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Les Vallées
A Haspres, Nord, suite au dépôt d’une demande de permis de lotir sur les parcelles localisées entre les rues Arthur-Brunet et la Selle, le service régional de l’Archéologie a prescrit la réalisation d’un diagnostic (août 2005).
Celui-ci s’étant révélé positif, il a été décidé de procéder à une fouille préventive. La parcelle occupe une surface de 43 138 m². La partie nord-ouest s’est révélée la plus riche en vestiges archéologiques. Elle a été décapée sur une surface de 7 000 m².
Deux séries d’occupation, l’une du Hallstatt moyen (phase moyenne du premier âge du Fer – VIIIe-VIIe siècles avant J.-C.) et l’autre de l’époque mérovingienne (VIIe-VIIIe siècles après J.-C.) ont été mise au jour, ainsi que des tronçons de fossés de parcellaire.
Pour le Hallstatt moyen, la fouille concerne deux bâtiments superposés, sur poteaux, de 22 x 8 m environ et un plus petit (10 x 5 m), peut-être un grenier. Des fosses ont également été fouillées à proximité des bâtiments et l’étude tentera de préciser leur fonction. De par sa nature, le substrat – de l’argile à silex – a permis une très bonne conservation des structures qui n’ont pas été écrêtées par les labours. Les trous de poteau ont ainsi livré du mobilier céramique et de nombreuses boulettes de terre crue portant des empreintes rectilignes et arrondies. Ces boulettes, très nombreuses dans les trous de poteau et les fosses, sont interprétées comme les restes de la terre crue posée sur du clayonnage constituant vraisemblablement l’armature des murs des bâtiments.
À la période mérovingienne, l’occupation s’est déplacée en contrebas vers la rivière, où l’équipe a mis au jour une vingtaine de fonds de cabane répartis densément sur toute la partie basse de l’emprise. Ces structures, de petite taille (3 x 2 m en moyenne) et creusées dans le sol, sont à ce jour interprétées comme des unités artisanales. L’aménagement intérieur change d’un fond de cabane à l’autre. En effet, le nombre et la disposition des trous de poteau sont variables et l’on note parfois la présence d’un surcreusement dans certaines parties de la structure. En règle générale, ce type de structure livre assez peu de mobilier et c’est le cas à Haspres : il s’agit principalement de restes de faune, de tuiles et de céramique en faible quantité.
La phase d’étude du mobilier et des structures archéologiques permettra de préciser les dates et les modalités d’occupation de ce site.