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Nouvel Hôpital
A Pont-de-Metz et Salouël (Somme), le diagnostic a eu lieu sur une superficie totale de 11 700 m2, sondée en 28 tranchées représentant 7,8 % de la surface du projet.
Un enclos funéraire de l'âge du Bronze ainsi qu'une nécropole et un établissement indigène de La Tène moyenne ont été découverts. L'enclos funéraire est isolé, en rebord de plateau calcaire, dominant la vallée de la Selle. Cet aménagement présente une morphologie classique : enclos simple d'un diamètre moyen (16 m), aucune interruption n'y a été observée.
Le fossé présente une largeur supérieure régulière oscillant de 0,82 m à 1,16 m, sous le niveau du décapage. À sa base, elle n'est plus que de 0,40 m au maximum. Sa profondeur varie entre 0,82 m et 0,98 m et tend à décroître à l'endroit où la largeur du fossé diminue. Cette variation est particulièrement nette au nord où, sur une portion de 4 m de long, elle ne dépasse guère 0,82 m et pourrait peut-être indiquer l'emplacement d'un dispositif de franchissement dont les autres traces auraient disparu. Le processus de comblement observé sur cette portion de fossé pourrait être un argument en faveur de cette hypothèse. Les profils relevés, de forme trapézoïdale, présentent des similitudes : les bords s'évasent fortement dans la moitié supérieure où les parois sont légèrement convexes. Le remplissage est composé de deux ensembles sédimentaires présents dans tout l'ensemble fouillé. La moitié supérieure est colmatée par un limon brun clair mêlé de petits blocs de craie. Cette formation correspond à la partie évasée des parois. Dans la moitié inférieure, le remplissage est majoritairement composé de blocs de craie. Un seul tesson est issu du comblement du fossé de cet enclos. Il s'agit d'un petit fragment de panse comportant un cordon peu proéminent qui permet de proposer une datation dans la fourchette Bronze ancien/moyen. Les artefacts de faune, retrouvés lors du curage du fossé, sont au nombre de cinq. Il s'agit d'os longs provenant probablement d'un bovidé. Aucune structure n'a été découverte ni à l'intérieur ni à l'extérieur de l'enclos. Seuls des perturbations naturelles, de type chablis, et des pièges de remblais supérieurs (légères ondulations du dôme de craie) ont été notés. L'absence de sépulture, dans et aux abords de l'enclos, doit peut-être être imputée aux conditions de conservation mais aussi aux conditions de l'ensevelissement (dans le tertre central). Bien qu'aucune des coupes ne permette de justifier cette dernière hypothèse, il convient de ne pas rejeter cette supposition. Une accumulation des terres en bordure externe du fossé peut être avancée par l'étude stratigraphique du comblement du fossé. Les dimensions de l'enclos (16 m) et la rareté du mobilier ne plaident pas en faveur de l'hypothèse d'une fonction domestique. En ce qui concerne les enclos circulaires, il convient de rappeler que, malgré leur connaissance par les photographies aériennes, très peu sont fouillés et datés. Leur fonction semble également sujette à de nombreuses interrogations que seule une fouille exhaustive permettra de cerner et de définir. L'absence de structure funéraire à l'intérieur de l'enclos a permis de curer le fossé durant la phase des sondages et de récolter un tesson suffisamment caractéristique pour donner un indice chronologique. Un troisième enclos de cette nature est donc daté pour le département de la Somme. La nécropole est composée de deux enclos quadrangulaires et d'une multitude de fosses. La concentration principale s'organise autour des deux enclos sur une bande d'au moins 50 m de long. Aucune orientation préférentielle ne ressort. Nous pouvons uniquement observer que les deux enclos quadrangulaires sont creusés selon un axe N-S. Les grandes fosses sont de forme quadrangulaire, d'une dimension moyenne d'1,90 m de côté, dont une est associée à des trous de poteau (superstructure ?). Les plus petites sont soit ovoïdes soit quadrangulaires. La présence de fosses aux formes oblongues atteste peut-être l'existence de sépultures à inhumation. Les fossés d'enclos ne comportent pas de structures en creux, comme le cas a déjà été observé à Tartigny. De même l'existence de structures d'apparence funéraire pose la question des cénotaphes, comme à Thieuilloy-l'Abbaye. Plusieurs modes d'ensevelissement sont donc possibles et, parmi les tombes à incinération, des écarts de richesse apparaissent qui posent de nombreuses interrogations quant à la nature de cet ensemble, ainsi que sur la société qui l'a mis en place. L'enclos quadrangulaire définit un établissement indigène. En son sein, différents bâtiments qui se recoupent, mais dont la fonction nous échappe, apparaissent. Les quelques tessons ramassés ne permettent pas de déterminer une chronologie fine. La période de La Tène moyenne peut être avancée grâce à la présence d'un tesson, sans pouvoir toutefois déterminer s'il est résiduel. La relation entre la nécropole et l'habitat, peut être contemporains, devra être envisagée, malgré la distance de 5 000 m qui les sépare.