A Saint-Jean-le-Vieux (Ain), située sur une zone d'exploitation de carrières de gravier, cette vaste parcelle de 5,5 ha a fait l'objet d'une campagne de sondages, réalisée en 2006.

Dernière modification
10 mai 2016

Une fouille a été prescrite par le service régional de l'Archéologie et réalisée par une équipe de l'Inrap de mars à juillet 2008. Le site se trouve sur une des terrasses alluviales de la rivière d'Ain. Les découvertes faites lors de cette fouille concernent les périodes Néolithique moyen (4800-3500 av. notre ère) et récent (3500-2500 av. notre ère) et gallo-romaine. Pour les périodes Néolithiques, il s'agit de découvertes exceptionnelles en raison de l'absence d'éléments régionaux de comparaison.


Les enclos « funéraires » (Néolithique moyen)

Trois enclos fossoyés de formes distinctes ont été mis au jour. Ils s'apparentent à des « monuments funéraires » mais ne sont associés à aucune tombe ce qui impose d'être prudent quant à leur réelle destination.
Le premier, presque circulaire, d'un diamètre de 14 à 16 m est situé à 1,50 m environ de l'extrémité sud-est d'un bâtiment à absides. C'est un fossé de moins de 1 m de large creusé en V.
Le deuxième consiste en deux fossés latéraux de 39,50 m de long et distants de 8,50 m, reliés par un fossé en arc. A leur extrémité est, un cercle de 6 m de diamètre environ est aussi prolongé, vers le nord, par un arc. La forme de cet enclos s'apparente à des exemples de régions septentrionales, notamment sur la nécropole éponyme de la commune de Passy, dans l'Yonne.
Le troisième enclos est de forme oblongue, de 23,50 m de long pour 8,50 m de large. Ouverts au sud-est, les deux fossés latéraux se rejoignent au nord-ouest sous la forme d'une abside. 

Le bâtiment à absides (Néolithique final)

Un vaste bâtiment de 33 m de long et 10 m de large a été découvert.
Ses deux extrémités nord-ouest et sud-est sont formées de deux absides constituées d'une vingtaine de poteaux chacune. L'abside sud-est a une ouverture en son centre qui pourrait correspondre à une entrée du bâtiment. Les parois latérales semblent pour leur part s'appuyer sur des poteaux de gros diamètre profondément ancrés, et inclinés vers l'intérieur (25° environ). Cette inclinaison trouve probablement son explication dans le fait que ces poteaux étaient destinés à la charpente. Des poteaux internes et externes étaient sans doute également voués à stabiliser l'édifice mais leur fonction architectonique est plus délicate à définir. Un niveau d'occupation partiellement fouillé près de l'abside septentrionale a fourni du mobilier datable du Néolithique final. Les autres structures du Néolithique correspondent à de vastes palissades, des fosses et des foyers à pierres chauffées.

La période gallo-romaine

L'occupation s'étend des Ier s. av. notre ère au IVe s. de notre ère.
Deux orientations correspondraient à deux phases chronologiques distinctes, mais la perception des occupations est encore imparfaite. Les éléments les plus évidents concernent les réseaux fossoyés et éventuellement viaires repérés sur toute la longueur et la largeur du site. Enfin, un enclos quadrangulaire d'une superficie d'un actus (mesure quadrangulaire de 120 pieds de côté, soit environ 38 m) a été observé au sud-ouest du site. Pour le mobilier, on recense un certain nombre d'objets métalliques (monnaies, fibules, statuettes, outils...) 

Des zones à éclaircir...

La densité des vestiges (près de 3 000) et les superpositions d'un certain nombre d'occupations n'ont pas permis de visualiser immédiatement les ensembles cohérents présents. Un travail de fond sur le plan permettra de préciser et de compléter les différentes phases chronologiques.