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Une villa gallo-romaine à Damblain dans les Vosges
Le diagnostic archéologique réalisé avant l'aménagement de l'ancienne base aérienne de Damblain, par le Conseil général des Vosges, a permis de mettre en évidence, sur une superficie de cinq hectares, une occupation gallo-romaine et médiévale. La fouille des vestiges a été organisée en deux campagnes en 2008 et 2009.
Les vestiges mis au jour à Damblain concernent notamment une villa gallo-romaine. L'atout de cette fouille réside dans le choix d'un décapage du site sur de grandes superficies. Cette approche permet d'observer le bâtiment antique dans sa globalité et de comprendre l'organisation de son environnement et l'évolution chronologique de l'occupation des lieux dans un vaste rayon. La première campagne de fouille s'est faite sur une superficie de trois hectares, entre mai et octobre 2008.
La pars urbana de la villa gallo-romaine
Si les ailes orientale et septentrionale ont été partiellement endommagées par les travaux d'aménagement de la base aérienne, l'aile occidentale est remarquablement bien conservée. Terminée par une abside, elle s'ouvre sur la cour centrale par l'intermédiaire d'une galerie de façade. Y ont été trouvés, outre une cave et diverses pièces d'habitation, un ensemble balnéaire.
L'ensemble balnéaire
La première pièce, de plan carré, correspond au vestiaire et à la salle de repos. Les éléments d'un plafond suspendu sur plaques de terre cuite, effondré au sol, y ont été trouvés. Ce plafond était recouvert d'un enduit peint à fond blanc portant un décor géométrique dit « à réseau » de couleurs rouge, jaune et verte. La fouille minutieuse des enduits permettra de reconstituer les motifs de ce décor.
Le vestiaire s'ouvre sur une autre pièce correspondant au bain froid dont le sol est en opus sectile (dallage) de pierres fines noires, blanches, grises et rouges. Le bas des murs est recouvert de plaques et de moulures de calcaire blanc, le haut semble comporter un décor de panneaux d'enduit peint jaune et vert. Cette pièce se prolonge par un bassin rectangulaire formant une excroissance sur la façade extérieure du bâtiment. Mesurant 2,25 m de longueur sur 1,75 m de largeur et 1,50 m de profondeur, ce bassin était destiné aux bains froids ou tièdes. On y descendait par un escalier d'angle.
Dans la salle tiède contiguë il n'y a pas de baignoire, mais le sol est recouvert d'un opus sectile. La partie basse des murs est décorée de dalles calcaires plaquées contre les caniculi.
La dernière salle est l'étuve, pourvue d'un bassin d'eau chaude et d'une baignoire individuelle de 2,10 m de longueur sur 1 m de largeur. Ses contours arrondis en béton de tuileau occultent un revêtement initial de mosaïque. Le sol de la pièce est composé d'un béton de tuileau lissé recouvrant la suspensura de l'hypocauste. Le mur surplombant la baignoire comportait un décor de mosaïque, révélateur d'un certain luxe.
La pars rustica de la villa gallo-romaine
Cette exploitation agricole semble avoir été en activité aux IIe et IIIe siècles de notre ère. Les études de mobilier permettront d'affiner cette datation et de préciser la chronologie du site.
Une voie empierrée, suivie par les archéologues sur près de 300 m, limite la villa au nord. Vers l'ouest, elle passe près d'un petit bâtiment gallo-romain de plan rectangulaire, construit sur fondation de pierre. La présence au sein de cette construction d'un soubassement empierré rectangulaire et d'un dépôt composé de vases en verre et d'ossements animaux évoque une fonction cultuelle ou funéraire du lieu.
Les vestiges médiévaux
En cours d'investigation, le site de Damblain n'a pas encore fini de livrer tous ses secrets...