Verdun-sur-Garonne : de nouvelles découvertes sur l’occupation de la vallée (Tarn-et-Garonne)

Une équipe d’archéologues de l’Inrap fouille actuellement, sur prescription de l’État (Drac Occitanie), le site de Pissou à Verdun-sur-Garonne. Ces recherches révèlent aujourd’hui un ensemble de vestiges qui témoignent d’occupations multiples au cours du temps. Ces découvertes permettent de compléter nos connaissances sur l’occupation de la vallée de la Garonne depuis la fin de la Préhistoire.

Fouilles et étude d'un vestige de four datant du Haut Moyen Âge (VIII^e-XII^e siècles) en cours de fouille. 

©

Julie Imbert, Inrap

Aux premiers âges de l’agriculture

Située dans la Gascogne toulousaine aux frontières de la Lomagne, la commune de Verdun-sur-Garonne s’étend en majorité dans la plaine de la Garonne, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Montauban. Elle est traversée du sud vers le nord par le fleuve Garonne avec deux principaux affluents en rive gauche, les ruisseaux de Nadesse et de Saint-Pierre. Cette position rend le site propice à l’agriculture. La présence humaine sur le territoire de la commune de Verdun-sur-Garonne est attestée en continu depuis la Préhistoire. Sur le site de Pissou, les vestiges les plus anciens sont attribuables au Néolithique (autour de 3000 avant notre ère). Ils consistent en une série d’ensembles lithiques et céramiques associés à des « foyers à galets ».

À l'époque gauloise (II^e-I^er siècles avant notre ère), un grand enclos rectangulaire, doté de fossés à fond plat, est aménagé. Selon les premières constatations des archéologues, sa fonction était probablement le parcage du bétail. La fouille de cet enclos, notamment le comblement des fossés, a livré des fragments d'amphores à vin importées d’Italie témoignant d’échanges commerciaux massifs.

Une occupation médiévale sur plusieurs siècles

Une première phase de fouille menée par l’Inrap à proximité en 2014-2015, avait permis de mettre au jour une importante occupation médiévale entre les VIII^e-XII^e siècles. Il s’agissait de la périphérie d’un habitat rural entièrement inédit, caractérisé par la présence de silos, de fours et de sépultures.

Réalisation d'un relevé planimétrique et dessin en coupe d'un vestige de four datant du Haut Moyen Age (VIII^e-XII^e siècles)

©

 Julie Imbert, Inrap

Les structures actuellement mises au jour témoignent de l’existence d’un établissement agricole conséquent, comprenant des silos à grains et des fours domestiques. Plusieurs sépultures ont également été découvertes en périphérie de cet habitat rural ; elles feront par la suite l’objet d’études spécifiques dont des datations au carbone 14 qui permettront de préciser leur chronologie au regard des autres vestiges.

Les recherches archéologiques menées actuellement permettent ainsi de compléter nos connaissances sur la nature de cette occupation, qui pourrait débuter dès l’époque mérovingienne.

Mise au jour et fouille d'une fosse révélée par des restes osseux de faune interprétée comme un silo datant du Haut Moyen Age (VIII^e-XII^e siècles)

©

Julie Imbert, Inrap

Mise au jour et étude d'une sépulture d'un individu de sexe féminin âgé de plus de cinquante ans datant du haut Moyen Âge (VIII^e-XII^e siècles). L'étude sur site a révélé que le corps, orienté est-ouest, était entouré d'un linceul et placé dans un cercueil de bois.

©

Julie Imbert, Inrap.  

Dessin des couches stratigraphiques d'une fosse en cours d'étude

©

Julie Imbert, Inrap