Une voie romaine et des sépultures du haut Moyen Âge à Voujeaucourt (Doubs)

Une voie, matérialisée par un empierrement avec des traces d’ornières et de fossés bordiers d’une largeur de 7 m a été identifiée, ainsi que quelques structures en creux. Deux longs fossés parallèles de part et d’autres de cet axe de circulation majeur, portent la largeur de cette infrastructure routière à 20 m. Son importance et sa localisation permettent de l’identifier à la grande voie du Rhin reliant la capitale de cité Vesontio / Besançon à Mandeure / Epomanduodurum, deuxième ville d’importance en Séquanie.

Vue générale de la fouille avec l’empierrement de la voie antique et ses fossés latéraux, ainsi que les tombes du haut Moyen Âge.

© Mickaël Lagache, Philippe Haut, Inrap

Situation générale de la fouille sur la commune de Voujeaucourt. La voie antique découverte s’inscrit dans le prolongement du tracé bordant la rivière le Doubs.

© Mickaël Lagache, Inrap

Détail des ornières de la voie.

© David Billoin, Inrap

La découverte inattendue de cinq sépultures alignées le long de cet axe de circulation témoigne de la perduration de cette voie au haut Moyen Âge. Ces tombes en coffrage boisé concernent exclusivement l’inhumation d’individus immatures, témoignant d’un recrutement particulier. L’implantation de ces sépultures, entre la voie et l’un des grands fossés de délimitation de cette dernière, laisse penser qu’il s’agit d’un espace public. De tels exemples sont encore rarissimes dans l’Est et le Centre-Est de la France ou la partie occidentale de la Suisse voisine. Des analyses en cours devraient permettre de mieux caractériser cette petite aire funéraire.

Sépulture du haut Moyen Âge, inhumation d’un jeune adulte.

© David Billoin, Inrap

Fouille en cours des tombes du haut Moyen Âge en bordure de la voie antique.

© David Billoin, Inrap

Une occupation protohistorique se signale par quelques structures en creux directement sous la voie antique, dont un vase de stockage effondré au sein d’une petite fosse.

Fosse protohistorique avec un vase de stockage effondré en place.

© David Billoin, Inrap