L’opération archéologique qui a exploré le 16, rue Alfred Rambaud, dans le quartier Saint-Roch de Toulouse, s’est déroulée en deux temps : un mois en décembre 2006, puis trois mois à l’automne 2007, à la suite d’un arrêté modificatif de prescription pour découverte exceptionnelle. 

Dernière modification
22 novembre 2016

La fouille a concerné une superficie de 1 100 m2 et a mobilisé une équipe d’une dizaine de personnes. Elle a permis d’étudier une occupation de la fin du second âge du Fer très dense en mobilier.

Trois périodes d’occupation

Les recherches ont permis de déterminer trois périodes majeures d’occupation se situant dans une fourchette chronologique allant de 150 à 75 avant notre ère. La première phase, antérieure à 135 avant notre ère, est caractérisée par des alignements est-ouest de poteaux, de puits et de fosses. Il pourrait s’agir des premières constructions de ce type du quartier Saint-Roch.

 La seconde étape, datable de 135 à 75 avant notre ère, débute par un épandage massif de tessons d’amphores sur lequel des charrettes ont circulé : des ornières orientées nord-sud ont été identifiées. Ensuite, des travaux de drainage ont été menés sous la forme de deux larges fossés espacés d’une dizaine de mètres : ils débutent sur le site et se poursuivent hors de la fouille. Deux radiers surélevés de tessons d’amphores sont aussi installés : des traces en négatif de parois ayant maintenu les tessons en place sont nettement visibles, mais aucun trou de poteau n’y est associé. 
 

Il s’agit de bâtiment sur sablière basse dont la fonction ne peut être déterminée. Cinq puits fonctionnent pendant cette phase. Enfin, dans un troisième temps datable au plus tard de 75 avant notre ère, le site retrouve une fonction de zone de circulation marquée par des ornières parallèles dont l’axe se situerait est-ouest. Des fossés se succèdent pendant cette dernière phase.

Vie quotidienne

Les vestiges permettent d’entrevoir les modes de vie et de consommation à la période gauloise. Mélangées aux tessons d’amphores vinaires importées d’Italie, des fibules et des épingles se trouvaient disséminés sur les niveaux de circulation et dans les fosses dépotoirs du site. La fouille a également permis de découvrir, outre des restes de faune (porc, bœuf, mouton), des graines carbonisées ou minéralisées : céréales (millet commun, blés nus, orge vêtue et peut-être millet des oiseaux) ; légumineuses (pois) ; fruits à composant ligneux (noisette, prunelle/prune, gland) ; fruits à pépins (fraise des bois, mûre roncière).
Le sacré était aussi représenté sur le site par des offrandes réalisées au sein de puits à eau au cours de leur abandon. Elles sont constituées, dans la grande majorité des cas, de vases en céramique.
 

Une zone d’habitat connectée à la campagne

La nature de l’occupation est différente de celle mise au jour récemment à Vieille-Toulouse (l’oppidum situé à 3 km au sud) où l’on trouve un habitat dense de type urbain. Le site de la rue Alfred Rambaud correspond plutôt à une zone d’habitat qui évolue dans le temps et tire sa subsistance de l’exploitation agricole et pastorale.