D'une durée de deux mois, l'intervention, placée sous la maîtrise d'ouvrage de Mistral Habitat, doit s'achever prochainement et aura permis d'étudier, sur une superficie de 4500 m², un site d'habitation daté du second âge du Fer (Ier siècle avant notre ère).
De nouvelles données sur l'urbanisation de Cavaillon
Le chantier actuellement mené s'inscrit dans un contexte archéologique nourri de découvertes anciennes et de fouilles plus récentes qui situent l'origine de l'urbanisation de Cavaillon au moins au second âge du Fer par une tribu gauloise, les Cavares, qui semble entretenir des liens privilégié avec les Grecs de Marseille. L'habitat se développe d'abord sur la colline Saint-Jacques, puis à l'emplacement de la ville actuelle. Mais la fouille en cours confirme aussi une implantation au piémont septentrional de la colline et de son oppidum, en plaine.
Une zone d'habitat gaulois
Les vestiges mis au jour évoquent une occupation péri-urbaine du Ier siècle avant notre ère. Leur disposition, relativement lâche, pourrait caractériser une zone à vocation agricole, parsemée d'aménagements liés à l'habitat ou à l'activité, que les recherches archéologiques permettent de restituer grâce aux indices laissés dans le sol. Les fondations de pierres permettent d'esquisser le plan de plusieurs constructions. Ces habitations comportent un foyer central et l'une d'entre elle est dotée d'une cave semi enterrée. À proximité des maisons, un grand nombre d'aménagements et creusement ont été identifiés : trous de poteaux témoignant de la présence de structures d'édification, silos à grain utilisés pour le stockage des récoltes, puits. L'interprétation d'autres structures est encore incertaine : aires de battage ou espaces voués à l'élevage ? Les indices prélevés sur le terrain devraient permettre de le préciser ultérieurement.
La découverte d'une voie
Une voie de circulation dont l'existence était inconnue jusqu'à présent à également été identifiée sur l'emprise de la fouille. Contemporaine de l'occupation gauloise, elle se dirige au sud vers la colline Saint-Jacques, là où son accès apparait le plus aisé, et vers le nord en direction du territoire de la tribu voisine des Méminiens fixés aux alentours de Carpentras.
Prochaine étape : l'étude du mobilier et l'interprétation
Une fois la phase de recherche sur le terrain achevée, les données recueillies seront étudiées en laboratoire pour préciser l'interprétation du site et en conserver la mémoire. Les vestiges présents dans le sol sont ainsi transposés par le biais de dessins, relevés, photographies et fiches d'enregistrement. L'étude du mobilier archéologique prélevé (céramique, monnaies, faune...) permettra quant à elle de dater précisément les niveaux fouillés ainsi que de mieux caractériser le type d'occupation de cette zone (domestique, agricole, artisanale...). Les plus belles pièces auront enfin vocation à être restituées au public dans les collections muséales de la commune.
L'Inrap
Avec plus de 2 000 collaborateurs et chercheurs, l'Inrap est la plus importante structure de recherche archéologique française et l'une des toutes premières en Europe. Institut national de recherche, il réalise l'essentiel des diagnostics archéologiques et des fouilles en partenariat avec les aménageurs privés et publics : soit près de 2 000 chantiers par an, en France métropolitaine et dans les Dom. Ses missions s'étendent à l'exploitation scientifique des résultats et à la diffusion de la connaissance archéologique au public.
Aménagement : Mistral Habitat
Contrôle scientifique : Service régional de l'archéologie (Drac Paca)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique Robert Gaday, Inrap