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Rue de la Paroisse-Place Jeanne-d'Arc
A Vic-sur-Seille, Moselle, fouille à l'emplacement du musée Georges-de-la-Tour.
Après la démolition du bâtiment existant, la fouille a été menée dans un premier temps sur une surface d'environ 180 m2, puis plus profondément, sur une surface réduite de 70 m2. Sept semaines de fouille à trois personnes ont été nécessaires pour étudier plus de 3 m de stratigraphie urbaine. L'intérêt majeur du site est qu'il est localisé au coeur de la ville médiévale, dans le noyau primitif du haut Moyen Âge installé autour du centre paroissial Saint-Marien (attesté par les archives au IXe s.).
Il se dégage des premiers résultats de l'étude stratigraphique que le site a été occupé par de l'habitat du VIIIe au XIXe s., sans discontinuité majeure ; que les orientations du parcellaire urbain, à l'emplacement de ce site, sont stables au moins du XIIIe s. à nos jours et peut-être déjà même dès le haut Moyen Âge (axe privilégié ouest-est). Des vestiges structurés d'époque gallo-romaine, du Haut et du Bas-Empire, repérés en sondage profond dans les caves (avril 2000, J.-D. Laffite), sont également présents sous les niveaux du haut Moyen Âge, à environ - 3,5 m, - 4 m par rapport au niveau de la rue. La fouille du site a été menée par moitié sur un secteur de cour et d'appentis à partir du rez-de-chaussée et, pour l'autre moitié, sur un secteur de caves, profondes en moyenne de 2,5 m. La stratigraphie conservée sous le premier secteur est constituée de terrains datables du Xe s. au XIXe s. environ ; celle conservée à partir du niveau de fond de cave court du VIIIe s. au Xe s. L'évolution des techniques de construction des bâtiments successifs a pu être étudiée grâce aux relevés : des fondations et des caves du bâti du XVIIe au XIXe s. (latrines, citerne) ; des fondations et des sols d'habitat de deux maisons des XVe et XVIe s. ; des fondations de murs sur solin d'une maison, probablement du XIVe s. ; des plans de maisons à poteaux en bois et murs en torchis des XIIe et XIIIe s. ; des plans de fonds de cabanes à sablières et à murs clayonnés du VIIIe au XIe s.
La fouille a livré des objets domestiques et des matériaux liés à des activités artisanales, associés à des structures d'habitat : broches de tisserand, fusaïole, perles en verre, vaisselle culinaire commune fragmentée, tessons de verre dispersés, monnaies en alliage cuivreux, nombreux rejets de scories, culots et fragments rubéfiés de fourneaux provenant de la métallurgie ou de la forge du fer ; scories, gouttes et coulures de métal cuivreux fondu provenant de la métallurgie du cuivre ou du bronze ; copeaux, chutes de bois, découpes de planches (surtout du sapin, un peu de chêne) provenant du travail de menuiserie et de charpente ; brins d'osier de vannerie, restes végétaux conservés dans des couches de charbon de bois et de tourbe (céréales, noix, noisettes, noyaux de prunes, de cerises, etc.) formant le comblement d'une mare empierrée aux abords aménagés ; ossements de faune issus de boucherie. Une collaboration avec le conservateur du musée est envisagée pour une exploitation muséographique des objets et des résultats de la fouille.