Située au pied du village médiéval, au nord de Montélimar, en bordure de la vallée du Rhône, cette nécropole pourrait être en relation avec une voie et des constructions antiques précédemment identifiées au nord-est du site.
Une nécropole du Bas Empire
128 sépultures sont organisées en rangées est-ouest sur un replat de versant. Dans les tombes, majoritairement orientées nord-sud, les corps sont allongés sur le dos, la tête souvent au nord. L'espace régulier entre chaque fosse, l'absence de recoupement et de réutilisation des tombes suggèrent qu'aucune contrainte environnementale ne limitait l'extension spatiale de la nécropole. Même si les sols de circulation contemporains ne sont pas conservés, on pense que les sépultures étaient signalées en surface. Les premières datations fournies par le mobilier et la typologie des sépultures permettent de rattacher cet ensemble au Bas Empire (IVe-Ve siècles de notre ère).
Cercueils, coffrages de tuiles et inhumation en amphore
La plupart des sépultures sont constituées de coffrages en matériaux périssables. Une seule inhumation en amphore a été observée. Ces dernières étaient généralement réservées aux très jeunes enfants. Dans les sépultures utilisant des matériaux périssables, le corps est déposé dans un coffrage de planches clouées ou dans un contenant évoquant un tronc d'arbre évidé. Les cercueils, en planches clouées, sont présents uniquement dans la partie sud de la nécropole.
Dans 10 % des cas environ, les sépultures sont en bâtières : les coffrages sont réalisés avec des tuiles de second choix, de sections rectangulaire ou triangulaire, de même type que celles utilisées pour les toitures.
Le choix du matériau de construction des coffrages relève sans doute d'une mode ou simplement de la disponibilité des matériaux, mais ne semble pas avoir de rapport avec l'âge, le sexe ou l'appartenance sociale du défunt.
Les pratiques funéraires
Les pratiques funéraires sont bien définies et scrupuleusement respectées. Le dépôt de vases en céramique, sans doute lié à un banquet funéraire, est observé dans les trois quarts des sépultures, souvent au pied du défunt. Certains sont inhumés avec une demi-monnaie dans la bouche ou sur la tête. Quelques-uns sont enterrés habillés, comme en témoignent les quelques objets de parures retrouvés (boucles de ceinture, bracelets, perles de verre...), ainsi que de nombreuses chaussures, dont seuls les clous des semelles sont conservés.
L'homogénéité des pratiques funéraires révélée par la présence presque constante d'objets déposés dans les tombes, comme de la vaisselle, est une des caractéristiques de ce site. Rien ne permet de distinguer le rang social du défunt. La population inhumée, sans doute rurale, pourrait correspondre aux habitants d'une villa ou d'une agglomération proche.
Aménagement : Drôme Ardèche Terrain
Coordinateur scientifique : Christine Ronco, Inrap
Contrôle scientifique : Service régional de l'archéologie (DRAC Rhône-Alpes)