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La Touche Nicoul
A Betton, Ille-et-Vilaine, la mise en place de cette opération a été motivée par le fait qu’une partie des parcelles concernées par les travaux était située sur un gise-ment gallo-romain repéré en 1987 par les prospecteurs du Centre de recherches archéologiques du Pays de Rennes (Cerapar).
Le diagnostic archéologique réalisé sur une superficie de 84 742 m2 avait pour objectif de vérifier, au moyen de sondages mécaniques, la présence d’éventuels vestiges archéologiques et d’en caractériser la nature, l’étendue et le degré de conservation afin de disposer d’élément suffisants pour décider du type de mesures à prendre.
Le diagnostic a confirmé la présence d’un site important, supposée en par-tie par la découverte ancienne sur ce secteur de nombreux artefacts datés de la période gallo-romaine. Au vu des premiers résultats, il est probable que nous ayons abordé l’aile méridio-nale d’un domaine agricole structuré de type villa. Cette occupation anti-que est matérialisée par de nom-breuses structures fossoyées : fossés parcellaires, fosses indéterminées, trous de poteau, fosses d’extraction de matériaux (limon). La mise au jour de ces dernières en périphérie de l’habitat semble démontrer que la construction traditionnelle en terre (bauge), encore présente de nos jours, était déjà très utilisée dans la cons-truction des bâtiments antiques. Trois bâtiments, au moins, possédant des fondations empierrées, se dessinent distinctement. Les murs et les radiers de fondation de mur exhumés occu-pent une surface d’environ 470 m2. L’un des bâtiments (bât. n° 1), peut être interprété, de par son plan et ses dimensions, comme une galerie. Ce type d’architecture se rencontre tradi-tionnellement dans ce type d’habitat. Le bâtiment n° 3 semble, de par son architecture (petit bâtiment rectangu-laire comportant un pignon sud en abside), faire partie d’un ensemble à vocation thermale, pouvant vraisem-blablement être rattaché au bâtiment n° 2. Les indices matériels recueillis sur les niveaux de démolition vont dans ce sens (fragments de tubuli, plaques de schiste ardoisier et mortier hydraulique). Chronologiquement, cette occupation antique se situerait, compte tenu du mobilier retrouvé, entre la fin du Ier s. et le début du IIIe s. apr. J.-C.