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41-43, rue Chanzy
A Reims, Marne, une opération immobilière de faible envergure, couvrant l'emprise du rempart du Bas-Empire depuis l'extérieur du fossé jusqu'à l'arrière du mur, a permis de localiser avec précision l'emplacement du dispositif défensif et de faire des observations sur les vestiges conservés.
Le mur, large de près de 3 mètres, reposait sur une fondation de 0,6 mètre d'épaisseur au-dessus de la craie géologique. Le soubassement, conservé sur 2,5 mètres de hauteur, était constitué de deux lits de blocs de réemploi surmontés d'un blocage de pierres de petite taille et de quelques grands blocs agencés de manière assez irrégulière. Du côté intérieur, plusieurs couches de remblai de terre argileuse ou crayeuse venaient s'appuyer sur ce soubassement.
Les deux rangs supérieurs appartiennent à la réfection carolingienne.
Ces observations correspondent, dans les dispositions générales, à celles déjà réalisées plus à l'est, à proximité immédiate de la porte Bazée. Mais ici l'ordonnancement des blocs de réemploi apparaît bien moins soigné et les lits de blocage semblent attester de réparations, voire de reconstructions, dont la date n'a pu être déterminée par la fouille. Les informations fournies par les sources d'époque carolingienne permettent toutefois de faire le rapprochement avec le démantèlement du rempart antique au temps de Louis le Pieux et la récupération des matériaux pour la reconstruction de la cathédrale proche. Par la suite, le mur aurait été reconstruit sous la menace normande, selon les dires de Flodoard, chroniqueur champenois du Xe siècle.
Parmi les blocs antiques encore en place à la base du mur, se trouvaient des éléments moulurés de grande taille, qui proviennent probablement d'un édifice monumental, peut-être les thermes sur lesquels a été édifiée la première cathédrale.