A Saint-Brieuc, l'Inrap fouille le cœur de la ville médiévale et moderne où cinq mètres de stratigraphie révèlent une occupation urbaine dense du site depuis la fin du Moyen Âge.

Dernière modification
29 juillet 2020

Depuis le 29 juin, l’Inrap mène une fouille place de la Grille à Saint-Brieuc, en amont des travaux d'assainissement qui seront entrepris par Saint-Brieuc Armor Agglomération. Prescrite par les services de l’État (Drac Bretagne), cette opération offre l'occasion d'acquérir pour la première fois des données sur la stratigraphie conservée au cœur de la ville médiévale, aux abords de la cathédrale. À ce jour, les archéologues ont mis au jour les fondations de bâtiments mis en place à la fin du Moyen Âge (XVe-XVIe siècles) et démolis dans les années 1930, en particulier celles de l'hôtel Saint-Georges, ainsi qu’un puits maçonné datant de la même époque. La fouille offre aussi l’opportunité de recueillir un ensemble de données géomorphologiques et paléoenvironnementales.

Sous la place, la ville médiévale

En 2018, un diagnostic archéologique mené par l’Inrap avait démontré le potentiel archéologique de cette place qui recouvre un îlot urbain hérité du Moyen Âge et densément occupé depuis le XVe siècle au moins, entre les deux rues Saint-Jacques et de la Grille. L’opération en cours confirme que des vestiges d’époques médiévale et moderne s’accumulent sur plusieurs mètres d’épaisseur. Les archéologues s’attachent désormais à caractériser les différentes phases d’occupation.

Ils ont mis au jour plusieurs maçonneries, parmi lesquelles les fondations de l’ancien hôtel Saint-Georges, un hôtel construit au milieu du XVe siècle et arasé dans les années 1930. Ils ont aussi exhumé un puits maçonné datant de la même époque, aménagé dans l’arrière-cour de l’hôtel. Les premiers résultats de la fouille permettent aussi d’affirmer que des bâtiments existaient avant la construction de l’hôtel. Ses fondations s’appuient en effet sur des maçonneries plus anciennes dont une, au moins, est associée à un caniveau. La poursuite des recherches devrait permettre d’éclaircir l’origine de ces constructions.

Saint-Brieuc 1

Puits maçonné associé à l’hôtel Saint-Georges.

© Teddy Bethus, Inrap



Un potentiel archéologique important

Pour compléter leurs recherches, les archéologues ont également analysé des prélèvements extraits par une carotteuse de part et d’autre de la zone de fouille. Ces carottages attestent l’existence de niveaux archéologiques jusqu’à une profondeur d’environ 5 mètres depuis le niveau actuel de la place. De nombreuses couches composées de remblais ou de sédiments de différentes natures se succèdent, dont la plupart semblent d’origine médiévale, ce qui confirmerait l’importance de la ville à cette période. La présence de l’eau qui remonte dans l’emprise de la fouille a très probablement favorisé l’état de conservation de ces vestiges, en particulier des vestiges organiques.

À l’issue de la fouille, les archéologues mèneront diverses analyses pour restituer au mieux l’occupation humaine sur le site. De nombreux spécialistes interviendront pour étudier les céramiques, les ossements mais aussi les graines et les charbons de bois conservés dans les différentes strates. Ces analyses permettront de dater précisément les différentes phases d’occupation mais aussi d’apporter, pour la première fois, des informations sur les pratiques alimentaires ou l’environnement naturel de ce secteur choisi pour la fondation de la ville au Moyen Âge.

Aménagement : Saint-Brieuc Armor Agglomération
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac de Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Teddy Bethus, Inrap
Contact(s) :

Sandrine Lalain
Chargée de développement culturel et de communication
Inrap, direction interrégionale Grand-Ouest
02 23 36 00 64 / 06 45 99 16 03
sandrine.lalain [at] inrap.fr

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