À Maen Roch, une fouille de l'Inrap a permis de mettre au jour, sur une surface de 3 hectares, les restes de deux occupations : un habitat daté des deux derniers siècles avant J.-C. (époque gauloise ou second âge du Fer) et une petite nécropole rattachable aux deux premiers siècles après J.-C. (époque gallo-romaine). Cette opération fait suite à un diagnostic archéologique réalisé par l’Inrap en 2020.

Dernière modification
21 novembre 2022

Un habitat d’époque gauloise

La première occupation se caractérise par un ensemble d’enclos, délimités par des fossés de 1 à 2 mètres de large, au sein desquels de très nombreux trous de poteau marquent la présence de bâtiments. Des fragments de poterie, découverts dans le comblement des fossés et trous de poteau, permettent de dater les structures archéologiques fouillées. En effet, la forme des céramiques et leur procédé de fabrication varient en fonction des périodes chronologiques concernées. Ici, le mobilier archéologique est rare, mais suffisant pour rattacher l’occupation aux deux derniers siècles avant J.-C. Des outils en pierre, comme des aiguisoirs, des meules, ainsi que des pesons de tisserand en terre cuite ou encore une fusaïole indiquent que des activités domestiques et des activités liées au travail de la ferme ont pris place sur le site.

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Trou de poteau de l’habitat gaulois.

© Anne-Louise Hamon, Inrap

L’ensemble des vestiges gaulois correspond à un petit hameau formé d’au moins quatre enclos, installés sur les rives d’un petit vallon aujourd’hui comblé : trois d’entre eux, plus ou moins imbriqués sont situés sur le secteur sud, alors que le quatrième se situe au nord, dans une zone autrefois humide.

Une petite nécropole gallo-romaine

Sur la zone sud, une nécropole de huit fosses à incinération jouxte l’occupation gauloise. Il s’agit d’un petit cimetière familial, lié à un habitat probablement peu éloigné mais qui n’a pas été localisé. Les tombes ont fait l’objet d’une fouille manuelle : elles se composent toutes d’une fosse de forme oblongue, au fond de laquelle a été déposée une urne contenant les cendres du défunt. Le surplus des produits de combustion du bûcher funéraire a servi ensuite à combler la fosse. Les urnes elles-mêmes ont été prélevées et seront fouillées dans l’un des centres de recherches archéologiques de l’Inrap, par un(e) anthropologue.

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Urne funéraire trouvée dans la nécropole gallo-romaine.

 

© Anne-Louise Hamon, Inrap

La phase terrain, qui se poursuivra jusqu’à fin juin, sera suivie d’une période d’études au cours de laquelle une synthèse des informations récoltées sur le terrain sera élaborée, en collaboration avec divers spécialistes : le céramologue (pour l’étude des objets en céramique), le palynologue (pour la détermination des pollens), ou encore le carpologue (spécialiste de l’étude des graines et autres macro-restes végétaux).

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Visites des écoles sur le chantier de fouilles de Maen Roch, mai 2022.

© Sandrine Lalain, Inrap


 

Aménagement : Communauté de communes Couesnon Marches de Bretagne
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Directeur adjoint scientifique et technique : Michel Baillieu, Inrap
Responsable scientifique : Anne-Louise Hamon, Inrap