Le site de Ruttersmatt, à Dolving (Moselle), se trouve au nord-ouest de Sarrebourg, à proximité de deux autres sites ayant fait l'objet d'une fouille. Le but de ces recherches a été de mettre en évidence, sur un tronçon de 3 km, les dynamiques d'occupation entre la Protohistoire et l'époque médiévale.

Dernière modification
10 mai 2016

Trois périodes majeures sont représentées sur le site de Dolving : l'âge du Bronze final, l'époque romaine et l'époque carolingienne.

Des crémations à l'âge du Bronze

Les plus anciens vestiges remontent au Bronze final (-1100 à -900) et consistent en un cimetière de douze sépultures à crémation. Pour l'époque, la crémation est le rite funéraire le plus répandu.

La majorité des sépultures comprend des dépôts de crémation en ossuaire. Les ossements ont été prélevés sur le bûcher avec le mobilier primaire (objets brûlés en même temps que le défunt) et nettoyés, avant d'être déposés dans une urne funéraire. Une des urnes comportait les restes de deux individus.

Les objets déposés dans les urnes - le mobilier d'accompagnement - se composent essentiellement de parures métalliques et de perles en pâte de verre en provenance d'Italie du Nord. 

Sur le territoire de la villa de Saint-Ulrich

Au cours de la période romaine, le site se trouve sur le territoire de la villa de Saint-Ulrich, localisée à un peu plus de 500 m au sud. À l'ouest de la fouille, le tronçon d'un chemin, fondé dans les premières décennies de notre ère, a été mis en évidence. Sa largeur (près de 15 m) suggère qu'il s'agissait vraisemblablement d'une voie destinée à desservir la villa, site rural prestigieux.

À proximité de cet espace de circulation, un réseau dense de drains a été mis au jour, qui devait avoir pour fonction d'assainir le site. Enfin, dans la partie médiane du site, un enclos de pierres sèches devait correspondre à une limite parcellaire de l'établissement.

Un habitat

À la fin de la période mérovingienne (VIIIe siècle), l'enclos antique est réutilisé pour devenir un habitat composé d'un solin de pierre et de poteaux de bois. À la période carolingienne (IXe siècle), le site connaît sa dernière phase d'occupation, matérialisée par un vaste fond de cabane associé à quelques fosses.

Sophie Casadebeig