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Prison Juliette Dodu, rue Juliette Dodu
Sur l'emprise de l'ancienne prison, toujours en élévation, cinq tranchées ont été réalisées dans les cours, seuls endroits accessibles à la pelle mécanique. Les sondages totalisent une surface de 115 m², représentant 2,7 % de la surface totale du terrain (4 200 m²) et 15,5 % de la surface accessible (730 m²).
Les sources historiques (Bruno Maillard, thèse de doctorat, 2010) et les éléments fournis par le service d'Archéologie de la DAC-OI (notes et plans) indiquent que la partie la plus ancienne de la prison, située dans la partie nord de l'emprise actuelle, est un petit bâtiment central, carré, qui existe dès l'achat de la prison en 1771 et qui sera démoli lors des réaménagements de 1846. La prison est utilisée jusqu'en décembre 2008, date à laquelle les prisonniers sont transférés vers le centre pénitentiaire de Saint-Denis (La Réunion).
Un bâtiment carré dans la cour des hommes
Les tranchées T2 et T3, visibles sur le plan, recoupent la structure centrale ancienne décrite dans les archives. Elle est conservée sur plusieurs assises et se poursuit en dehors des sondages. À l'est de ce bâtiment carré, d'autres vestiges ont été trouvés : des murs, et aussi des niveaux de sol, antérieurs au XXe siècle et qui n'apparaissent pas sur les plans consultés. À l'ouest, un jardin et ses aménagements, ont été identifiés.
La partie sud, où se situait le tribunal avant son déménagement et l'annexion du terrain pour la prison au milieu du XIXe siècle, n'a pas livré de vestige correspondant à ce bâtiment. Cependant, la tranchée située dans la cours au sud de celui-ci montre, au-dessus du terrain naturel, un niveau de plus de 30 cm d'épaisseur contenant du mobilier archéologique (verre, céramique), antérieur à l'annexion. Les sondages ont également livré les vestiges de la conduite souterraine en terre cuite dont les sources historiques nous indiquent qu'elle a été posée en 1846.
Le petit mobilier est quantitativement peu important. Il correspond à de petits éléments de vaisselle en céramique et en verre ainsi qu'à quelques éléments de pipe en terre cuite, très fragmentés, et à quelques restes de faune consommée (porc et bovin). Aucun élément de l'univers carcéral n'a été retrouvé. Les 5 sondages effectués confirment que les déchets étaient évacués à l'extérieur de la prison. Toutefois, les quelques objets retrouvés sont de précieux indicateurs chronologiques qui documentent également la vie à l'intérieur de la prison.