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Sous le quai Branly : la Seine fossile
À l'occasion de la construction du musée du quai Branly, qui ouvrira ses portes en 2005, des fouilles sont menées par une équipe de l'Inrap. Depuis le mois d'août, trois diagnostics et une fouille se succèdent.
Chronique de site
Date de publication
23 octobre 2002
Dernière modification
31 août 2017
Sur près de 1000 m2, le chantier de fouille de la zone A n'a pas révélé une île, comme on le supposait mais, contre toute attente, le fleuve... À plus de 6 mètres sous le niveau de la voirie actuelle, l'équipe dégage actuellement des éléments organiques, surtout du bois, parfaitement conservés dans les sables des chenaux entrecroisés de la Seine fossile.
Une série d'alignements de pieux et de traverses de bois appartenait à un aménagement de berges voire de pontons... Le plus étonnant est un grand clayonnage de bois qui pourrait être un élément de pêcherie. Tous ces éléments de bois ont été scellés par des sables grossiers comme si le cours d'eau les avaient subitement submergés, les détruisant peut être par la même occasion. Leur destruction pourrait remonter au Bas Empire, au IVe siècle exactement, si l'on s'en tient à la toute première datation radiométrique effectuée.
Lorsque le septième arrondissement était à la campagne
Ce chantier sur le terrain du musée du quai Branly est très intéressant pour la masse de données environnementales recueillies. Elles permettront de se faire une idée plus juste du paysage ancien de ce secteur hors de la ville que celle supposée par les données historiques.
Ainsi, certaines lentilles de limon très fin ont piégé quantité de pollens, de graines, de fibres végétales, de carapaces et de coquilles de petits animaux. Les tous premiers résultats des prélèvements xylologiques (analyses des essences végétales) montrent l'emploi du hêtre. Parallèlement, l'étude des cernes de croissance de ces arbres servira prochainement d'élément de référence dans les études dendrochronologiques régionales. Au-delà, toute une série d'études sédimentologiques, géomorphologiques, entomologiques, etc., seront réalisées.
Située peu en aval de la ville antique puis médiévale, cette partie du 7ème arrondissement de Paris recouvre aujourd'hui partiellement l'ancienne Ile-aux-Cygnes, destinée à introduire, puis à accueillir, ces oiseaux d'agrément sur la Seine en 1676. Durant le XIXe siècle, le comblement d'un petit bras du fleuve, l'actuelle rue de l'Université, rattacha définitivement cet îlot à la rive gauche de Paris.
Ainsi, certaines lentilles de limon très fin ont piégé quantité de pollens, de graines, de fibres végétales, de carapaces et de coquilles de petits animaux. Les tous premiers résultats des prélèvements xylologiques (analyses des essences végétales) montrent l'emploi du hêtre. Parallèlement, l'étude des cernes de croissance de ces arbres servira prochainement d'élément de référence dans les études dendrochronologiques régionales. Au-delà, toute une série d'études sédimentologiques, géomorphologiques, entomologiques, etc., seront réalisées.
Située peu en aval de la ville antique puis médiévale, cette partie du 7ème arrondissement de Paris recouvre aujourd'hui partiellement l'ancienne Ile-aux-Cygnes, destinée à introduire, puis à accueillir, ces oiseaux d'agrément sur la Seine en 1676. Durant le XIXe siècle, le comblement d'un petit bras du fleuve, l'actuelle rue de l'Université, rattacha définitivement cet îlot à la rive gauche de Paris.
La fouille d'un fleuve
La fouille d'un ancien lit de fleuve composé de sable grossier " coulant " revêt pour les archéologues un caractère tout à fait expérimental et nécessite la mise en place de techniques de fouille particulières. La construction, achevée en juillet 2002, de la paroi moulée qui assurera l'étanchéité du bâtiment du musée conçu par Jean Nouvel, a permis d'accéder, après pompage de l'eau sous-jacente, à des couches archéologiques jusque là inondées . En milieu sableux et humide renfermant des matériaux organiques fragiles, le démontage immédiat de chaque élément est nécessaire. Pour des questions d'efficacité, les archéologues ont décidé de ne pas faire à la main les relevés et les dessins. Ils prennent systématiquement des clichés numériques de toutes les structures et de tous les vestiges. Puis ces photographies sont redressées par ordinateur, pour repositionner les vestiges en trois dimensions.
Archéologue responsable d'opération : Patrick Pion, maître de conférence à l'Université Paris-X, détaché à l'Inrap
Contrôle scientifique : DRAC Île-de-France, service régional de l'Archéologie
Aménageur : *musée du quai Branly
Contact(s) :
Service de la Communication, Inrap
7, rue de Madrid
75008 Paris
Tél. 01 40 08 80 00
communication [at] inrap.fr