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ZAC Bourgogne
La création, entres autres, de résidences étudiantes et d'un parking souterrain par la Société d'économie mixte pour le développement orléanais (Semdo) dans la ZAC Bourgogne va entraîner la restructuration de trois îlots du centre historique d'Orléans, aux abords de la muraille antique.
Les recherches de l'Inrap complèteront les informations obtenues à l'occasion des fouilles de la rue de Bourgogne (Afan, 1997) et des îlots du Jeu-de-Paume et Nazareth (Ville d'Orléans, 1992-1994) et permettront de mieux comprendre les évolutions de ce quartier et ses aménagements successifs, de l'Antiquité à l'époque moderne.
Extension et replis de la ville gallo-romaine
Au début de l'Antiquité, la berge de la Loire se trouve 80 m en retrait des quais actuels. D'importants travaux permettent de conquérir cet espace sur le fleuve et d'installer, en contrebas de l'îlot Saint-Flou, des quais (îlot du Jeu-de-Paume) et des entrepôts (îlot Nazareth) pour approvisionner la ville. À la même époque, sous l'actuelle préfecture, le forum se développe. Le quartier Bourgogne fait alors le lien entre le coeur politique et le poumon économique de la ville.
L'enceinte romaine est érigée au IVe siècle, lorsque la ville devient capitale. Son tracé pourrait reprendre celui du rempart gaulois établi sur une dénivellation naturelle (talweg). À partir de cette époque, seuls les espaces à l'intérieur de l'enceinte sont occupés. L'imposante fortification est alors rythmée par la présence de nombreuses tours, dont celle de la Tour Blanche, encore visible aujourd'hui.
Les investigations permettront de mieux comprendre pourquoi les travaux se multiplient intramuros avec la réfection du port et du forum, alors que les espaces extérieurs semblent abandonnés.
Le quartier médiéval
On connaît encore mal ce que fut la ville au début du Moyen Âge, où l'espace est, à priori, peu densément occupé. C'est ainsi que de grandes propriétés ecclésiastiques, telles les abbayes Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle (sous la préfecture) ou Saint-Pierre-le-Puellier, s'installent à cette époque. Pour construire ces édifices, de véritables carrières d'extraction du calcaire sont creusées dans le centre ville.
La ville reste enfermée dans la muraille antique jusqu'au XIVe siècle et connaît une densification urbaine importante. Carrières, jardins, vergers et champs disparaissent petit à petit et des quartiers s'implantent hors les murs. Durant cette période, l'îlot Calvin accueille les premières écoles, à l'origine de l'Université d'Orléans. Au XVe siècle, les étudiants et leurs maîtres sont les principaux habitants du quartier et le nouveau bâtiment dit des Grandes-Écoles-de-France apparaît à la fin du siècle.
La ville moderne
Les établissements universitaires perdurent jusque dans le courant du XVIIe siècle. Le quartier Bourgogne abrite des artisans, des marchands, des maisons privées et ecclésiastiques, ainsi que des hôtels particuliers dont la maison dite de Pierre-du-Lys, construite au XVe siècle, reconstruite entre 1723 et 1770 et qui sera conservée dans le projet de réaménagement.
De nombreuses maçonneries mises au jour par les archéologues constituent les fondations des édifices du couvent des Carmes Déchaussés établi en 1654, dont les Carmélites ont pris possession en 1805, pour le quitter en 1939. L'essentiel des bâtiments a été détruit en 1972-1973.