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Cathédrale de Basse-Terre
Des sondages de reconnaissance, effectués par T. Romon/Inrap (2000, 2001) à l’occasion de travaux aux abords de la cathédrale de Basse-Terre par les Monuments historiques, avaient confirmé la présence d’un cimetière de l’époque coloniale et révélé l’une des plus anciennes occupations amérindiennes de la Guadeloupe pour la phase céramique.
Devant l’importance de ces découvertes pour la Basse-Terre, une campagne de fouilles a été organisée afin de caractériser les deux types d’occupation.
Trois zones de fouilles ont été ouvertes, représentant une superficie d’environ 30 m2 et une séquence stratigraphique de 2,50 m.
L’occupation amérindienne correspond à des niveaux dépotoirs caractéristiques des occupations de zone d’habitat. Ces niveaux, très riches en mobilier, contiennent des rejets de faune consommée, malacofaune et faune vertébrée, de l’industrie lithique et sur coquillage et une forte proportion de céramique. Deux phases d’occupation ont pu être identifiées : une phase ancienne huecan-saladoïde, correspondant aux premières migrations d’horticulteurs-potiers dans les Petites Antilles, et une phase cedrosan-saladoïde, plus récente.
Les niveaux sont conservés de façon inégale selon les secteurs car partiellement détruits par le creusement des sépultures de la période coloniale. Une importante série de vases permet d’établir un référentiel typologique supplémentaire pour la phase huecan-saladoïde, très mal documentée dans l’aire caribéenne. L’excellent état de conservation de la faune permettra de caractériser les ressources alimentaires exploitées durant ces phases anciennes.
Le cimetière paroissial de l’église Saint-François, actuelle cathédrale de Basse-Terre, a été utilisé de la fin du XVIIe s. au début du XIXe s. Deux phases d’ulitilisation ont pu être mises en évidence par l’apport d’un épais remblai durant le XVIIIe s. La plus ancienne phase a montré l’existence d’un muret décrit dans les archives (Verrand 2000) comme séparant la population libre de la population servile. Les pratiques funéraires dans les deux phases sont homogènes ; les sépultures en cercueil avec linceul sont les plus fréquentes, les inhumations en pleine terre semblent plus courantes dans la phase ancienne. Les tombes sont orientées selon l’axe de la nef de la cathédrale, tête au sud-ouest. Les individus sont positionnés en décubitus dorsal, un seul est en décubitus latéral. Les modes d’inhumation sont dans l’ensemble classiques pour un cimetière chrétien de cette période. En revanche, la ségrégation entre libres et non libres apparaît comme caractéristique de la société coloniale.