Un petit établissement agricole de la fin de la période gauloise et du début de l'Antiquitéà Cesson, Seine-et-Marne

Dernière modification
19 février 2016


Cette opération, réalisée dans le cadre des investigations menées sur le secteur de la ville nouvelle de Sénart, a permis d'étudier, bien que très partiellement (seulement 4 736 m² sur 1,3 ha estimé), un petit site d'habitat rural de l'époque de La Tène finale-Augustéen ancien. 

Lors d'un diagnostic archéologique de 135 ha, entrepris durant l'hiver 2004 par Jacques Legriel (Inrap), de nombreux indices archéologiques regroupant toutes les périodes chronologiques, à l'exception notable du Moyen Âge, ont été découverts. L'opération de la Plaine du Moulin à Vent se situe au nord de la commune de Cesson (Seine-et-Marne), au sud de la ville nouvelle de Sénart et en limites communales avec les communes de Savigny-le-Temple à l'ouest et Vert-Saint-Denis à l'est.

La présente opération a permis la mise au jour d'un ensemble de 28 structures archéologiques correspondant à des fossés, fosses, silos et trous de poteau. La faible quantité du mobilier céramique est proportionnelle au faible nombre de faits découverts. Seuls 11 d'entre eux ont révélé des fragments de céramique. La majorité des structures est datée de la période protohistorique. Les premiers indices d'occupation apparaissent dès le Hallstatt final-La Tène ancienne avec une fosse. Au cours de La Tène moyenne-début de La Tène finale, un petit réseau de fossés se met en place, suivant une orientation est-ouest. À partir de la seconde moitié du IIe-Ier siècle avant J.-C. (La Tène finale-Augustéen ancien), un nouveau réseau de fossés, orienté nord-sud/est-ouest, apparaît. Il dessine un éventuel enclos quadrangulaire, auquel est associée une structure de stockage de type silo (SI 1003). Six autres silos ont été mis au jour, mais leur pauvreté en mobilier céramique ne permet pas de leur donner une datation précise dans la Protohistoire. Lors du diagnostic, un silo (SI 10007, TR 100) situé au sud de la zone fouillée a livré du mobilier attribuable au Gallo-Romain précoce. Il semblerait donc envisageable de considérer que les structures de stockage, issues de la fouille, se rattachent à la période d'occupation de la transition La Tène finale/Gallo-Romain précoce.

L'étude carpologique du site, limitée par la datation des échantillons à la période protohistorique au sens large, a cependant révélé la présence d'une grande variété de plantes cultivées. Plusieurs taxons de céréales et de légumineuses ont été identifiés. Les céréales sont l'orge vêtue, l'amidonnier, le blé tendre ou dur et le millet ; les légumineuses sont représentées par le pois, la lentille, l'ers et la fève ou la féverole. Les différents taxons se répartissent dans les différents échantillons, mais la diversité des plantes cultivées est attestée dans les assemblages du silo 1032 qui contiennent les quatre taxons de céréales mentionnés ci-dessus et trois espèces de légumineuses. Complétés par des fragments de chair de fruit et de pain ou de galette, ces assemblages carpologiques pourraient être assimilés à des rejets domestiques de type cuisine. La découverte de fragments de glands décortiqués et carbonisés dans ce type de contexte laisse penser que les glands ont fait partie du régime alimentaire des habitants de l'établissement. La description des échantillons carpologiques du silo 1032 est comparable à celle des assemblages datés de La Tène ancienne dans la moitié nord de la France. Les données issues des autres silos sont plus difficiles à analyser seules, sans datation précise qui permettrait de grouper les taxons par période chronologique.