A l'occasion d'un diagnostic archéologique sur l'emprise de la future rocade de l'agglomération briochine, en mars 2007, une équipe de l'Institut national de recherches archéologiques préventives a découvert les vestiges d'une grande villa, sur la commune de Ploufragan (Côtes-d'Armor).

Dernière modification
19 février 2016

La fouille, qui a débuté le 31 mars 2008, constitue une opportunité d'étudier un établissement rural dans un secteur des Côtes-d'Armor où les connaissances sur le peuplement à l'époque gallo-romaine sont encore très lacunaires.
 


Une occupation assez longue

Le territoire de la commune de Ploufragan recèle plusieurs monuments mégalithiques qui dénotent une occupation dès la Préhistoire. Sur l'emprise de la fouille, les premières traces d'implantation humaine remontent à la période gauloise.
Elles consistent en un enclos fossoyé et plusieurs fosses qui correspondent aux vestiges d'un premier habitat réalisé en matériaux périssables (bois et terre). Au cours du Ier siècle de notre ère, un établissement gallo-romain, délimité par des fossés orientés selon les points cardinaux, fait son apparition. Il s'agit d'une ferme qui évolue au fil des années pour aboutir à la création d'une grande villa, dont certains murs reprendront l'emplacement de fossés antérieurs. La dernière occupation, postérieure à l'époque gallo-romaine, se signale par des fossés parcellaires, dont certains coupent des murs de la villa.

La villa

Une villa est un édifice à vocation résidentielle et agricole.
Celle découverte à Ploufragan, dont une partie seulement est située sur l'emprise de la rocade, s'organise en U autour d'une cour centrale. Elle se déploie sur 65 m de long et dispose d'une entrée à l'est figurée par les vestiges d'un porche. Cette entrée est elle-même précédée par un chemin qui devait se raccorder à une voie.
Le plan de l'édifice se démarque de ceux habituellement rencontrés en Bretagne. La villa de Ploufragan se présente en effet comme un assemblage de pavillons, reliés par des galeries couvertes, qui correspondent à la partie résidentielle. à l'ouest, on observe notamment une grande salle en abside, caractéristique des IIIe et IVe siècles, dans laquelle le propriétaire recevait ses hôtes et clients.
Cette salle d'apparat est précédée d'un vestibule communiquant avec un portique de façade à l'ouest, un ensemble de salles, dont une circulaire, peut correspondre à des thermes jamais achevés.