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5 Chemin de la Planho
A Vieille-Toulouse, Haute-Garonne, les archéologues de l'Inrap interviennent sur un site de 650 m2.
Le site de Vieille-Toulouse correspond à un établissement de hauteur d'une centaine d'hectares, occupé de la fin du IIIe siècle avant notre ère au début du Ier siècle de notre ère. Le coeur du site se trouve sur un plateau d'altitude supérieure, au lieu-dit La Planho. Quelques sondages réalisés au début du XXe siècle et surtout une série de fouilles menées dans les années 1960-1970 ont révélé des vestiges de constructions appartenant à une trame urbaine, articulée à partir d'un réseau de voies empierrées. Une fouille préventive a été prescrite dans ce secteur en 2005.
Son emprise est proche d'un secteur d'habitat augustéen et du célèbre temple gaulois, fouillé en 1970. La fouille n'est pas encore achevée mais un premier point des recherches peut déjà être présenté. Trois secteurs correspondant aux différents aménagements de la maison ont été ouverts.
Les éléments les plus anciens, jusqu'alors reconnus uniquement dans le secteur 3, correspondent à une série d'aménagements (fosses, fossés et puits) attribuables à la fin du IIe ou au début du Ier siècle avant notre ère. Une zone d'activité métallurgique, marquée par une dépression remplie de scories de fer, semble déjà exister durant cette phase.
Une couche de marne plus ou moins épaisse scelle les niveaux préexistants dans l'ensemble de l'emprise de fouille. Dans la partie nord du secteur 3 est apparue une série de structures en relation possible avec un atelier métallurgique, dont en particulier une probable fosse-fourneau. Un foyer sur radier d'amphores semble également appartenir à cet ensemble.
Dans le secteur 2, des traces d'habitat sont perceptibles à travers les vestiges d'une sablière basse, associée à une plaque-foyer. L'abondant mobilier provenant de ces structures (amphores Dressel 1, campanienne A et surtout B, paroi fine, monnaies) permet de dater cette phase du milieu et du troisième quart du Ier siècle av. notre ère
L'horizon le plus récent a souffert d'une forte érosion et de travaux de terrassement anciens. Il est tout de même attesté par des vestiges de construction, encore en cours d'étude. Quelques indices suggèrent la présence de bâtiments à murs de briques et fondations de galets dont l'espace intérieur était divisé par des cloisons reposant sur des sablières basses. Ces constructions sont associées à des sols de graviers ou formés de matériaux de récupération (amphores, tuiles...) posés à plat (radiers). Un bassin rectangulaire, dont le fond est constitué d'un sol de béton de tuileau, appartient également à cette phase. Le mobilier associé (sigillée italique, paroi fine, monnaies) se rapporte à la fin du Ier siècle av. ou au début du Ier siècle de notre ère.
Ces premiers résultats témoignent de l'intérêt du secteur pour l'étude de l'organisation et de la chronologie de l'établissement de Vieille-Toulouse, un des plus importants sites de hauteur protohistoriques du sud de la France.