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Les Douces
Le diagnostic archéologique a été réalisé sur la commune de Saint-Marcel (Indre), en périphérie de l'agglomération romaine d'Argentomagus. 28 sondages, pratiqués à la pelle mécanique sur une surface d'environ 2,5 hectares, ont livré des vestiges se rapportant à des occupations rurales antiques.
Le plateau des Douces est situé au sud ouest du bourg de Saint-Marcel. Il forme un petit promontoire limité au sud par la vallée de la Creuse, au nord-ouest par un vallon perpendiculaire à la rivière et séparé des Mersans par une vallée sèche actuellement occupée par la rue de Verdun. Plusieurs observations archéologiques ont pu y être réalisées : les vestiges témoignent de la transition des franges urbaines vers le monde rural.
Vue générale des sondages depuis le sud de l'emprise.
Aux marges de la ville
Durant l'Antiquité, le secteur des Douces est fortement lié à l'agglomération d'Argentomagus : il est occupé par un ensemble monumental bâti sur le rebord sud du plateau qui domine la Creuse.
Il s'agit d'un quartier extra urbain mais qui relève de la ville. Au sud, un théâtre y est établi au milieu du Ier siècle apr. J.-C. et un sanctuaire est construit dans sa continuité, plus à l'ouest. En arrière du plateau, plusieurs opérations archéologiques ont révélé le tracé d'une voie d'accès à la ville, en provenance de Poitiers. Plus à l'est, une nécropole gallo-romaine datée du milieu du IIe s. au début du IIIe apr. J.-C. a été découverte au lieu-dit Les Pommeurs.
Une occupation rurale
Le plateau des Douces est une illustration de la proche campagne d'Argentomagus. Bien qu'aucun vestige archéologique ne l'atteste, il est certainement exploité, mis en culture ou en prairie. Ce diagnostic archéologique réalisé dans la partie occidentale du plateau a livré les principales informations se rapportant à cette occupation rurale.
Deux ensembles de vestiges ont été observés : une enceinte fossoyée et un ou plusieurs bâtiments maçonnés. L'enceinte est reconnue partiellement au nord de l'intervention par deux sections de fossé disposées à angle droit. La plus importante, grossièrement orientée nord-sud, a été reconnue sur au moins 38 m de long. Les fossés présentent une largeur remarquable : 2,50 m dans la partie arasée et jusqu'à 5 m pour la section nord-sud. Ce dernier est profond de 1,54 m sous le sol actuel.
La fouille a livré très peu de mobilier. Outre quelques petits fragments de scories, issus du décapage en surface de la structure, le seul artéfact est un pied d'amphore, court, massif et vrillé. Il s'agit d'une amphore italique, probablement une Dressel 1A (datée de la fin du second âge du Fer ou du début de l'Antiquité). Le diagnostic n'a révélé aucun autre vestige directement associé au site. L'enceinte fossoyée ne permet pas d'en déterminer la nature et la fonction. De tels aménagements peuvent correspondre à des établissements ruraux, notamment à des habitats.
Des structures maçonnées ont été découvertes plus au sud au sein d'un espace préalablement remblayé. Les sondages ont révélé la présence de plusieurs murs maçonnés ou en pierres sèches. En l'absence de fouille étendue il est difficile de comprendre la nature exacte de ce aménagement. Il est probable que nous soyons en présence de bâtiments, sans doute un habitat, aménagés en terrasses à flanc de coteau. La céramique permet de dater l'abandon du site à partir des IIIe et IVe s. apr. J.-C., mais la période d'utilisation du site n'est pas connue.