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Un ensemble funéraire du Néolithique moyen à Ambérieu-en-Bugey (Ain)
Cette fouille apporte des informations inédites sur les pratiques funéraires du début du Néolithique moyen.
Préalablement à la construction d’un groupe scolaire sur la commune d’Ambérieu-en-Bugey, au lieu-dit Sous la Chaume, l’Inrap a réalisé une fouille archéologique, sur prescription de l’État (Drac Auvergne - Rhône-Alpes), du 6 mars au 14 avril 2017, sur une surface de 1 000 m2. Cette opération a permis de mettre au jour une trentaine de tombes datées vers 4300 avant J.-C. Les tombes de cette époque étaient jusqu’alors mal documentées dans l’Ain, avec quelques découvertes anciennes peu renseignées. La fouille apporte des informations inédites sur les pratiques funéraires du début du Néolithique moyen.
Un changement profond de la société
Au début du Néolithique moyen, les techniques agricoles s’améliorent permettant la mise en culture de terrains jusque-là délaissés, on assiste à la mise en place d’ateliers spécialisés dans la fabrication des outils, le commerce à grande échelle se généralise et des pouvoirs politiques locaux se développent. En effet, c’est à cette époque qu’apparaissent quelques grands monuments funéraires, comme ceux qui ont été découverts sur la commune proche de Saint-Vulbas (monuments de type Passy de PIPA).
Des individus inhumés dans des coffrages de bois
À Ambérieu-en-Bugey, la hiérarchisation ne se traduit pas par la monumentalité des tombes. L’ensemble se caractérise au contraire par un lieu d’inhumation partagé par un très grand nombre d’individus (près d’une soixantaine), et par le fait que les défunts sont pour la plupart inhumés dans des coffrages de bois placés dans des fosses ovales courtes et larges. Ils reposent généralement sur le dos avec les genoux systématiquement fléchis vers la gauche du corps et les mains ramenées le plus souvent en avant du visage. Certaines fosses ne contiennent qu’un squelette, mais celles qui en renferment quatre ou cinq se révèlent nombreuses. Dans l’une d’entre elles, on a compté les restes d’au moins neuf individus (adultes des deux sexes et enfants), certains déposés en même temps, d’autres successivement.
Des tombes de type Chamblandes ?
L’organisation des tombes en grand ensemble ainsi que le dépôt de plusieurs individus avec les genoux fléchis au sein d’un même coffrage de petite taille constituent des caractéristiques qui sont rencontrées autour du lac Léman ; c’est le site de Chamblandes, en Suisse, qui a d’ailleurs donné son nom à ce type de sépultures « tombes de type Chamblandes ». Les tombes d’Ambérieu-en- Bugey se rapprochent de ce groupe, mais possède également ses caractéristiques propres qu’il conviendra de mettre en évidence. Grâce au travail minutieux réalisé sur le terrain, qui a consisté à fouiller, photographier et numéroter chaque pièce osseuse dans les fosses, les archéologues vont tenter de comprendre le fonctionnement de ces tombes. Il s’agira de mettre en évidence quels sont les individus qui furent enterré en même temps, quels sont ceux qui furent déposés successivement, selon quelles modalités les os des individus précédents furent gérés, et d’apporter des précisions sur l’architecture de ces tombes.
Sépulture multiple et collective
© Inrap