correspondre à des incinérations secondaires (dépôt de résidus de crémation) en fosses avec mobilier et os brûlés. Il s'agit de simples fosses sans aménagement particulier creusées dans le substrat de cailloutis. Deux types de dépôts ont été distingués jusqu'à présent : des fosses de forme ovale ou rectangulaire, avec la présence de cendres grises mélangées à un peu de terre et des os brûlés, ainsi que des offrandes funéraires (céramique, verre, clous) ; des fosses de forme ronde ayant un remplissage noir très charbonneux, des os calcinés et des offrandes (céramiques, objets en bronze). Enfin, aucune zone de crémation n'a été mise en évidence jusqu'à présent. Dans ces sépultures, le mobilier associé est relativement rare. Les offrandes tantôt primaires (placées sur le bûcher et brûlées avec le défunt) ou secondaires (placées après dans la tombe) ont, semble-t-il, été déversées pêle-mêle dans la fosse. Il s'agit d'un mobilier assez pauvre.

Les structures fouillées contenaient des cendres, des fragments d'os brûlés (humains et faune), des charbons de bois, de la céramique (coupelles, cruches et gobelets), de la verrerie (flacon), quelques objets de parure ou de toilette (fibules en bronze ou en fer, fragments de miroir), ainsi que des pièces de monnaie. La présence des pièces semble confirmer que le rite de l'obole à Charon était encore respecté, même si elle n'était peut-être pas exclusive. Une importante partie de ce mobilier a été brûlée avec le défunt et est devenue extrêmement fragile (rite de la crémation ou offrandes ?). Cette nécropole se caractérise par la pratique exclusive de l'incinération car il n'a pas été mis au jour d'inhumations. Les tombes sont toutes regroupées sur environ 200 m2, sans qu'aucun marqueur (le plus souvent des tuiles) n'ait pu être mis en évidence. Il n'existe aucun indice significatif laissant supposer la présence de système de protection quelconque des tombes. La nécropole correspond probablement à l'un des cimetières dépendant de l'agglomération antique de Casuaria située à une cinquantaine de mètres au nord.

L'étude du mobilier recueilli a permis d'attribuer cette nécropole aux trois premiers siècles de notre ère.