Une sépulture collective aménagée dans une grande cave a été découverte au Mas Rouge, dans la périphérie directe du village Néolithique final de La Cavalade à Montpellier, au sud-ouest.

Dernière modification
23 août 2017

Elle a été utilisée autour de 3000 avant notre ère.

Reconversion d’une grande cave

La sépulture réinvestit une grande excavation rectangulaire de 6 m par 4 m, conservée sur 2 m de profondeur. Celle-ci perfore un épais banc de conglomérats, puis des alternances de sables et de grès plus ou moins compacts et, enfin, une couche de sable jaune-gris oxydé. La moitié orientale de la structure, au moins, était originellement sous-cavée.  

La vocation première de cette cavité artificielle a été celle d’une grande cave domestique. La mise en place de la sépulture intervient dans un second temps, suite à l’effondrement du plafond naturel. L’excavation est alors réaménagée et surmontée d’une construction en briques de terre crue, sur le modèle de certaines maisons connues dans la région pour la même période.  

Un sépulcre bien structuré et géré

La fouille a révélé une organisation interne complexe de la tombe en secteurs et sur au moins deux étages en planchers (sans doute trois). L’étude de la position des ossements humains indique que de nombreux squelettes ont été déplacés après décomposition in situ des cadavres, ce qui dénote une gestion sépulcrale sur une longue durée. Le comblement montre par ailleurs plusieurs phases d’effondrement, au sein desquelles se retrouvent essentiellement des éléments modulaires de construction en terre crue (« pains »), dont un grand nombre a subi l’action du feu. Étroitement imbriqués aux restes osseux, ils témoignent d’une superstructure de toute évidence liée à la fonction sépulcrale.  

Au terme de l’utilisation de la sépulture (au moins deux cents défunts concernés), l’ensemble a été volontairement incendié pour être condamné, sans déplacement des derniers cadavres et squelettes.  

Un mode sépulcral complexe et atypique

Cette tombe complexe, qui allie une cavité artificielle aménagée et une construction de terre crue en élévation, n’a pas vraiment d’équivalent dans le domaine funéraire du Néolithique final en France. Elle évoque à la fois certains hypogées méridionaux (encore très mal connus) et quelques sépultures en chambres longues identifiées dans le Bassin parisien qui ont révélé des superstructures en bois s’apparentant à des maisons.  

Le réaménagement d’un grand espace domestique en sépulture collective n’avait jusqu’alors jamais été attesté. En revanche, il est certain, dès maintenant, que le principe de gestion à long terme du sépulcre concorde avec ce qui est attesté pour les grandes sépultures collectives en chambre ou cavités du Néolithique final en Europe occidentale.