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La Fosse Poulain
Du Moyen Âge à l'époque contemporaine, évolution de deux fermes de part et d'autre d'un chemin à Brielles, Ille-et-Vilaine
Couvrant une surface de 14 000 m², la fouille archéologique du site de la Fosse Poulain, à Brielles, a permis d'étudier les vestiges de deux établissements ruraux successivement occupés entre la fin du Moyen Âge et le XXe siècle. Les fermes sont installées à proximité d'un chemin, dans le fond d'une petite vallée humide. La plus ancienne s'insère dans une campagne déjà bien mise en valeur par des cultures et des pâtures.
Du XIIIe au début du XVe siècle, le premier établissement
Les premiers vestiges remontent à la fin du XIIIe siècle et témoignent d'une ferme modeste constituée de quelques constructions à ossature de bois entourées de fossés). Des fosses renfermant des scories (déchets) de fer témoignent d'une activité de forge. Le mobilier archéologique mis au jour correspond surtout à des céramiques produites dans les ateliers de la région de Laval. Ces poteries servent au stockage de denrées liquides et solides, et à la cuisine. La ferme est abandonnée au début du XVe siècle. Elle n'a pas été retrouvée dans les archives écrites.
Au XVe siècle, une activité liée au chanvre
De la première moitié du XVe siècle jusqu'au début du XVIe siècle, des structures de rouissage du chanvre se superposent en partie au premier établissement rural alors abandonné. Ces fosses rondes ou rectangulaires, appelées « routoirs », constituent une découverte encore rare en archéologie. Cette activité se déroule loin des habitations en raison de ses émanations malodorantes. Elle met en avant une composante importante de la vie paysanne, à savoir la fabrication des toiles et vêtements utilisés par les familles d'agriculteurs. Elle témoigne aussi de l'expansion économique de la région à la fin du Moyen Âge, avec la production des canevas ou vitrées (toiles de chanvre) dont la ville de Vitré, située à une vingtaine de kilomètres vers le nord, est alors un des centres d'échanges.
Du XVIe au XXe siècle, une nouvelle ferme
À partir des premières années du XVIe siècle, les structures de rouissage sont abandonnées et une nouvelle ferme dénommée La Bonnais est installée à quelques dizaines de mètres vers l'est. L'étude des archives a permis de dresser le tableau de l'évolution du nombre de bâtiments, de leurs dimensions, de leur emplacement et de leur fonction jusqu'au début du XXe siècle, époque à laquelle la ferme est abandonnée. Les modifications mentionnées dans les textes sont cependant difficiles à percevoir par l'archéologie.