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Les fermes gauloises de Kervouyec, à Quimper
Deux sites gaulois remarquablement bien conservés ont été mis au jour au nord de Quimper, avant l'aménagement d'une zone commerciale. La fouille, réalisée sur deux zones d'une superficie totale de 3,5 hectares, pendant 6 mois, permet d'envisager l'existence de deux exploitations agricoles.
Sur la zone située à l'est de la future zac, les archéologues ont mis en évidence des traces d'occupation humaine denses et très bien conservées, datées pour les plus anciennes d'environ 200 ans avant notre ère (second âge du Fer). Ils ont notamment dégagé, dans deux petites cuvettes, les restes de murs parementés.
Un site gaulois original
Ces vestiges sont inhabituels pour l'époque, les traces d'habitat se limitant en général à l'empreinte de trous de poteau marquant l'ossature des bâtiments. Ces murs, associés à des traces de poteau, délimitent deux espaces dans chacun desquels étaient vraisemblablement situés un bâtiment d'habitation et une cour empierrée. Le caractère domestique de ces bâtiments est attesté par le mobilier : céramique de cuisson et de service, amphore et meules rotatives. Des séries de petits enclos limités par des fossés ont été identifiées, contrastants avec les grands enclos habituellement rencontrés pour cette période.Original par ses techniques de construction et son organisation, ce site gaulois, riche en vestiges, est complexe. Sa situation dans une cuvette a favorisé, grâce à la succession des niveaux de remblai superposés, l'identification des phases d'aménagements, de remaniements et de destructions. Chaque séquence d'occupation a pu être documentée chronologiquement grâce au mobilier céramique. L'occupation s'étage du IIe siècle avant notre ère jusqu'à l'abandon définitif, environ deux siècles plus tard, à la transition avec l'époque gallo-romaine.En dépit de ses particularités, ce site peut être interprété comme le centre d'une exploitation agricole occupée simultanément par deux familles. L'étude des données recueillies permettra aux archéologues de tester ces hypothèses et de mieux comprendre ce site gaulois atypique.