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Une « déesse-mère » néolithique auvergnate ?
La fouille d'un site du Néolithique moyen à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), menée par une équipe a mis au jour le fragment d'une statuette féminine en céramique.
Date de publication
29 janvier 2008
Dernière modification
10 mai 2016
Une des caractéristiques de ce site est la présence d'un alignement de foyers remplis de pierres brûlées. A proximité de celui-ci, deux sépultures individuelles et quelques fosses silo ont été découvertes.
Le site de Pont-du-Château
Sur le sol, des tessons de céramique aux formes variées (bouteilles, jarres, coupes carénées, bol, assiettes et disque « plat à pain ») sont caractéristiques de la culture chasséenne (4500-3700 avant notre ère).
Dans une des fosses, utilisée comme dépotoir, une statuette féminine a été rejetée avec d'autres fragments de terre cuite.
Dans une des fosses, utilisée comme dépotoir, une statuette féminine a été rejetée avec d'autres fragments de terre cuite.
En rond et en bosse
Le fragment de figurine mesure 5,8 cm de hauteur et 4,8 cm de largeur. Il s'agit de la partie haute du corps (cou, poitrine, partie supérieure de l'abdomen), l'ensemble étant traité en ronde-bosse. Le cou est percé de deux mortaises destinées à recevoir les tenons d'une tête chevillée. L'intérêt de la découverte tient à la rareté de ces pièces dans les assemblages chasséens, à sa qualité stylistique et à l'abondance des détails anatomiques.
Des figurines en terre cuite assez semblables appartiennent à diverses cultures néolithiques en France : épaules et hanches larges, seins marqués, taille échancrée, tandis que le pubis n'est pas figuré.
Des figurines en terre cuite assez semblables appartiennent à diverses cultures néolithiques en France : épaules et hanches larges, seins marqués, taille échancrée, tandis que le pubis n'est pas figuré.
Une « déesse-mère » ?
Certains archéologues ont vu, dans ces figurines, les signes d'un matriarcat primitif, d'où leur surnom de « déesses-mères » qui ne repose cependant sur aucune preuve archéologique formelle.
La rareté et la réalisation soignée de ces figurines chasséennes, exclusivement féminines, les situent dans la continuité des figurations du Néolithique européen. Elles montrent, dans une société en train de se complexifier, que l'idéologie néolithique traditionnelle, avec ses représentations majoritairement féminines, reste vivace.
La rareté et la réalisation soignée de ces figurines chasséennes, exclusivement féminines, les situent dans la continuité des figurations du Néolithique européen. Elles montrent, dans une société en train de se complexifier, que l'idéologie néolithique traditionnelle, avec ses représentations majoritairement féminines, reste vivace.
Figure féminine du Néolithique moyen. Pont-du-Château (Puy-de-Dôme).
©Jean-Claude Sarrasin, Inrap
Site du Néolithique à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme).
©David Pelletier, Inrap
Aménagement : Société d'Equipement d'Auvergne (SEAU)
Contrôle scientifique : Service régional d'archéologie (Drac Auvergne)
Responsable scientifique : David Pelletier, Inrap
Contact(s) :
Mahaut Tyrrell
chargée de communication médias
Inrap, direction du développement culturel et de la communication
01 40 08 80 24 - mahaut.tyrrell [at] inrap.fr