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Un chaufour à Donzère (Drôme)
Dans le cadre de la construction d’une maison individuelle, au lieu-dit Opilias à Donzère, l’Inrap a mis au jour un four à chaux antique. Ce chaufour, parfaitement bien conservé, fait partie de la classe des fours à couloir-chauffant dont moins d’une trentaine d’exemplaires est connue en Gaule et en Méditerranée au cours de l’Antiquité. L’occupation du site est, à ce jour, datée entre le Haut-Empire et l’Antiquité tardive.
Date de publication
16 juillet 2024
Dernière modification
17 juillet 2024
Le four à chaux
Le four à chaux est installé à proximité immédiate d’un affleurement rocheux calcaire qui permettait d’extraire les blocs nécessaires à la fabrication de la chaux. Les aires d’approvisionnement de calcaire gréseux, également utilisé dans le processus de fabrication de la chaux, sont locales et situées dans un rayon de 10 km.
De grandes dimensions, ce chaufour se compose d’une chambre de chauffe circulaire de 4 mètres de diamètre, dont les parois rubéfiées portent encore les traces des outils ayant servi à son creusement. Le fond du four a été atteint à une profondeur de 2,70 m.
L’espace central, dédié au foyer, se compose d’une allée en partie maçonnée, surmontée de trois dalles de calcaire constituant la sole. Une partie de la charge à cuire était encore en place sur la banquette périphérique, résidu de la dernière chauffe. Cette charge, constituée de blocs de calcaire agencés en fonction de leur taille était aménagée de façon à former une voûte en encorbellement juste au-dessus du foyer. Les flammes venaient ainsi lécher la charge à une température qui pouvait s’élever à 900/1 000 degrés, et ce, pendant plusieurs jours afin de transformer le calcaire en chaux.
La chaux était ensuite récupérée via la gueule de défournement puis sortie par le couloir de défournement. Ce dernier a été dégagé sur 9,5 m de long. Il comporte un léger pendage et six marches, également creusées, permettaient d’atteindre le niveau supérieur de circulation à l’est (hors emprise), sans doute une voie. L’acheminement de la chaux se faisait ensuite vers les différents chantiers alentour. Plusieurs cuissons successives ont dû être réalisées dans ce chaufour afin de fournir de la chaux en quantité suffisante pour les divers chantiers en cours.
Fosse rectangulaire.
© Inrap
Au nord de l’aire de chauffe, une fosse rectangulaire a été dégagée. Elle est séparée de la chambre de chauffe par une maçonnerie incurvée formant paroi à cet endroit. La fonction de cet espace reste encore à affiner, mais l’hypothèse d’un espace de stockage pour le bois à brûler est à prendre en compte.
Cette opération archéologique a révélé la présence d’un ensemble complet et cohérent. L’étude du mobilier couplée aux analyses engagées permettront d’affiner la chronologie de l’occupation du site et de faire écho aux recherches déjà menées sur le territoire.
Plan d'ensemble du chaufour.
© Inrap
Aménagement : Particulier
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Auvergne-Rhône-Alpes)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Caroline de Frutos, Inrap