A Cesson, Seine-et-Marne, le site gallo-romain occupe une surface de 1,10 ha et le site protohistorique une surface de 0,25 ha.

Dernière modification
19 février 2016

Les deux secteurs ne sont pas contigus. L'ensemble a été décapé jusqu'à l'apparition des structures archéologiques à l'aide de moyens mécaniques : une pelle mécanique de 20 t et un trax pendant 20 jours. S'en est suivie l'exploration manuelle des structures archéologiques, puis, en fin de chantier, la fouille presque totale des structures les plus intéressantes.


Plaine du Moulin à Vent, zone nord, secteur gallo-romain : du Bronze final à l'Antiquité...

Le secteur du Bronze final comprend une occupation non déterminée des phases IIa-IIbcaractérisées par la présence de silos et de quelques trous de poteau. Une seconde occupation datée du Hallstatt moyen (période de l'âge du Fer comprise en - 650 et - 550) est plus révélatrice. Il s'agit d'une partie d'un habitat agropastoral constituée de grandes fosses polylobées, probablement des ensembles de silos, entourées de trous de poteau qui formaient à l'origine une palissade. Ce type d'organisation est interprété comme du stockage et de la protection de céréales, soit provenant de plusieurs exploitations et centralisée en un point, soit d'une seule exploitation (cf. Plaine du Moulin à Vent, zone nord, secteur protohistorique).
 
La fouille du secteur gallo-romain a permis de mettre au jour une partie des éléments fonctionnels d'une exploitation agricole de cette époque, l'ensemble de l'établissement devant occuper une surface correspondant au double environ de la surface décapée, soit 2,20 ha. Cette estimation est faite en raison de la découverte, sur presque toute leur longueur, des fossés d'enclos nord-est et sud-est de l'établissement. Le fossé nord-est est percé en son milieu par une entrée aménagée (système de porche).
 
À l'intérieur de cet enclos se tiennent trois bâtiments construits sur fondations de pierres calcaires. Leur élévation n'est pas connue (blocs de pierres ou matériaux plus légers, comme du torchis), mais pour l'un d'entre eux, une file de poteaux axiaux devait soutenir une toiture en bâtière. Il semble que ces constructions aient eu une fonction utilitaire (grange, étable...).
 
Dans cet enclos se trouve également, au sud, une zone dévouée à la gestion de l'eau. Une mare y est aménagée, son fond étant recouvert de petites pierres et de fragments de tuiles, probablement pour abreuver les troupeaux. Un puits y a également été creusé, profond de 4,70 m et bien parementé, pour l'alimentation en eau des habitants.
 
Deux structures de combustions contemporaines à cette occupation ont été découvertes, un four à chaux et un petit four domestique rectangulaire.
 
Dans une seconde phase, l'enclos est un peu agrandi et un nouveau fossé est creusé pour remplacer le premier. Un quatrième bâtiment, entièrement récupéré jusqu'aux fondations, est construit. Cette exploitation a fonctionné pendant toute la période gallo-romaine, ainsi qu'en témoigne la majorité du mobilier, en particulier la céramique, récolté lors de la fouille. La seconde moitié de l'établissement reste enfouie, notamment la partie résidentielle ; elle pourrait se trouver sous le Bois des Saints Pères, qui constitue pour l'instant une réserve archéologique.
 
Le site est abandonné au cours de l'Antiquité et n'est plus occupé depuis, sauf ponctuellement au Moyen Âge. En bordure d'emprise et en dehors de ce qui était l'enclos gallo-romain, a en effet été mis au jour un grand four à chaux (8 x 6,50 x 2 m) daté par archéomagnétisme[1] autour de l'An Mil.
 
[1] L'archéomagnétisme est une technique de datation qui consiste à mesurer la concordance entre les variations de position du nord magnétique au cours du temps et l'orientation des particules de fer figées dans les terres cuites au moment de leur cuisson.