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Eccorçon-Les Murailles
À Présilly, Haute-Savoie, dans le cadre de la réalisation de l'autoroute A 41 reliant Genève à Annecy,
Une zone de dépôt est prévue sur la commune de Présilly à proximité de l'entrée nord du futur tunnel permettant la traversée de la montagne de Sion.
Une opération de sondages archéologiques a été effectuée sur l'ensemble du futur tracé autoroutier de mai à novembre 1996 puis de juillet à septembre 1997. Les données ainsi recueillies permettaient alors d'envisager une occupation antique, probablement à vocation agricole.
Au vu de ces résultats, le service régional de l'Archéologie a demandé la fouille d'une partie des parcelles, sur une emprise de 7 150 m2. Le décapage de l'ensemble du terrain concerné par le projet a été réalisé.La fouille a mis au jour un sanctuaire à édifices multiples s'étendant sur une superficie de 4 550 m2 (65 m du nord au sud pour 70 m de l'est vers l'ouest). L'occupation du site est attestée de la première moitié du Ier siècle au troisième quart du IIe siècle ap. J.-C. L'absence de pôle urbain dans les environs immédiats peut surprendre. Le développement de ce site est probablement lié à la proximité de la voie reliant Genève à Annecy.
L'intérêt majeur repose sur le fait que le sanctuaire a pu être observé sur son ensemble : le péribole est matérialisé par un mur qui renferme un temple principal (fanum de plan carré entouré d'une galerie couverte), une série de 3 temples à vestibule à l'est, une série de 6 temples (essentiellement des temples à vestibule) à l'ouest. Dans ce secteur, un bâtiment sur solin précède cette ligne de sanctuaire. La plupart de ces constructions sont bâties sur un même modèle.
Une occupation ténue est attestée de nouveau autour du VIe siècle. Le degré de conservation est variable, le site ayant subi par endroits une érosion naturelle courante sur ces bas de pente et probablement une phase de pillage consistant à récupérer les matériaux. Si plusieurs bâtiments n'existent plus que par leur fondation, une petite partie du site connaît un état de conservation remarquable. Un des bâtiments possède encore des élévations pouvant atteindre 1,20 m et les observations effectuées sur cet édifice ont été riches d'enseignement pour comprendre la mise en place, le type de construction et l'aspect des autres bâtiments.
Même s'il est présent, le mobilier est relativement rare pour un aussi grand site. Quelques dépôts ont été retrouvés, mais il reste exceptionnel : une dépression au pied d'un bloc erratique contenait 44 monnaies, une bague en argent, un miroir en bronze, des objets en fer. La faible représentation du mobilier céramique ne peut être justifié par l'érosion et le pillage. Plus probablement, les dépotoirs, placés en dehors de l'enceinte sacrée, ont échappé à nos investigations. Un fragment de marbre pourrait avoir appartenu à une massue d'Hercule, ce qui permettrait l'identification d'un des dieux honorés ici.