Quelques sondages réalisés au début du XXe siècle et des fouilles menées dans les années 1960-70 ont révélé les vestiges de constructions formant une trame urbaine articulée autour d'un réseau de voies empierrées. La fouille conduite par les archéologues de l'Inrap en 2007 se situe dans cette zone densément occupée, non loin du célèbre temple gaulois dégagé par Michel Vidal et son équipe en 1970.
Une forge...
Les éléments les plus anciens, reconnus jusqu'alors uniquement sur une des emprises de fouille, correspondent à une série d'aménagements (fosses, fossés et puits) attribuables à la fin du IIe ou au début du Ier siècle avant notre ère. Une zone d'activité métallurgique semble déjà exister à cette époque. Elle est matérialisée par une dépression remplie de scories de fer et par une grande fosse rectangulaire ayant probablement abrité une forge. L'activité métallurgique se maintient jusqu'au milieu du Ier siècle avant notre ère. En témoignent encore des foyers sur radier de fragments d'amphores et une fosse ovale correspondant à un bas fourneau.
...et un habitat gaulois
Dans un autre secteur de la fouille, des traces d'habitat datables entre la fin du IIe et le milieu du Ier siècle avant notre ère sont apparues dans des tranchées de fondations de murs en terre et bois (sablières basses) et des ancrages de poteaux. L'aménagement intérieur comprenait des sols de terre battue, utilisant la marne locale, et des foyers sur sol d'amphores. Au cours du temps, les sols ont été réaménagés ou rechargés à plusieurs reprises. Des puits et des fosses dépotoirs relèvent de la même occupation. L'habitat pourrait se structurer à partir d'un réseau de voies dont une a été partiellement dégagée. Légèrement encaissée, elle conserve une bande de roulement constituée de petits blocs de marne, de galets et de tessons d'amphores. Cette voie était fréquentée par des charrois, comme en témoigne une série d'ornières latérales.
L'abondant mobilier exhumé appartient à la sphère domestique ; il comprend un assortiment de céramiques de cuisine de tradition locale, mais aussi importée d'Italie ou inspirée de modèles italiens (marmites, plats, mortiers). Parmi la vaisselle de table figurent également des vases de luxe importés tels que des plats et des bols à vernis noir ou des gobelets à parois fines. Enfin, une grande quantité d'amphores, entières ou fragmentées, est la preuve d'une consommation régulière de vin et de l'intensité des échanges avec la péninsule italienne. Le petit mobilier comprend des objets de parure (perles, bracelets), des éléments vestimentaires (fibules, boucles de ceinture) et des outils et instruments divers.
Une domus du Ier siècle avant notre ère
Les vestiges les plus récents ont souffert d'une forte érosion et de travaux de terrassement anciens. Cependant, des murs épierrés permettent de restituer le plan d'un bâtiment d'environ 22 sur 25 m dont l'espace intérieur est divisé en deux grandes zones. Au nord, se développe une double rangée de pièces en enfilade. Au sud, une galerie avec un accès flanqué de piliers donne sur un vaste espace ouvert, pavé d'amphores et de tuiles. Un bassin rectangulaire, dont le sol est constitué de mortier de tuileau, occupe la partie centrale de cette probable cour. Les caractéristiques de ce bâtiment évoquent, au premier abord, une vaste demeure urbaine (domus), construite dans les années 40-30 avant notre ère. Au-delà de l'adoption de principes de construction italiques, le mobilier témoigne d'une accélération de la romanisation avec le maintien des importations massives d'amphores, désormais issues de différentes parties du monde romain (Italie, Grèce, Ibérie), et l'adoption définitive des manières de table à travers un assortiment de vaisselle caractéristique.
Aménagement : Privé
Responsable scientifique : Philippe Gardes, Inrap
Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l'Archéologie, Drac Midi Pyrénées