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À Metz, le quartier du Sablon raconte son passé antique et médiéval
À Metz, la fouille du quartier du Sablon, aux abords de la rue Mazarin, révélerait les vestiges du faubourg Saint-Arnould, rasé en 1552 lors du siège de la ville par Charles Quint. Le quartier est situé sur un plateau séparant les vallées de la Moselle et de la Seille, dont le sous-sol est composé de sables et de graviers.
Il est connu des archéologues pour les innombrables découvertes réalisées au XIXe siècle et au début du XXe siècle, grâce aux chantiers d'envergure qui en changèrent la topographie : travaux du Génie militaire, percement de la première liaison ferroviaire, ouverture de sablières et de ballastières ou encore construction de la « Nouvelle Ville » lors de la première annexion à l'Allemagne en 1870. Mais ces découvertes se rapportaient alors principalement à des vestiges funéraires de la période antique : sarcophages, cercueils en plomb, stèles, monuments et petit mobilier... La fouille menée par les archéologues de l'Inrap, avant un aménagement immobilier, renouvelle totalement les connaissances sur ce secteur.
Un vaste cimetière médiéval
Au premier Moyen Âge, les établissements religieux et les cimetières étaient situés en dehors des villes. La liste stationale des établissements religieux, datée de la première moitié du VIIIe siècle, suggère la présence d'au moins quatre édifices cultuels dans un rayon de quelques centaines de mètres autour du site : les abbayes Saint-Arnould et Saint-Clément, et les églises Saint-Laurent et Saint-Amand, qui seront rasées lors du siège de Charles Quint pour faciliter la défense de Metz. Certaines seront reconstruites à l'intérieur des murs de la ville, comme Saint-Arnould, à l'emplacement de l'actuel Cercle des officiers.
Les faubourgs médiévaux
Le premier îlot est constitué de caves, de latrines et d'un sol en terrazzo (béton), marques d'un mode de vie urbain. L'agencement des vestiges laisse présager l'existence de maisons mitoyennes implantées le long de la rue Mazarin. Cet ancien chemin, aujourd'hui une impasse, correspondrait à un axe de circulation antique.
À proximité, l'étude des vestiges d'une autre habitation a permis d'observer au moins quatre phases de construction, évoquant l'évolution du quartier sur au moins trois siècles. Pourvue de sols en terrazzo ou en terre battue et de plusieurs pièces organisées en travées, cette maison offre une architecture qui pourrait être héritée du monde rural, à l'image des fermes traditionnelles lorraines. L'identification de certains équipements, tels que l'emplacement d'escaliers et de placards, enrichit les connaissances sur les modes et les techniques de constructions du haut Moyen Âge.
Metz aux mains de la couronne de France
Les apports de la post-fouille
L'urbanisation du quartier sera étudiée au moyen des plans des vestiges et des plans anciens, comme les techniques de construction et les matériaux utilisés. Enfin, les vestiges seront confrontés aux sources historiques qui fourniront sans nul doute, de précieuses informations pour la connaissance de ce faubourg.