Une intervention archéologique a été prescrite par le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), préalablement à la réalisation de travaux visant à la protection du Fort Boyard contre la houle. L’opération de diagnostic conduite par l'Inrap a surtout consisté en une prospection, terrestre à marée basse et subaquatique à marée haute (juillet et août 2023) en vue d’une analyse de la conservation générale des éléments permettant de protéger le fort des dégradations causées par la mer.

Dernière modification
04 septembre 2024

Ouvrage militaire rendu célèbre par le jeu télévisé, Fort Boyard, subit depuis sa construction les incessants assauts de la mer. Les aménagements de protection du fort consistent en la reconstruction « à l’identique » d’un éperon au nord et d’un havre d’abordage au sud, tels qu’existant à l’issue de la construction en 1866. Le fort était en effet protégé à l’origine par un brise-lame et un havre d’abordage, aussi appelé port d’accostage, placé au pied de la vigie. La houle et les fortes expositions du fort aux franchissements marins auront eu raison de ces ouvrages qui ont disparu dans le courant du XXe siècle. Leur disparition contribue à fragiliser la fortification qui souffre de nombreux désordres architecturaux. L’opération a porté sur les enrochements extérieurs accumulés sur le banc sableux estuarien. Elle visait à identifier sur une surface de 20 500 m² la présence d’éventuels vestiges encore en place et d’en déterminer l’état de conservation et à les mettre en relation avec les données historiques et archivistiques.

 

Fort Boyard 4 (9)

Vue verticale du fort et de l’enrochement depuis le nord-ouest. 31 août 2023. Plate –forme offshore à l’ouest.

©  P. Texier, Inrap


Contexte géographique et géologique

Entre l’ile d’Oléron (sud-ouest) et l’Ile d’Aix (nord-est), le Fort Boyard est situé sur le littoral atlantique à 9 km de la pointe de la Fumée sur la commune de Fouras, point d’embarquement le plus proche depuis la côte Atlantique. Le fort est situé à l’entrée du pertuis d’Antioche, détroit séparant l’île de Ré de l’Île d’Oléron, sur un haut fond formé d’un banc de sable désigné par le terme de « longe de Boyard ». Le banc mesure 7,5 km de long sur 2 km de large, orienté selon un axe NO-SE, globalement parallèle à la côte d’Oléron. Ce banc sableux estuarien, formation Holocène (8 000–5 000 ans BP), est largement soumis aux phénomènes d’érosion et aux mouvements sédimentaires liés à l’action de la houle et des courants de marée.

Ford Boyard 6 (16)

Dégagement maximal de la risberme (talus de protection) et des blocs de la couronne par un coefficient de marée de 95, le mercredi 30 août. 

© S. Hurard, Inrap


Verrouiller le pertuis d’Antioche, protéger la côte et l’arsenal de Rochefort

Construit au début de l’ère napoléonienne, le Fort Boyard s’insère tardivement dans un réseau fortifié côtier essentiellement attribué au règne de Louis XIV, période au cours de laquelle des projets de fortification sur la longe de Boyard avaient étés envisagés sans jamais être mis en œuvre. L’effort porté sur le contrôle du pertuis d’Antioche est associé à la nécessité de protéger, voire de verrouiller l’accès à l’arsenal de Rochefort, clef des ambitions de Louis XIV en matière de marine royale. Les fortifications des Iles de Ré et Oléron, la redoute de l’Aiguille à Fouras, le fort de l’Ile Madame à Port-des-Barques, les forts Lapointe et Lupin participent tous d’un même dispositif visant à protéger cet arsenal.

La mise en œuvre d’un fort sur la longe de Boyard, batterie d’artillerie, placée à mi-distance entre l’Ile d’Oléron au sud et de l’Ile d’Aix au nord n’intervient qu’au début du XIXe siècle. Il s’agit de compléter un dispositif fortifié qui souffre de faiblesses liées aux trop grandes distances entre Aix et Oléron, qui font qu’une partie du pertuis échappe à la couverture des tirs de canons. Un fort en position intermédiaire offrirait également une protection à la rade d’Aix qui abrite les navires du roi et les navires commerciaux au ravitaillement. C’est à cette période, sous la houlette de Bonaparte, alors premier consul, que sont lancées les constructions du Fort Liédot sur l’Ile-d’Aix et du Fort Enet, un peu plus à l’est dans le pertuis.

Fort Boyard 1 (6)

Projets pour 1851 et 1852 Fortifications / Coupe longitudinale et Elevation suivant CD – 19 Octobre 1850.

© Archives de la Défense. In Artelia 2022

Construire une batterie d’artillerie en pleine mer

Le projet de construction du Fort Boyard est lancé en 1802. Sa construction, étalée entre 1803 et 1866, a connu de nombreux aléas liés à la pression de la marine anglaise au moins jusqu’à 1815, mais surtout à l’exposition du chantier aux coups de mer. Différents projets se sont succédé modifiant les dimensions générales du fort, sa place sur la longe, son orientation mais aussi le nombre d’étages et donc sa capacité d’artillerie. Le chantier, véritable défi technique et logistique en pleine mer, fut un exercice d’adaptation constant pour trouver les ressources humaines, les matériaux et les techniques de construction adéquats permettant à l’ouvrage de résister aux assauts de la mer. C’est d’abord cette dernière qui aura dicté les rythmes et les calendriers d’une construction périlleuse.

Fort Boyard 5 (11)

Plate-forme offshore et vue du fort depuis l’ouest. 

© S. Hurard, Inrap

La première phase de construction s’étend de 1802 à 1809 et consiste en la construction de l’enrochement sur la longe de Boyard, comprenant l’extraction des pierres, leur déversement sur la longe, les rechargements successifs. Dans le contexte des guerres de Coalitions contre la France et Napoléon Ier (1803-1815), le chantier est régulièrement suspendu et menacé par la flotte anglaise croisant au large du pertuis d’Antioche. En 1809, le chantier est officiellement suspendu.
La deuxième phase s’étend de 1840 à 1850 et se concentre sur la construction du massif de fondation qui comprend notamment la risberme, massif de fondation extérieur et saillant. C’est à partir de 1842 après différents diagnostics permettant de suivre l’évolution du massif que commence la construction des élévations du fort.
La troisième et dernière phase s’étend de 1860 à 1866. Elle concerne précisément la construction du brise-lames (éperon avancé sur la partie nord du fort) et du havre d’abordage ou port d’accostage, positionné au sud.

In fine, le fort, qui prend une forme elliptique, mesure alors 65 m de long sur 35 m de large pour une superficie totale de 2689 m². Les élévations se dressent à 20 m et comptent deux niveaux, plus la plate-forme sommitale. Les deux étages projetés à partir de 1806 devaient permettre d’abriter 46 canons et 23 obusiers pour une capacité d’artillerie adaptée aux années 1840-1850.

Histoire générale du fort

Succédant à la phase de construction (1802-1866), la phase d’occupation militaire s’étend de 1859 – arrivée d'une compagnie de 25 hommes – à 1913.  Inadapté aux puissances de feu de la fin du XIXe siècle, le fort ne peut plus prétendre qu’à un rôle de vigie dans le pertuis. Il a servi très temporairement de centre de détention aux combattants de La Commune dont 5500 prisonniers sont répartis sur le littoral dans les fortifications voisines. Le fort reçoit 700 communards dans des conditions insoutenables puisqu’il n’était prévu que pour le casernement de 250 hommes. Il a aussi servi de centre pénitentiaire de transit aux condamnés à la déportation vers les colonies, notamment la Nouvelle-Calédonie. Il est définitivement fermé en juin 1872. Son sort est également lié à celui de l’arsenal de Rochefort dont la fermeture en 1909 finit de condamner l’ouvrage à l’inutilité. Les dernières manœuvres et exercices avec tirs défensifs depuis le haut des murs sont réalisées en 1908. Déclassé en 1913,  livré à la mer et ouvert aux visiteurs clandestins, le fort est complètement désarmé en 1925 et aura subi intrusions et pillages. Les cartes postales du début du XXe siècle témoignent de l’état de délabrement du site où les débris et éléments lapidaires sont entassés dans la cour.

Fort Boyard 2 (7)

Vue Nord de la Cour intérieure. Carte postale vers 1925. 

© Collection P. Lafon in Lafon 2022

Inscrit en 1950 au titre des monuments historiques, sans pour autant faire l'objet d'un quelconque projet de réhabilitation, le fort est finalement vendu au 1962 à un particulier qui, bien qu’attaché au monument, n’a pas les moyens d’entretenir ce vaisseau de pierre dressé au milieu de l’océan. Enfin, le site est racheté en 1989 par le Conseil Général de Charente-Maritime, dans le cadre du projet porté par la société de production qui ambitionne de créer un jeu télévisé sur mesure pour le Fort. Une nouvelle dynamique de réhabilitation du monument se met en place qui offrira à ce dernier une nouvelle vie en même temps qu’une notoriété internationale. Le projet de restauration actuel doit permettre d’ouvrir le fort au tourisme et d’anticiper le moment où s’éteindra le jeu télévisé.

Résultats et analyse des données collectées lors des interventions subaquatique et terrestre

La zone d’intervention théorique correspond à la totalité de l’enrochement extérieur soit une emprise approximative de 19 000m². L’intervention dans la partie continuellement immergée de l’estran a mobilisé quatre agents de l’Inrap, tous opérateurs hyperbare. L’intervention terrestre a, elle, été largement conditionnée par le degrés d’accessibilité à la risberme, puis à la zone d’enrochement.

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Accès de l’équipe à la plateforme via le filet « Billy Pugh ». 

© P. Texier, Inrap


La collecte des données a  consisté en une prospection générale de l’ensemble, par le biais d’une couverture photographique classique, d’une couverture photographique au drone et d’une nouvelle campagne de photogrammétrie aérienne réalisée par le service littoral du Conseil départemental de Charente-Maritime (CD 17, F. Maricot), en complément des nombreux documents archivistiques et planimétriques collectés par la société d’ingénierie Artelia dans l'étude de faisabilité du projet de reconstruction.  L’opération de prospection archéologique a surtout consisté à faire une analyse de la conservation générale des éléments appartenant à la fondation du fort, incluant la construction de l’enrochement permettant d’asseoir le fort sur la longe de Boyard, ainsi que la construction du massif de base, de la risberme et des couronnes de blocs permettant de protéger le fort des dégradations causées par la mer. Dans la partie sud, les observations se sont concentrées sur l’observation des vestiges du havre d’abordage auquel appartiennent une grande partie des blocs de l’enrochement visible.

La risberme

Ceinture de protection construite autour des premières arases de construction du fort, la risberme a été réalisée en béton hydraulique, posée sur les moellons de l’enrochement artificiel. Les données bathymétriques permettent de constater une dégradation avancée de la risberme sur toute la partie nord nord-est, puis la partie sud-ouest où les largeurs conservées atteignent difficilement la cinquantaine de centimètres. Dans les parties les mieux conservées, notamment à l’ouest, elle mesure encore 5,70 m de large pour un massif dont la largeur totale a été portée à 6 m par phases successives. 


Un autre phénomène apparait clairement à la surface de la risberme qui est sa partition en blocs de tailles et formes variable. C’est à l’ouest que les découpages sont les plus visibles. Ils fonctionnent comme des niveaux d’élargissement en cercles concentriques. Plusieurs élargissements et rehaussements de la risberme avaient été nécessaires pour assurer la cohésion et la résistance du massif dont les mortiers sont notamment affaiblis par l’eau de mer.

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Découpage des différents blocs de béton hydraulique composant la risberme. Extrémité sud-ouest de la risberme avant le bassin du havre d’abordage.

© S. Hurard, Inrap 2023

En 1846, la largeur initiale du massif d’1,50m a finalement été élargie à 6m. En complément de ces observations, les plongées ont permis de documenter l’état général de la structure. En particulier, au sud, les courants de marées creusent sous la risberme, provoquant sont affaissement progressif et la destruction visible en surface.


Blocs de protection

La mise en place des grands blocs artificiels qui entourent le fort succède à la construction de l’enrochement artificiel formé par déversements successifs de roches sur la longe de Boyard à partir de 1803. A partir de 1807, commence la mise en place de la première des trois couronnes de blocs. Il s’agit dans un premier temps de blocs de 7 à 10 m3 issus des carrières de Saint-Savinien et reliés entre eux par des crampons de fer.

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Plans des travaux exécutés au 1er novembre 1847.

© SHD, Rochefort

A la reprise des travaux en 1839, il est décidé de recourir à des blocs artificiels de béton, plus volumineux et plus lourds. Les liaisons de fer sont remplacées par du ciment, le tout ceinturé d’un parement de granit. A partir de 1845, la taille des blocs monte à 15m3 (4m x 2,50m x 1,50m) pour éviter les déplacements de blocs observés lors de tempêtes en dépit de leur poids (35 tonnes).

Placés en cercles concentriques en rang serrés, ces blocs organisent un récif de protection des assises du fort. Leur mise en place, le choix des matériaux, leurs remplacements éventuels sont documentés par une série de plans qui permet de suivre une comptabilité méticuleuse jusqu’à la fin du XIXe siècle. Sur un des plans datés de 1873, les blocs les plus exposés à la dégradation (en jaune) sont ceux placés en avant du brise-lames et ceux de la première couronne à l’ouest du fort où opèrent les courants les plus violents.

Le plan de 1887 montre déjà la déperdition en nombre de blocs et une importante désorganisation des ces derniers qui prennent des orientations diverses. La disposition en rangs serrés à fait long feu. La partie orientale est visiblement la moins déstructurée. C’est effectivement à l’ouest que les dégâts sont les plus importants où les couronnes sont résiduelles.

L’intervention subaquatique a permis d’observer la disposition générale des blocs de défense et la façon dont ceux-ci sont érodés ou détruits ou bien déplacés progressivement par la houle. En « émergé », les blocs de défense ont fait l’objet d’une observation rapide. De tailles variables, certains blocs dépassent la vingtaine de m3, preuve s’il en fallait que les ingénieurs ont dû augmenter sensiblement les tailles et masses pour éviter les déplacements sous l’effet de la houle.

Dans la partie sud-est du fort, les côtés des blocs sont marqués par l’empreinte très visible de moellons maçonnés liés au mortier hydraulique. Ne restent en réalité que les négatifs des joints imprimant un motif cloisonné caractéristique. Sur le plan de 1873, le dispositif est représenté sous la forme d’un mur de ceinture d’au moins 3 m de large venant doubler la risberme, renforcer les deux courtines du brise-lame, mais aussi largement renforcer plusieurs dizaines de mètres carré autour de la jetée orientale du havre d’abordage, secteur où les traces sont encore évidentes. D’après le même document, les travaux ont été exécutés entre 1867 et 1869 pour tous l’ouest et le nord puis entre 1870 et vraisemblablement 1871 pour la partie est.

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Vue vers le nord depuis l’enrochement des blocs marqués par les empreintes de maçonnerie au sud-est du fort. 

© S. Hurard, Inrap 2023

 

Les ouvrages de protection : brise-lames et havre d’abordage

Même à basse mer par grand coefficient de marée, la zone de l’ancien brise-lames est restée largement inaccessible. L’estran subit de fortes contraintes qui viennent directement frapper le fort, en particulier lors des tempêtes, hivernales ou estivales. Ces évènements de haute intensité ont un impact important sur la concentration des blocs de l’enrochement autour du fort. En effet, dans la partie nord-occidentale, celle de l’éperon de protection, les blocs, qu’ils soient issus de la destruction des ouvrages défensifs, ou des blocs artificiels mis en place au moment de la construction, sont progressivement déplacés vers l’arrière du fort, d'où un appauvrissement de l’enrochement. Du côté de l’ancien havre d’abordage, les blocs sont épandus progressivement, donnant à l’enrochement sa forme caractéristique au pincement progressif dont l'extrémité se confond avec le banc de sable.

L’enrochement est donc formé d’un tas de blocs recouverts d’algues et de coquillages correspondant à une vaste zone en sifflet d’environ 100 m de long pour 50 m de large environ au nord, au plus près du fort, et une trentaine de mètres de large au sud, au point le plus éloigné. L’essentiel de l’enrochement prospecté est composé des vestiges du havre d’abordage. Dans ce fatras de blocs plus ou moins lisibles, deux ensembles construits et organisés ont fait l’objet d’un nettoyage à la rasette et à la truelle pour être dégagés des algues et coquillages, révélant très vraisemblablement des vestiges de la jetée Sud et de la jetée Est de l’ancien havre d’abordage.

Les deux maçonneries sont distantes l’une de l’autre d’environ 14 m. Rectangulaire, le massif principal de la jetée Sud est conservé sur près de 12 m de long pour une largeur totale d’un parement à l’autre de 4,75 m. La partie encore en place de la jetée est se résume à quelques blocs de parement formant angle. La jetée orientale mesurait 29,44 m de long (étude Artelia). Les 4,60 m conservés représentent donc moins de 15 % de la longueur totale. La jetée sud devait représenter une longueur que l’on estime à environ 18 m avant de se connecter à la jetée ouest. Le tronçon conservé représente donc un peu plus de 60 % du massif construit. Il s’agit de l’angle oriental. Les vestiges mis en évidence correspondent vraisemblablement à l’arase de la construction. Les jetées élevées à 9 m de hauteur auront été réduites à néant par les coups de mer.

Fort Boyard 30

Jetée Est depuis le sud de l’enrochement.

© S. Hurard, Inrap 2023

Le brise-lames (éperon nord) et le havre d’abordage sont des constructions tardives dont l’érection n’intervient pas avant les années 1860. Leur disparition est progressive et intervient vraisemblablement dans la seconde moitié du XXe siècle. Même endommagés – c’est clairement le cas de l’éperon -- les deux ouvrages apparaissent encore au début du XXe siècle sur diverses cartes postales.

Fort Boyard 31 (65)

Carte postale du début du XXe siècle.

©  Collection Philippe Lafon

L’intervention archéologique réalisée sur le Fort Boyard a permis en complément des études de faisabilité réalisées depuis 2022 de documenter la partie constituant l'estran du site et d’y mener des observations à hauteur d’homme, dans un terrain éminemment accidenté et exposé. Les observations réalisées ont permis en particulier de mettre en évidence la conservation de petits tronçons de la jetée sud et de la jetée est du havre d’abordage à des niveaux très arasés. Il aura fallu la rasette, la truelle et l’œil averti des archéologues pour littéralement donner à voir ou rendre manifeste des éléments encore construits sur un épandage de blocs couverts d’algues et de coquillages. De nombreux blocs dispersés sur l’enrochement font partie de cet ancien havre dont la construction et la mise en œuvre globale sont pour partie contenus dans les archives et planimétries. L’état de conservation de l’ensemble pourrait être qualifié de résiduel. 

Aujourd’hui vaisseau amiral de la communication du département de Charente-Maritime, le fort est un des ouvrages militaires les plus connus du littoral français, peut-être le plus connu. Il est pourtant frappant de constater qu’en dépit de sa popularité, il souffre d’un certain déficit en matière de documentation scientifique. Si ce fort a finalement été obsolète du point de vue de l’artillerie avant même d’être terminé, le processus de mise en chantier et de construction de ce fort reste aujourd’hui une gageure technique et logistique qui mérite largement l’intérêt porté au site.

Fort Boyard 28 (58)

Au premier plan, vue de l'avant de la jetée sud. Vue en direction du nord, vers le fort.

©  S. Hurard, Inrap 2023

Aménagement : Conseil départemental de Charente-Maritime (CD17)
Contrôle scientifique : Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Séverine Hurard, Inrap
Intervention subaquatique : Alex Sabastia, Inrap
Hurard, Sabastia 2024 : HURARD (S.) (dir.), SABASTIA (A.). — Nouvelle Aquitaine, Charente Maritime, Île d’Aix – Etude archéologique préalable à la protection contre la houle de Fort Boyard : rapport de diagnostic archéologique sous-marin. Paris : Inrap DST, 2024. 84 p.

Bibliographie


Acerra, Merino, Meyer 1998 : ACCERRA (M.), MERINO (J.), MEYER (J.), Les marines de guerre européennes. Paris : Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 1998, 447p.

Artelia 2022 : ARTELIA.  Prestations d’études destinées à la conception et la réalisation d’aménagements maritimes fluviaux et portuaires départementaux. Mission d’assistance technique dans le cadre de l’opération pour la protection contre la houle du Fort Boyard. Analyse historique de la construction du fort. Artelia, Aout 2022, 39 p.

Artelia 2022 : ARTELIA. Etat de la risberme. Observations du13 Septembre 2022. Artelia 2022, 10 p.

Artelia 2022 : ARTELIA. Etat des blocs de protection. Observations sur la base de relevés de juin 2022. Artelia 2022, 20 p.

Augé 2022 : AUGÉ (P.-E.). — Prospection au sonar à balayage latéral sur la longe de Boyard, commune de Saint-Georges-d’Oléron - OA4968 : rapport d’opération archéologique. Tonnay-Charente : AREPMAREF, 2022. 55 p.

Chaumillon et Alii 2002 : CHAUMILLON (E.), GILLET (H.), WEBER (N.), TESSON (M.). – Evolution temporelle et architecture interne d’un banc sableux estuarien : la Longe de Boyard (littoral atlantique, France) C. R. Geoscience 334 (2002) 119–126. 2002 Académie des sciences / Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS.

Hurard 2021 : HURARD (S.). –Dunkerque (59) – Quai de Leith – l’Arsenal de Louis XIV. Rapport de fouilles, Inrap HD, 2021, 1 vol. 538 p.

Lafon 2022 : LAFON (P.). – Fort Boyard, un défi à l’océan. Les éditions du palais, 2022, 253 p.