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Rue de la Voix-Maline
A Houppeville, Seine-Maritime, le diagnostic, réalisé en contexte rural, s'est effectué sur une emprise totale de 101 935 m2.
Houppeville est situé sur un plateau, à la périphérie nord de l'agglomération rouennaise. 47 tranchées linéaires ont été réalisées, représentant 10,45 % de la surface à sonder. Les parcelles ne présentaient qu'un faible pendage et une couverture végétale minime dans les deux tiers est de l'emprise ; à l'opposé, à l'ouest, des limons bruns viennent s'ajouter à la terre végétale.
Le diagnostic a permis de mettre au jour un amas de débitage du Paléolithique moyen, une occupation du second âge du Fer (IIe-Ier s. av. J.-C.) ainsi qu'un réseau parcellaire gallo-romain. L'amas est situé sur le rebord d'une dépression d'origine karstique, à environ 1,70 m sous le niveau actuel. Une zone test a été dégagée sur 0,25 m2. L'ensemble est bien conservé.
En effet, l'homogénéité de la matière première, la présence de petites esquilles et la polarisation des artefacts plaident en faveur d'une structure de débitage préservée in situ. Sur un corpus de 197 silex taillés, une cinquantaine de pièces ont été numérotées et prélevées, 35 sont restées en place et 17 ont été récupérées lors de l'ouverture du sondage. La concentration au mètre carré est donc de 197 pièces a minima puisque d'autres artefacts se dessinent sous la première passe. La série comporte essentiellement des esquilles (95, qui font moins de 2 cm de long), le reste comprenant 54 éclats de débitage et débris. Il est intéressant de noter la présence d'un fragment de pointe Levallois.
L'occupation gauloise se présente sous la forme de deux enclos délimités par un système de structures fossoyées. Le premier, observé sur deux segments de fossé (22,50 et 60 m), contient des structures de type habitat (trou de poteau, fosse et foyer). Deux ensembles de bâtiments de dessinent. Ces structures ont livré un mobilier céramique important, peu fragmenté mais brûlé. Le second enclos est conservé sur la quasi-totalité de sa surface, estimée à environ 6 580 m2. Des tessons de facture plus grossière ont été récoltés sur l'ensemble du fossé, sans concentration géographique. Malheureusement, la nature très hydromorphe de l'encaissant n'a pas facilité l'identification d'éventuelles structures. Parallèlement à son fossé est, l'enclos agricole (?) est longé suivant un axe nord-sud par un chemin que délimitent deux fossés. Quelques fossés de type parcellaire, associés à ces enclos, se dessinent vers le nord-ouest et vers l'ouest.
De très rares éléments de datation pourraient permettre de les rattacher à la Protohistoire au sens large. Dans l'angle nord-ouest de l'emprise, un réseau de fossés a révélé du mobilier céramique attribuable à la seconde moitié du Ier s. apr. J.C. D'orientation nord-ouest/sud-est, ces fossés semblent diverger puis obliquer vers l'occupation protohistorique. Le parcellaire gallo-romain pourrait s'appuyer sur un réseau plus ancien, éventuellement encore visible dans le paysage. Enfin, au lieudit « Les Perrays » (vieilles demeures) et sur l'intersection de fossés gallo-romains vient se poser un bâtiment qui se présente sous la forme d'un radier de silex avec des rognons de module plus important sur la partie sud-ouest (assise de fondation ?).
Aucun élément chronologique ne permet de proposer une datation ; néanmoins, ce bâtiment figure sur le cadastre napoléonien de 1812.