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Nouvelle phase de recherches archéologiques aux abords de la cathédrale Notre-Dame à Rouen
Une équipe de l’Inrap a mené une nouvelle fouille aux abords de la cathédrale Notre-Dame dans le cadre des travaux de rénovation du centre historique. Cette fouille fait suite à une première phase qui s’est déroulée en janvier et février 2019 sur le parvis de la cathédrale. L’objectif principal de la fouille est l’étude des vestiges d’un quartier médiéval et moderne détruit durant la Seconde Guerre mondiale.
Cette deuxième phase a permis également l’étude, inédite, d’une partie d’une ancienne église médiévale, totalement disparue, ayant appartenu à l’Hôtel Dieu de Rouen.
Vers une restitution du quartier médiéval et moderne
En 1940, lors de la prise de la ville par les allemands, un incendie détruit une grande partie du centre historique. Afin d’épargner la cathédrale de la propagation du feu, le quartier d’habitations au sud de celle-ci est dynamité. La première phase de la fouille sur le parvis de la cathédrale a été riche ; les archéologues ont mis au jour plusieurs maçonneries de ce quartier, dont une cave de l’époque médiévale. Comblée par du mobilier issu des démolitions de 1940, la fouille de cette dernière a livré de nombreux objets : bouteilles en verre soudés par la chaleur, pots à usage pharmaceutique dont le contenu s’est solidifié, un fer à repasser, une machine à coudre, ou encore la plaque de la rue du Change. La seconde phase de la fouille rue du Change poursuit l’étude de ces habitations. Elle permet de compléter les découvertes pour aller vers une restitution de la topographie du quartier préexistant à sa reconstruction en 1950, et d’enrichir les connaissances de la ville médiévale et moderne.
L’ancienne église de la Madeleine
Les fouilles de la rue du Change permettent aux archéologues l’étude de l’église de la Madeleine, totalement disparue et seulement connue des archives. La moitié nord de la nef et du chœur ont été découverts, dévoilant des murs imposants et un plan avec un chevet arrondi, ce qui n'apparaissait pas sur les plans existants. Au nord, l'église est longée par un aqueduc qui pénètre ensuite sous l'église, permettant d'apporter l'eau de la source dite de Notre-Dame dans l'Hôtel-Dieu.
Après le transfert de l’ensemble hospitalier à l’ouest de la ville, l’église est transformée au XIXe siècle en plusieurs habitations qui seront détruites en 1940. Afin de rendre l'église habitable, des cloisons ont été construites, le sous-sol a été creusé pour créer des caves et des massifs d'escalier ont été aménagés à l'intérieur des murs.
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Normandie)
Recherche archéologique : Inrap
Directeur adjoint scientifique et technique : Sylvain Mazet, Inrap
Responsable scientifique : Bénédicte Guillot, Inrap