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Occupations néolithique, protohistorique et antique à Saint-Vulbas
L’Inrap organise dans le cadre des journées européennes du patrimoine, samedi 16 septembre 2017, une journée de visites commentées de la fouille archéologique avenue Guy de la Verpillière à Saint-Vulbas. À cette occasion, le public pourra découvrir les différentes facettes du métier d’archéologue et les premiers vestiges livrés par la fouille.
En amont du projet d’aménagement du Parc Industriel de la Plaine de l’Ain (PIPA) administré par le Syndicat Mixte du Parc Industriel de la Plaine de l’Ain (SMPIPA), une fouille archéologique, est menée par une équipe de l’Inrap dans la commune de Saint-Vulbas, depuis le 17 juillet et jusqu’au 25 octobre 2017. Effectuée sur prescription de l’État (Drac Auvergne - Rhône-Alpes), l’opération s’étend sur une emprise de 35 000 m2 répartie en sept secteurs. Elle livre des vestiges archéologiques qui concernent trois périodes chronologiques : le Néolithique, la Protohistoire et l’Antiquité.
Une nécropole monumentale néolithique
Au cours du Néolithique moyen (4800-4000 avant notre ère), de nouveaux types de monuments funéraires apparaissent : des constructions monumentales de terre et de bois dont la longueur varie de quelques dizaines de mètres jusqu’à plus de 300 m.
Ces monuments – dits de Passy, du nom du site éponyme dans l’Yonne – consistent en un tertre abritant la tombe d’un ou plusieurs individus, entouré de fossés et, parfois, d’une palissade. La fouille, en cours, livre deux de ces monuments. Il s’agit de deux enclos aménagés successivement selon un axe nord-ouest/sud-est. Le premier, de forme rectangulaire, mesure 27,50 m de long sur 10,50 m de large. Le second, remanié et augmenté, a une longueur cumulée de 56,60 m. Les tombes qu’ils recelaient n’ont, à ce jour, pas été observés sur la fouille.
Des enclos funéraires protohistoriques
Pour la Protohistoire (2200-50 avant notre ère), la découverte de deux enclos rectangulaires à angles arrondis renvoient à un type de structure totalement inconnu dans la région jusqu’à une date très récente. Leurs dimensions réduites et leur regroupement dans le cadre d’ensembles plus ou moins structurés évoquent fortement des enclos funéraires, dans l’aire interne desquels les sépultures auraient partiellement ou totalement disparu sous l’effet de l’érosion, du fait de leur faible enfouissement.
Une vaste occupation rurale gallo-romaine
Pour l’Antiquité, la majorité des vestiges identifiés datent du Haut-Empire (Ier-IIe siècles de notre ère), il s’agit principalement d’enclos fossoyés témoignant d’occupations rurales gallo-romaines. Ils se situent, en marge des habitations, déjà localisées sous le village de Saint-Vulbas actuel. Il s’agit vraisemblablement d’exploitations agro-pastorales.
L’occupation principale se structure le long d’une voie, orientée nord-ouest/sud-est, bordée par deux fossés. Elle semble avoir été utilisée sur un temps assez long puisque les archéologues observent plusieurs déviations de son axe. Des structures funéraires la longent. Il s’agit essentiellement de dépôts de crémation.
L'installation humaine prend surtout place au nord de la voie. Des fossés perpendiculaires forment des couloirs permettant d’y accéder. Ils constituent également les limites de vastes espaces de forme quadrangulaire. D’autres fossés délimitent des espaces à l’intérieur desquels se trouvent des puits, des fosses, des trous de poteaux et des calages aménagés avec des fragments de tuiles plates (tegulae). L’habitat comportait également un atelier métallurgique, identifié grâce aux déchets métallurgiques et d’autres structures dont la fonction reste à déterminer. De nombreuses fosses de plantations, peut-être des fosses de vignes, ont été identifiées.
Au sud de cette occupation, les archéologues ont dégagé des fossés formant les limites d’un enclos. Le mobilier céramique mis au jour permet d’attester d’une première implantation humaine au cours du Ier siècle et d’une réoccupation des lieux aux IIe-IIIe siècles de notre ère.