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Une sépulture collective à Saint-Doulchard (Cher)
À Saint-Doulchard, l'Inrap a mis au jour une sépulture collective du Néolithique récent contenant une quarantaine de défunts, un type de structure jusqu’alors inconnu dans le département.
Pendant quatre mois, de juillet à novembre 2020, les archéologues de l’Inrap et de Bourges Plus ont réalisé en groupement, sur prescription de l’État, une fouille archéologique sur le futur tracé de la rocade de Bourges à Saint-Doulchard (Cher). Ils ont mis au jour une sépulture collective du Néolithique récent (3100 – 2900 avant notre ère), type de structure jusqu’alors inconnu dans le département. Cette vaste surface de 1,5 ha a également livré d’autres vestiges, du Mésolithique jusqu’à l’époque médiévale.
Une chambre sépulcrale aménagée accessible par le plafond
La sépulture se présente sous la forme d’une fosse rectangulaire, longue de 4 mètres pour 1,75 m de large. Une architecture de bois, disparue depuis, était forcément présente pour rendre accessible la sépulture et permettre le dépôt de nouveaux corps. Elle se devine par une délimitation rectiligne visible tout autour des ossements. De même, la disposition variée des corps au sein de la chambre sépulcrale laisse penser à un accès par le dessus de la sépulture.
Vue de la sépulture Néolithique au début de la fouille : la couverture en pierres est effondrée au-dessus de la chambre funéraire.
Laure Pecqueur, Inrap
Des apports successifs de corps au cours du temps
La sépulture a livré de nombreux squelettes fortement imbriqués au sein d’une seule couche d’inhumations. Elle résulte de l’accumulation de corps en raison d’apports successifs tout au long de l’utilisation de la sépulture.
Les observations effectuées sur le terrain permettent de comprendre les modalités et la chronologie de dépôt des corps. Les squelettes ont le plus souvent conservé leur intégrité anatomique, indiquant peu de remaniement. On observe peu de regroupement d’ossements, signe du faible encombrement de la chambre sépulcrale.
Vue des inhumations en cours de fouille.
Laure Pecqueur, Inrap
Vue des défunts dans la sépulture Néolithique.
Laure Pecqueur, Inrap
Vue des défunts dans la sépulture Néolithique.
Laure Pecqueur, Inrap
Une quarantaine de défunts et un mobilier peu abondant
La tombe contenait une quarantaine d’individus. Il est d’ores et déjà possible de dire que la sépulture réunit des hommes, des femmes, des enfants et des adolescents, sans qu’aucun espace ne soit plus particulièrement dévolu à une catégorie d’individus. La mauvaise conservation des ossements limite les observations biologiques sur les squelettes. Les analyses, notamment d’ADN, enrichiront les informations sur cette population.
Le mobilier, peu abondant, est constitué principalement de silex, de fragments de céramiques mal conservés et dispersés et de quelques éléments en os ou bois de cerf (poinçons, gaines d’emmanchement, outils).
Cette sépulture, inédite pour Bourges et sa région, semble reliée au phénomène de l’inhumation collective bien connu dans le Bassin parisien, qui se généralise à partir du milieu du IVe millénaire avant notre ère.
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Centre – Île-de-France)
Recherche archéologique : Inrap
Responsables scientifiques : Laure Pecqueur et Alexis Luberne, Inrap