La construction de l'autoroute A19, reliant Artenay à Courtenay dans le Loiret, a donné lieu à la plus importante opération d'archéologie préventive en 2006. Plus de 200 archéologues se sont succédé sur les 1 380 hectares des 101 km du tracé. 

Dernière modification
28 avril 2016

À l'issue des diagnostics, 30 fouilles ont été prescrites ; elles ont donné l'occasion d'étudier 3 sites néolithiques (amas de débitage et de façonnage d'outils en silex), 2 sites de l'âge du Bronze (nécropoles à tumulus), 12 sites de l'âge du Fer (fermes ou habitats privilégiés, nécropoles, aires d'ensilage céréalier), 5 sites gallo-romains (fermes, nécropoles et une agglomération secondaire installée le long de la voie romaine Orléans-Sens) et 8 sites médiévaux (fermes et nécropoles). Les observations archéologiques ont fourni de nombreuses informations sur les peuplements gaulois des territoires sénons et carnutes et ouvrent une nouvelle fenêtre sur l'histoire rurale du Loiret. 

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L'autoroute A19 : historique des opérations

L'autoroute A19 réalise la jonction entre l'autoroute A10 et l'autoroute A6. Le tracé, de 101 km, se situe à la hauteur des villes d'Artenay et de Courtenay. Il traverse 45 communes dont 43 dans le Loiret (région Centre) et 2 dans l'Yonne (région Bourgogne). La conception et la réalisation de l'autoroute ont été confiées à la société Arcour, filiale de Vinci Concessions.
La superficie du projet était de 1 200 hectares lorsque les premières opérations archéologiques ont commencé sur le terrain en juillet 2005 mais les enquêtes publiques, les réunions de concertation et les nécessités de chantier ont conduit à modifier la géométrie des emprises en augmentant leur surface à près de 1 400 hectares.
Le tracé est découpé en 25 tranches archéologiques qui ont été définies par le Service régional de l'archéologie et l'Inrap. Pour prendre en compte les travaux les plus urgents sur les ouvrages d'art (rétablissements de routes, franchissements de cours d'eau, etc.), annoncés par l'aménageur, 10 tranches ont été qualifiées de prioritaires.

La campagne de diagnostics

L'étude documentaire préalable (1996) laissait présumer un potentiel archéologique important de plus d'une centaine de sites.
Le dernier diagnostic s'est achevé sur le terrain au mois d'août 2007 : il concernait des emprises complémentaires pour une usine d'enrobés et une gendarmerie. Les diagnostics ont permis de caractériser 120 zones de vestiges.
30% des sites découverts ont été visés par une prescription de fouille, 70 % des sites n'ont pas connu de suite, soit parce que les données recueillies au stade du diagnostic étant considérées comme suffisantes, soit parce qu'il a fallu faire des choix pour limiter le nombre de fouilles et accepter que tout ne peut être fouillé.

Les fouilles

Les premières opérations de fouille ont commencé le 10 avril 2006.
L'ensemble des sites prescrits se trouve dans les 65 premiers kilomètres du tracé : de l'autoroute A10 à la forêt de Montargis.
Au total, l'ensemble des fouilles aura représenté une surface de 52 hectares, soit 3,75% du tracé (1 400 hectares).

Les moyens humains

Ce sont plus de 200 personnes qui ont travaillé sur les différentes opérations de fouilles, post-fouilles, post-diagnostics et la coordination.
Les diagnostics et les fouilles représentent au total 60 opérations, et donc autant d'équipes d'archéologues constituées pour accomplir leur mission de « sauvegarde par l'étude » du patrimoine archéologique, pendant plus de deux ans et à un rythme soutenu.
Une cellule de coordination scientifique, technique et administrative a permis d'assurer la préparation, l'organisation et le suivi de toutes ces opérations, en relation étroite avec la Direction de l'interrégion Centre-Île-de-France de l'Inrap. L'équipe de coordination, pilotée par Thibaud Guiot (coordinateur scientifique et technique), était constituée d'une coordinatrice administrative, deux topographes, quatre infographes, un logisticien, un correspondant sécurité-prévention, une chargée de documentation et une gestionnaire du mobilier archéologique.

Plus de 32 000 jours de travail

Les diagnostics ont exigé plus de 7 000 jours de travail entre juillet 2005 et août 2007.
Les fouilles et les études des sites nécessiteront près de 25000 jours de travail, les dernières phases d'études devant s'achever fin 2008.

Budget

Les diagnostics ont été financés par la redevance d'archéologie préventive, proportionnelle aux surfaces aménagées et due par l'aménageur du projet.
Le coût des fouilles, réalisées par l'Inrap sous la maîtrise d'ouvrage d'Arcour, est d'environ 14 millions d'euros.

Calendrier

La procédure archéologique a été lancée le 11 avril 2005. Sur le terrain, les diagnostics ont démarré en juillet 2005 et se sont achevés en août 2006.
La dernière opération de fouille s'est terminée sur le terrain le 14 octobre 2007. Chacune des fouilles fait l'objet d'une étude et d'un rapport final d'opération : les dernières études devraient s'achever fin 2008, la remise des derniers rapports est prévue pour début 2009.
La mise en service de l'ensemble de la section autoroutière est annoncée pour le mois de juin 2009.
Une exposition retraçant les résultats des découvertes récentes dans le nord du Loiret et en particulier sur le projet A19, est en cours de préparation pour être ouverte en septembre 2009. Elle est conçue et réalisée par l'État (Préfecture de la région Centre, Drac, SRA), le Conseil général du Loiret, Arcour, la Fédération archéologique du Loiret et l'Inrap.

Quelques sites archéologiques...

Consultez les notices de quelques uns des sites archéologiques fouillés :
>[page|650|L'habitat aristocratique gaulois de Chevilly] 
>[page|618|Les sépultures en silos de Neuville-aux-Bois ]
>[page|762|La nécropole tumulaire de Courcelles]
>[page|854|La résidence aristocratique de Batilly-en-Gâtinais]

En savoir plus...

Visitez le site de la société Arcour, filiale du groupe Vinci, qui propose une visite interactive du tracé :
http://www.arcour-a19.com/