Lors d'une campagne de sondages programmés, réalisée en 2001, portant sur divers secteurs de l'agglomération antique de Blain (Loire-Atlantique), un diagnostic archéologique fut effectué sur l'emprise d'un projet de construction de 300 m2.

Dernière modification
19 février 2016

L'évaluation avait alors révélé une densité importante de vestiges archéologiques répartis sur l'ensemble du terrain et datés de La Tène finale au Haut-Empire.

Bien qu'elle se soit effectuée sur une faible surface, la fouille a permis d'observer l'évolution d'un secteur de l'agglomération antique de Blain et d'y reconnaître une succession d'occupations situées entre la moitié du IIe s. av. J.-C. et la fin du Ier ou le début du IIe s. ap. J.-C. L'occupation de l'âge du Fer, repérée en périphérie sur la fouille de la place Jollan-de-Clerville, présente ici deux phases distinctes.
La première se caractérise par l'existence de fossés appartenant manifestement à un enclos d'établissement rural.
Au cours de la seconde phase d'occupation de l'âge du Fer, les fossés comblés sont recouverts par une aire de circulation d'orientation E-O. La vision limitée ne permet pas d'affirmer s'il s'agit d'une véritable voirie, comme son aspect linéaire l'évoque, ou d'un espace au sol aménagé. Des vestiges d'habitats à structure de terre et de bois ont été relevés au nord et dans une moindre mesure au sud de cette aire. Ils sont représentés par des trous de poteau et des tranchées de murs en terre et/ou de drains périphériques organisés de manière orthonormée selon l'axe E-O de l'aire de circulation. L'ensemble du mobilier protohistorique recueilli indique une datation de La Tène D1, quelques éléments pouvant faire remonter la première phase à La Tène D1a. L'importante modification apportée lors de la mise en place de l'aire de circulation pourrait traduire soit le passage d'un habitat enclos à un habitat de type ouvert, soit une transformation de l'organisation de l'enclos. Si un hiatus s'observe entre La Tène D1 et l'époque gallo-romaine, une occupation précoce datée du début de notre ère est attestée bien que mal définie.

Vers la fin de la première moitié du Ier s. ap. J.-C., une nouvelle aire de circulation E-O, se superposant à la précédente, est implantée. L'hypothèse d'une voirie, confortée par le mode de construction, les matériaux employés et la présence d'un fossé latéral, demeure assujettie à la faible surface étudiée. Au cours de la seconde moitié du Ier s., un axe perpendiculaire aménagé en direction du sud confirme l'essor du secteur sud-est de l'agglomération antique déjà remarqué au cours de la fouille de la place Jollan-de-Clerville. Un probable atelier de forge, installé sur le bord de l'axe E-O à cette époque, du côté nord, a été reconnu. La grande quantité de scories utilisées en drainage au fond de deux fossés longeant l'aire de circulation atteste en outre une activité métallurgique importante au voisinage du site. Aucun bâtiment n'a pu être mis en évidence, mais il n'est pas exclu, compte tenu de la présence de fosses et de puits contenant du mobilier du Ier s., que certains des trous de poteau situés dans la partie nord du terrain appartiennent à des constructions gallo-romaines. L'abandon de l'embranchement N-S, intervenant sans doute aux alentours de la fin du Ier s. ap. J.-C., paraît souligner l'arrêt du développement et la régression du secteur sud-est de l'agglomération, phénomène également observé place Jollan-de-Clerville. L'aire de circulation E-O semble avoir continué de fonctionner encore quelque temps, mais aucun témoignage mobilier n'atteste une occupation du quartier après le début du IIe s.