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Des tanneries à Gennes-Val-de-Loire
À Gennes-Val-de-Loire (Maine-et-Loire), une équipe de l’Inrap a mis au jour les vestiges de deux tanneries en usage du XIVe au XVIIIe siècle. Cette fouille permet de documenter le mode opératoire complexe de cette activité autrefois très répandue dans le bassin de la Loire.
À Gennes, en Val de Loire, suite à un diagnostic réalisé en 2016, les archéologues de l'Inrap ont mis au jour, à l’angle de la rue de la Poste et de la rue du Grand Moulin, les vestiges d’une tannerie en usage du XIVe siècle (date à préciser) jusqu’au XVIIIe siècle. Cette fouille a été prescrite par l’État (DRAC Pays de la Loire, service régional de l’Archéologie) dans le cadre d’un projet d’aménagement mené par l’entreprise publique locale Alter Public pour le compte de la collectivité visant à renforcer la centralité du centre-bourg.
Deux tanneries
Les archéologues ont révélé les fondations de deux grands bâtiments associés à des cuves. Réparties autant à l’extérieur qu’à l’intérieur des tanneries, douze cuves ont été mises au jour, avec dans certaines des niveaux de chaux dans leur comblement. Le traitement des peaux se faisait généralement à base de chaux, d’orge, d’eau et de tan pour les débarrasser des corps étrangers. Des vestiges d’aménagements hydrauliques à proximité renseignent sur la gestion et l’apport d’eau, nécessaire en quantités importantes. Les restes d’un vase de stockage pris dans une maçonnerie montrent que les produits de l’activité étaient également stockés sur place. Ces deux tanneries étaient situées à proximité de deux moulins et d'un lavoir, connus par les sources historiques mais situés en dehors de la zone de fouilles.
De nombreuses données
Les archéologues ont prélevé de nombreuses données, rares pour ce type de site, dont l'analyse se poursuit désormais en centre de recherches. Les outils découverts, notamment des grattoirs en pierre et une truelle, seront étudiés ainsi que les nombreux restes osseux d’animaux qui renseigneront à la fois sur l’élevage aux alentours et sur les circuits d’approvisionnement. Des analyses seront menées sur les prélèvements des pollens, parasites et phosphates. La fouille de Gennes offre l’opportunité de mieux appréhender cet artisanat et son mode opératoire complexe. Plus largement, elle permettra aussi de répondre à certaines questions, telles que la cohabitation avec les autres activités artisanales dont le moulin et l’abattoir et l’implantation de l’habitat autour de cette activité à l'origine de nombreuses contraintes.
Contrôle Scientifique : DRAC Pays de la Loire
Recherches archéologiques : Inrap
Adjoint Scientifique et technique : Hélène Jousse, Inrap
Responsable scientifique : Fabien Le Roux, Inrap
Vue aérienne de la partie sud-ouest de la fouille (tannerie XIVe-XVIIIe siècle)
Mathieu Hillairet - Ukko Cartographie
Coupe d’une cuve de la tannerie (abandon XVIe siècle) avec de nombreuses chevilles osseuses de bovidés dans son comblement
Corinne Pont-Tricoire – Inrap
Équidé recoupé par un trou de poteau
Corinne Pont-Tricoire – Inrap
Restes d’un probable moulin à tan associé à la tannerie
Claire Goubely – Inrap
Les restes du moulin à tan (à droite) et trois anciennes cuves de tannerie (à gauche) associés dans un même bâtiment
Claire Goubely – Inrap
Deux cuves associés à un bâtiment (abandon XVIIIe siècle)
Manoël Derenne – Inrap
Trois cuves de tannerie (abandon XVIe siècle)
Fabien Le Roux - Inrap