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Place du Cheval Rouge
À Orléans, Loiret, Le site de la place du Cheval Rouge, dans la partie occidentale de la ville, ouvre une fenêtre sur l'antique quartier d'Avenum, implanté à l'extérieur du castrum.
La fouille, d'une surface de 2 000 m2, complète les données recueillies en 2009-2010 au cours de l'exploration de la place de Gaulle, située à moins de 100 m. Elle a mis en évidence l'évolution du quartier du début de l'époque romaine jusqu'à nos jours.
Une place fréquentée
Les premiers aménagements mis au jour sur le site remontent vers 50 avant notre ère, au moment de la conquête de la Gaule par les Romains. Ce secteur humide (à l'est, se trouve la rivière de la Roche Flambart) subit d'importants terrassements visant à aplanir et à assainir la zone. Puis, l'espace est recouvert d'un sol de cailloutis de silex et aménagé en place. Ces travaux de grande ampleur marquent le passage de l'oppidum gaulois à l'agglomération gallo-romaine.
Un habitat pourrait s'être développé au sud du site, le long d'une voie dans le prolongement de la rue de Bourgogne, celle-ci correspondant au decumanus antique (la principale voie est-ouest).
Un temple ?
Un grand changement intervient vers la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle de notre ère, avec la construction d'une clôture de 32 m de côté au milieu de laquelle apparaît une petite construction. Peut-être s'agit-il d'un péribole (mur entourant un espace sacré) enserrant un temple ? La disposition rappelle, en effet, les sanctuaires périurbains implantés immédiatement en sortie de ville.
La clôture est totalement démantelée au IVe siècle, vraisemblablement pour en récupérer les matériaux, remployés dans la construction du castrum.
Un espace funéraire
Entre le IVe et le VIIIe siècle, le site, à l'extérieur du rempart antique, semble dévolu à l'agriculture. Dans la deuxième moitié du VIIIe siècle, il accueille des inhumations dans l'angle nord-est, peut-être autour d'une petite chapelle installée rue du Tabour. La découverte ancienne de sarcophages rue Muzène, au sud du site, laisse à penser qu'il existe peut-être une seconde chapelle.
Un habitat aristocratique est implanté dès le début du IXe siècle le long de la rue Saint-Paul. Mais il est finalement remplacé par les sépultures, dont le nombre va augmentant.
La densification de l'espace pourrait s'expliquer par la protection dont bénéficie le bourg d'Avenum derrière un fossé, dont la trace, pour le XIe siècle, a été retrouvée place de Gaulle.
Un lieu de culte
Dans le courant du Xe siècle, l'habitat disparaît au profit d'une première église, peut-être déjà dédiée à saint Paul. L'édifice, attesté par une seule maçonnerie, concentre à ses abords des sépultures.
Sur la moitié nord du site, après une importante phase de terrassement, des puits sont creusés pour extraire du calcaire du sous-sol.
Premières maisons
À la fin du XIIe-début du XIIIe siècle, l'église est reconstruite. C'est probablement à cette époque que la rue du Cheval Rouge se met en place et que les premières maisons s'installent (maison de l'Âne qui Veille et maison du Doreur).
L'église connaît des aménagements au XIVe siècle (agrandissement du chevet) et au milieu du XVe siècle (reconstruction de la nef). La dernière reconstruction date de la fin du XVe-début du XVIe siècle.
Un quartier relativement figé
Dans le courant du XVIIe siècle, l'ensemble de l'espace disponible pour les constructions est occupé. Quelques légères modifications sont enregistrées, notamment le recul des façades effectué à la faveur de l'élargissement des rues au XIXe siècle, entraînant le rejet des accès aux caves à l'arrière des parcelles.
Bombardement et parking
Les bombardements de 1940 détruisent le quartier. Il est un temps envisagé de transformer l'église Saint-Paul en mémorial, mais c'est finalement le projet d'un parking de surface qui est retenu, celui-ci cédant sa place, en 2013, à un parking souterrain.