Une équipe d'archéologues de l'Inrap fouille un site du Paléolithique moyen à Quincieux, à l'occasion des travaux de l'A466.

Dernière modification
21 février 2018

Apès avis de la commission interrégionale de la recherche archéologique, et dans le cadre d'une procédure de « découverte exceptionnelle », le préfet a prolongé la durée d'intervention de cette fouille d'un hectare. 

Une séquence stratigraphique exceptionnelle

Le site préhistorique est implanté sur une butte loessique dominant l'ancien lit de la Saône. Unique en Rhône-Alpes, cette séquence sédimentaire qui associe des dépôts d'origines fluviatile et éolienne, renseigne sur l'évolution de la Saône durant le Pléistocène supérieur (128 000-11 000 ans). Initialement haute de 8 m, elle est constituée d'une succession de paléosols et de loess : le plus ancien, épais de plus de 2 m, est daté entre 55 000 
et 35 000 ans, c'est-à-dire durant la fin du Paléolithique moyen. La fouille révèle une faune riche répartie sur trois niveaux et associée à des silex taillés abandonnés par les Néandertaliens.

Une faune de climat froid

L'ensemble des espèces animales découvertes caractérise un climat froid et un environnement steppique. Plusieurs centaines de restes osseux appartiennent majoritairement à de grands herbivores : mammouth, rhinocéros laineux, cheval, bison et renne. Les carnivores, moins nombreux, sont représentés par un crâne d'ours des cavernes et quelques ossements de loup. Ces ossements sont souvent isolés, plus rarement en connexions anatomiques. La plupart des accumulations résultent de l'action de l'homme : les animaux présents ont été chassés et/ou charognés par les Néandertaliens qui ont exploité ces carcasses, certains os présentant des traces de fractures d'origine humaine. Parallèlement, les archéologues constatent un déficit d'os longs, ce qui tend à montrer que les parties riches en viande ont été emportées, probablement sur un site d'habitat. 

Un témoignage des activités de subsistance de l'Homme de Néandertal

Le site de Quincieux offre donc l'occasion d'étudier les comportements de subsistance de l'Homme de Néandertal hors de son habitat ou de ses haltes de chasse, habituellement fouillés par les archéologues. L'industrie lithique est peu abondante et se compose de quelques nucléus ainsi que d'éclats de silex et de calcaire dur. Ici, les Néandertaliens n'ont eu besoin que de quelques éclats pour découper des quartiers de viande. Les études paléontologiques et archéozoologiques à venir seront capitales pour préciser la nature exacte du site et les activités qui s'y sont déroulées. 
Aménagement : APRR
Contrôle scientifique : Service régional de l'Archéologie, Drac Rhône-Alpes
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Jean-François Pasty, Inrap
Contact(s) :
 
Mahaut Tyrrell
chargée de communication médias
Inrap, service partenariats et relations médias
01 40 08 80 24
%20mahaut.tyrrell [at] inrap.fr
 
Christel Fraisse 
Développement culturel et communication
Inrap, Rhône-Alpes - Auvergne
06 73 48 26 95
%20christel.fraisse [at] inrap.fr