À Auch, Gers, l'aménagement du réseau de tout-à-l'égout en ville basse d'Auch a engendré une prescription du service régional d'Archéologie de Midi-Pyrénées afin d'assurer un suivi de travaux.

Dernière modification
10 mai 2016

Les observations et l'enregistrement des données réalisées ont permis de récolter d'importantes informations sur la topographie de la ville antique.


Le forum, un espace public aux limites désormais connues

Les diagnostics archéologiques réalisés par l'Inrap en 2005 et 2009 avaient déjà permis d'identifier le dallage du forum (l'area) ainsi que le système de clôture nord et est. Le suivi de travaux a permis de révéler la bordure ouest et l'angle sud-ouest de l'esplanade. Ainsi, l'aile ouest est matérialisée par une série de boutiques en enfilade et par une galerie à portiques ; elle dispose d'un revêtement d'énormes blocs de calcaire qui semble courir le long du côté sud. Les objets recueillis confirment la datation avancée en 2009 : entre 30 et 40 de notre ère.

La limite sud de l'agglomération antique localisée

Celle-ci est matérialisée par une section de voie Auch (Elimberris)-Saint-Bertrand-de-Comminges (Lugdunum Convenarum) et par des éléments architecturaux issus de la nécropole dite du Garros, mis au jour rue de Montesquiou : de gros blocs de calcaire taillés, un bloc mouluré et surtout une console-acrotère représentant un buste féminin traité en ronde-bosse, encadré de volutes et surmonté d'une feuille d'acanthe incomplète, type de décoration architecturale que l'on ne retrouve pour l'instant qu'à Touget (Gers) et surtout dans la région toulousaine. Ces éléments permettent d'évoquer la présence d'un mausolée, de type tour ou pile. En se fiant aux types de monuments déjà connus, on peut tenter de replacer les différents éléments retrouvés dans les différents registres de l'édifice. Ainsi, les blocs taillés appartiennent probablement au soubassement, le bloc mouluré au registre moyen, qui était peut-être occupé par une niche accueillant la statue du défunt, et la console-acrotère devait être associée à trois autres blocs de ce type et orner un des angles de la faitière.

Des constructions en terre et bois datant de l'époque gauloise

D'importants vestiges d'occupation antérieure ont également été mis au jour. Il s'agit de traces de bâtiments en matériaux périssables (trous de poteau, sablières), associés à des sols de terre battue stratifiés et à des structures domestiques (foyers), remontant à la période augustéenne et immédiatement antérieure (entre 40 avant notre ère et 10-20 de notre ère).

L'occupation gauloise a enfin pu être mieux caractérisée : elle se manifeste par des sols de bâtiments (épandages de galets) et des aménagements liés à la production de céramique (150-50 av. notre ère) du type fosse-dépotoir contenant des éléments de four et des « ratés de cuisson ».