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Des ateliers de tuiliers gallo-romains à Meximieux (Ain)
À Meximieux, l'Inrap a mis au jour les vestiges de trois fours de tuiliers en bon état de conservation. L’occupation antique constitue une découverte importante avec la mise au jour d’un enclos fossoyé trapézoïdal dont l’origine pourrait remonter à la période laténienne.
Rue du Docteur Marc Furvel au lieu-dit Les Granges à Meximieux, en amont d"un projet d’aménagement de la zone d’activité par la Communauté de Communes de la Plaine de l’Ain, l'Inrap a mis au jour une occupation antique à vocation artisanale avec des fours de tuiliers jouxtant un enclos agro-pastoral.
Des fours de tuiliers en lien avec l’enclos fossoyé
L’établissement est occupé de la période augustéenne jusqu’à la deuxième moitié du IIe- début IIIe siècle de notre ère. Trois fours de tuiliers sont installés, au nord-est et à l’extérieur de cet enclos. Le plus ancien s’insère dans un réseau parcellaire contemporain de l’enclos alors que les deux autres le recoupent.
Plan des fours de tuiliers dans le secteur 1 ; plan à l’échelle 1/50
Traitement SIG et DAO : P. Rigaud, Inrap
Continuité spatiale de l’occupation artisanale
Cet espace, dévolu à l’activité des tuiliers, est attesté par l’aménagement des trois fours non contemporains sur le même emplacement. Il s'agit de structures aménagées dans le substrat fluvio-glaciaire et construites exclusivement en terre cuite. Le four de tuilier le plus ancien est situé au nord-est des deux autres fours, installés perpendiculairement. Leur fosse d’accès sont aménagés dans celle, du premier four, comblée.
Vue générale de l’atelier de tuilier après décapage.
Équipe Inrap
Vue générale de l’atelier de tuilier après décapage.
Équipe Inrap
Relevé d’une coupe d’un four de tuilier.
Équipe Inrap
Alandier, murs de soutènement, laboratoire et fosse d’accès partielle d’un four de tuilier.
Équipe Inrap
Vue générale des fours de tuiliers.
Équipe Inrap
Photogrammétrie des fours de tuiliers à l’échelle 1/100
Photographie pour photogrammétrie : F. Bouhris, InrapReconstruction numérique en 2D : V. Vachon et J. Boudry, Inrap.
Des caractéristiques similaires
Les fours présentent des caractéristiques identiques avec la présence d’un alandier ou conduit de chauffe où est installé le foyer, qui raccorde la fosse d'accès à la chambre de cuisson. Cette dernière, non retrouvée, est séparée du laboratoire par la sole, sur laquelle reposait les tuiles à cuire.
Restitution d'un des fours (le plus ancien) en coupe axonométrique (four fermé)
Inrap
Restitution d'un des fours (le plus ancien) en coupe axonométrique (four ouvert)
Inrap
Le four le plus ancien et sa fosse d’accès aménagée
La fosse d’accès du four le plus ancien est constituée de quatre murets de soutènement dont la construction est concomitante à la mise en place des murets de soutènement du four de tuilier. Ils ont deux fonctions : délimiter l’aire de service et maintenir le substrat fluvio-glaciaire sablo-graveleux.
Vue générale de la fosse d’accès aménagée et des fours de tuiliers.
Équipe Inrap
Un four de tuilier non abouti
Parmi les trois fours découverts, un n’a jamais fonctionné. Seul l’alandier est conservé et ne présente aucune trace de chauffe. L’affaissement de quelques tegulae, à l’intérieur du conduit, témoigne d’un abandon très rapide de la structure qui était en cours de construction. Un four est installé sur son emplacement, après avoir été remblayé avec la grave issue du substrat fluvio-glaciaire.
Four de tuilier non abouti sur lequel a été aménagé un autre four.
Équipe Inrap
La production de tuiles n’est pas avérée en absence de rejets de cuisson à l’intérieur des fours.
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Auvergne – Rhône-Alpes)
Recherche archéologique : Anne-Claude Remy, Inrap