Dans le cadre du projet de renouvellement urbain du site dit du Pont des Tanneries, au sud du centre historique, l'Inrap entreprend, d'octobre 2012 à février 2013, une importante fouille archéologique sur une surface d'1,4 hectare.

Dernière modification
10 mai 2016

Ces recherches font suite au diagnostic archéologique réalisé à l'automne 2011, qui avait révélé une importante densité de vestiges. Elles sont d'un intérêt scientifique de premier ordre. Elles permettront en effet d'enrichir plusieurs problématiques, liées à l'anthropologie funéraire et à l'histoire des épidémies durant l'Époque moderne, ou encore à l'histoire des techniques d'aménagements hydrauliques. Elles dépasseront même les préoccupations archéologiques puisqu'elles permettront de mieux connaître les agents pathogènes anciens et leurs phénomènes évolutifs.

Aménagements hydrauliques et témoignages d'épidémies

Le site du Pont des Tanneries est implanté au sud du centre ancien de Dijon, à proximité de l'actuel Hôpital général. Ce secteur était autrefois fortement marqué par la présence de l'Ouche et de plusieurs îles, disparues aujourd'hui, qui compartimentaient cet accès à la ville. Ce faubourg d'Ouche est à la fois un quartier hospitalier (dès 1204) et industriel, spécialisé dans le traitement des matières animales (notamment les tanneries).

Les archéologues ont déjà pu caractériser trois types de vestiges : un ensemble d'aménagements hydrauliques des XVIIIe et XIXe siècles (bief, pontons en bois), un mur identifié comme étant un élément de la contregarde de Guise (XVIIe siècle) ainsi que des sépultures individuelles et multiples avec des traces de chaux vive, interprétées, pour ces dernières, comme des fosses de catastrophe. Ces fosses témoignent du décès rapide d'un nombre important de personnes, ce phénomène étant probablement lié aux épidémies qui sévissent à cette période. Elles appartiendraient au troisième cimetière de l'hôpital installé sur la contregarde de Guise entre 1785 et 1841.

Des conditions d'intervention spécifiques pour les archéologues

Tenant compte des risques biologiques, les archéologues seront équipés, en cas de nécessité, de combinaisons, de gants et de masques, au moment de fouiller certaines sépultures. Les ossements seront prélevés et transférés au centre de recherches archéologiques de Dijon afin d'être étudiés.
Les résultats de cette opération enrichiront la connaissance de l'histoire de la ville. Ils présentent également un important potentiel d'informations pour les paléopathologistes qui les étudieront après la fouille.

Le renouvellement urbain du quartier du Pont des Tanneries

Le 29 juin 2009, dans le cadre d'une convention publique d'aménagement concernant le territoire Grand Sud, la Ville de Dijon a confié à la Société publique locale d'aménagement de l'agglomération dijonnaise (SPLAAD) le projet de renouvellement urbain du quartier du Pont des Tanneries.
Majoritairement constitué d'habitat ancien et vétuste, le périmètre d'étude associé à cette convention représente 4,7 hectares. Il est délimité à l'ouest par l'Ouche et à l'est par la voie ferrée Paris-Lyon. Le programme projeté prévoit à terme la construction d'environ 300 nouveaux logements et d'une résidence SNCF.
Les études préalables achevées, les travaux de démolition ont été engagés dès 2011, année marquée par la démolition du foyer Aubriot (ancien foyer de jeunes travailleuses). La libération des emprises foncières a permis le lancement du diagnostic archéologique durant la même année. L'importance des découvertes a débouché sur la prescription de fouille officialisée par un arrêté en date du 27 juin 2012.
 

Le Centre de recherches archéologiques de Bourgogne

Situé à proximité de l'université de Bourgogne, le bâtiment se décline sur deux niveaux pour une superficie totale de 2 391 m² dont 530 m² affectés au stockage du mobilier archéologique. Ce centre de recherches abrite une soixantaine d'archéologues, céramologues, anthropologues, topographes, géoarchéologues, spécialistes de l'Instrumentum (mobilier métallique). Ils y réalisent les études liées aux opérations réalisées en Bourgogne, soit cinq à dix fouilles et près de 350 hectares diagnostiqués par an.
 
Aménagement : Société publique locale d'aménagement de l'agglomération dijonnaise (SPLAAD)
Contrôle scientifique : Service régional de l'archéologie (Drac Bourgogne)
Recherche archéologique : Inrap
Responsables scientifiques : Patrick Chopelain et Carole Fossurier, Inrap 
Contact(s) :

Astrid Chevolet
Chargée de développement culturel et de communication
Inrap, direction interrégionale Grand Est sud
06 86 28 61 71
astrid.chevolet [at] inrap.fr

Stéphanie Hollocou
Chargée de développement culturel et de communication adjointe
Inrap, direction interrégionale Grand Est sud
06 72 56 28 51
stephanie.hollocou [at] inrap.fr

Stéphanie Vallot
Chargée de communication
SPLAAD - Société publique locale d'aménagement de l'agglomération dijonnaise
03 80 72 18 71
communication [at] eplaad.com