La localité de Pagny-sur-Moselle est située à 15 km au nord de la ville de Pont-à-Mousson, sur la frange occidentale de la plaine alluviale de la Moselle.

Dernière modification
10 mai 2016

L'intérêt de l'opération est important du fait de sa situation à 250 m à vol d'oiseau des paléochenaux préhistoriques et protohistoriques fouillés ou sondés entre les années 1985 et 1999. Les données de la carte archéologique du SRA de Lorraine mentionnent l'existence d'une quarantaine de sites ou d'indices de sites sur le finage de la commune.

Le diagnostic engagé au début du mois d'octobre 2002 a porté sur une surface d'environ 25 000 m2 et a révélé deux secteurs archéologiques de sensibilité et de chronologie différentes. Le secteur II a fait l'objet ensuite d'une fouille d'évaluation entre les mois de février et mars 2003.

Le secteur I est caractérisé par la présence d'un paléovallon orienté est-ouest dont le tracé a été repéré sur une distance d'environ 50 m. Le comblement de nature limono-sableuse contient des fragments résiduels de faune et de céramique. Ces éléments, exhumés entre -1,20 m et -2,10 m, n'ont livré aucune forme typologique datable. Le mobilier recueilli est essentiellement constitué de tessons atypiques de facture protohistorique. Au-delà de la cote -2,10 m, les strates de gravier et de sable roux oxydé de la terrasse alluviale marquent la base du talweg. L'absence de vestiges structurés dans les sondages périphériques nous invite à considérer ces faits comme des indices de sites. La probabilité d'une localisation des gisements en amont du talweg est envisagée.

Le secteur II correspond à une implantation rurale gallo-romaine caractérisée par la présence de constructions maçonnées et de bâtiments sur poteaux. Sur le plan spatial, le gisement a été circonscrit dans sa totalité, sauf à l'est, où la construction du canal à grand gabarit a entaillé le site. Les vestiges correspondent aux substructions en pierres calcaires de deux bâtiments rectangulaires alignés. La surface interne de l'un de ces édifices mesure 173 m2. Le plan partiel d'une troisième construction maçonnée a révélé la présence d'un alandier. Ce dernier est associé à un sol compact constitué de tuiles concassées et de mortier au tuileau. L'ensemble pourrait s'apparenter à une structure de type séchoir. Enfin, une infrastructure à quatre poteaux ou plus, dont les diamètres sont compris entre 0,50 m et 0,60 m, est située en périphérie des bâtiments précédents. Les problèmes rencontrés sont d'ordre chronologique. Aucun mobilier céramique n'a été mis au jour lors de cette campagne de sondages. Ce complexe serait en relation avec un lieu d'habitation et/ou de bâtiments dévolus à des activités agricoles et d'élevage.

L'évaluation d'une partie du secteur II a été programmée dans la continuité du diagnostic en raison de l'urgence des travaux. À l'est des structures repérées au diagnostic, le décapage d'environ 1 000 m2 a livré pour les vestiges les plus remarquables un four dont la fonction est pour l'instant indéterminée. La structure de combustion est abritée par un bâtiment de 55 m2 entièrement fondé sur poteaux. Dans l'extrémité sud-est du foyer, un élément en remploi est à signaler. Il s'agit d'une stèle funéraire représentant un personnage féminin habillé d'un vêtement plissé. L'inscription épigraphique visible sur le fronton n'a pour l'instant fait l'objet d'aucune traduction. L'étude stylistique de ce bas-relief est en cours d'achèvement ainsi que la réalisation de la synthèse des données de terrain.